« Le renom d'habileté vient souvent de maladresses dont on a su tirer parti. » [pv Mumus]
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MessageSujet: « Le renom d'habileté vient souvent de maladresses dont on a su tirer parti. » [pv Mumus] « Le renom d'habileté vient souvent de maladresses dont on a su tirer parti.  » [pv Mumus] EmptyMer 15 Oct - 18:46

« Le renom d'habileté vient souvent de maladresses dont on a su tirer parti.  » [pv Mumus] Tumblr_m3zeb4crIr1rnggk0


Je regarde les cendres qui se dispersent dans la cheminée, regrettant d’avoir mis la lettre au feu, regrettant d’avoir agi si impulsivement quand bien même ça m’assure que ma place est un peu chez Gryffondor. J’imagine que rejeter ainsi la réalité en brûlant la seule marque tangible de la mort de ma tante, c’est lâche, c’est pleutre, c’est tout sauf une attitude qu’aurait pu avoir Sirius, James ou même Remus. Voire simplement n’importe quel élève de ma maison. Mais je ne pouvais supporter d’avoir ce parchemin tremblant entre mes doigts. Est-ce la lâcheté ? Je n’en sais rien, mais recroquevillé comme je le suis dans le fauteuil à fixer les flammes jusqu’à ce que ma rétine me brûle, je n’ai pas envie d’y réfléchir. Le pire, c’est que je ne peux m’empêcher de penser que tout le monde va s’en foutre, que ma tante soit morte. De un, ce n’est officiellement pas ma mère, même si elle a été tout comme pour moi. De deux, ce n’est pas une sorcière, juste une cracmole. Personne ne l’a connue à Poudlard, personne ne la pleurera, j’en suis sûr. Et de trois, tout le monde est encore trop sous le choc de la mort de Dumbledore pour faire attention à une cracmole qui est morte dans un accident de voiture moldue. Et ça me met en colère. Vraiment. Et je me sens coupable d’être en colère pour ça. Et cette culpabilité s’infiltre dans mes veines, menaçant à chaque respiration de devenir de la haine envers ces moldus qui m’ont pris la seule qui m’a pris sous son aile, envers ces sorciers qui pleurent notre ancien Directeur, envers tout ceux qui m’ont abandonné et qui m’abandonneront un jour.

Les yeux plein de larmes sûrement dues à la chaleur des flammes – on va dire ça, oui  - je lâche un soupir en cherchant dans mon sac un parchemin froissé qui est supposé être le début de mon devoir de métamorphose. Je suis d’un naturel brouillon, bordélique, peu soigneux, et qui plus est effroyablement maladroit avec une plume entre les doigts comme le prouvent ces tâches d’encre qui constellent le début de ma dissertation la rendant illisible. Il n’y a pas à tortiller : mon travail est actuellement un vrai torchon mais je sais que j’aurai la flemme de le recopier. Encore un piètre ou un désolant en approche. Génial. Journée de m#rde, école de m#rde, et en plus je ne sais pas où sont passés les autres Maraudeurs ce qui fait que soit je me bouge pour les chercher au risque de me faire jeter, soit que je fasse genre ça ne me dérange pas de me retrouver alone en plein milieu de l’après midi. Ce qui doit être la raison pour laquelle je suis en train d’ouvrir mon livre de métamorphose sans grand conviction mais résigné à bosser au lieu de travailler. Je pourrais aller au club de Bavboules, mais je n’ai pas envie de croiser des gens susceptibles de s’intéresser à mes yeux rouges et aux reniflements irréguliers qui égayent la salle commune déserte. A croire que je suis vraiment pathétique, ça craint. Je m’agite, cherche une position plus ou moins confortable pour écrire sans avoir à me déplacer à la table la plus proche, manque par trois fois de renverser le flacon d’encre ouvert sur mes jambes et le fauteuil, me tord la cheville et finit par repeindre totalement le tapis d’encre noire. Un Merlin ! accompagné d’une flopée de jurons fleuris et irlandais m’échappe aussitôt par réflexe et j’envoie le reste de mon flacon s’exploser sur le mur le plus proche, le reste d’encre constellant et le mur et mon visage de petites tâches noires qui n’ont rien à envier à celle qui s’étire sur le tapis et encore moins à celle qui s’épanouit quant à elle sur feu mon devoir de métamorphose que je suis bon pour refaire dans son intégralité. Profitant de l’absence de Gryffondor dans la pièce, je me lève, frappe de toutes mes forces le montant de cheminée, termine à cloche pied et m’étale dans la pièce. Magnifique spectacle que tu viens de nous faire là, Peter. Maintenant, et si tu nettoyais tes bêtises ? Je soupire. A croire que je n’ai même plus besoin qu’on se moque de moi, je le fais très bien tout seul. Incertain, je me retrouve à sortir ma baguette et à considérer les multiples tâches qui parsèment ce coin de notre salle commune.

C’est sûr que niveau c#nnerie, j’en tiens une couche, là. Et pas seulement une couche de peinture. Et bien c’est de la faute des autres Maraudeurs, ils n’avaient pas à me laisser seul. Je cherche dans ma mémoire le sortilège pour nettoyer, le mot latin pour dire encre, et au premier recurvite – j’ai abandonné l’idée d’y rajouter le mot latin – je me rends compte que je suis vraiment mal barré. Parce que loin de disparaître, les tâches se sont contentées de pâlir, juste pour me narguer. Elles se croient malines ? Je récidive. « Recurvite ! » Avant de continuer à pester. « Mais elle marche pas cette baguette à la c#n ou quoi ? » et de m’exciter comme un dingue, comme si je vais réussir à faire disparaître les preuves de ma nullité en battant la mesure avec une baguette qui me semble actuellement plus adaptée pour manger du riz qu’autre chose. La seule chose capable de me faire m’arrêter dans ma colère à cet instant, c’est sans nul doute l’intervention et/ou l’arrivée impromptue d’un autre élève, mais le fait même d’envisager que quelqu’un puisse se pointer ici avant que ma catastrophe ne soit qu’un vieux souvenir… Je passe suffisamment pour un boulet pour que j’aie envie d’accentuer le tout, merci bien. Et au moment où la plus imposante des tâches – et dernière si on oubliait celles qui constellaient mon visage – commence à disparaitre petit à petit sous mes assauts de recurvite, voilà que la porte de la salle commune sur un des rares Gryffondor qui a le droit de voir mes excès de maladresse. Comme quoi, il doit y avoir une justice dans ce bas monde, au final. Je souris misérablement à Remus. « Hey ! Mus, comment ça va ? » avec une grimace gênée au visage. Tentant d’avoir l’air le plus normal possible, je ramasse le parchemin imbibé d’encre qui fut mon devoir. « T’étais où, je vous ai cherchés partout ! » Un mensonge comme un autre, pour lancer la conversation. Rien de grave en somme. Non ?

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