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"La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot.
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MessageSujet: "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. EmptyVen 20 Fév - 19:02

Bien le bonjour les chers whodiens !
Je ne sais pas si je suis dans le bon topic pour poster tout ça, mais je trouvais que c'était l'endroit le plus logique. mdr
Alors, que je présente que ce j'ai fait :
J'adore Carl Londubat, je me suis approprié ce personnage avec une telle facilité que j'y pense souvent, ce qui me permet de pouvoir le projeter dans son futur et l'écrire sans pouvoir m'arrêter ( ça faisait un moment que je pensais à ces écrits, mais cette après-midi j'ai craqué en m'y attelant sans broncher ).
Ce one-shot est donc le futur de Carlito, mais ça ne veut pas dire que c'est ce qui va se passer comme ça au sein du forum, loin de là. C'est juste mon imagination qui a vagabonder. ( Je préviens surtout Debra, parce que ça peut te faire bizarre, j'en dis pas plus mdr )
Je n'ai pas relu pour l'instant, alors s'il y a des fautes d'inattentions et de frappes, ne vous inquiétez pas, je relirais un peu plus tard pour corriger tout ça red

Bonne lecture à tous ! cheers ( j'espère que ça va vous plaire waw )



Depuis que c'était arrivé, Carl Londubat n'avait eu le moindre courage d'aller le voir. Pour qu'il soit ici aujourd'hui, sa mère dût le harceler pendant des jours. Une semaine entière pour être plus précis. Une semaine que l'ex directeur de Poudlard se terrait dans la pénombre de sa chambre d'enfant, sans trouver l'envie de manger ni de dormir. Le reste de la maison était rempli de souvenirs d'une vie heureuse, ce qui lui était insoutenable. De même pour ses appartements, où l'idée même d'y remettre les pieds lui faisait monter les larmes aux yeux.

Pourtant, aujourd'hui, il était là. Il parcourait les rues de Londres, machinalement, l'esprit encore dans ses dures pensées. Autour de lui, les moldus étaient en joie, rien ne montrait qu'une guerre avait eu lieu. Ils n'étaient conscients du cauchemar que le monde magique avait enfin quitté. Aucun ne pouvait comprendre la tristesse de l'auror. Aucun ne faisait attention à cet homme aux mains dans les poches et au regard rivé vers le sol.

Plus vite qu'il ne l'aurait voulu, il se posta devant une vitrine semblant à l'abandon depuis des années. A l'intérieur, les araignées semblaient maîtres des lieux en se l'appropriant de leurs toiles en soie blanche et les mannequins donnaient des airs de films d'horreur pour adolescents. Carl fixa le spectacle silencieux avec une fausse attention. Autour lui tout s'activait, mais tout semblait dénuer de sens, comme... au ralenti. Rien n'était logique dans son environnement, mais surtout dans sa vie. Comment le destin pouvait tout donner pour ensuite tout reprendre ? Illogique et terriblement injuste. Carl avait cru avoir déjà vu la misère et la douleur, de l'avoir déjà côtoyer de près, il n'avait jamais imaginé qu'il avait toujours été loin du compte, tellement loin... avant ce cauchemar, il n'avait aucune idée de ce qu'était toucher le fond.

Plus rien n'avait d'importance. Lui ? Il avait toujours été tellement fier de ce qu'il était, de ce qu'il avait construit. Depuis le premier événement tragique de sa vie, c'était comme si il avait pris les 15 ans d'âge mental qu'il lui manquait. Il n'avait plus aucune raison d'être le meilleur, plus aucune motivation pour rien... Après des semaines de colère, une goutte d'eau vint faire déborder le vase, pour que la rage, la folie vengeresse se transforme en piteux état de dépression pur.

Quand il reprit un tantinet ses esprits, ce fut au tour de l'hésitation et de la peur, de s'emparer de lui, de son âme en peine. Heureusement que ses mains étaient bien coincées dans ses poches de jean, sinon elles trembleraient. Sa respiration était saccadée malgré qu'il essayait de la contrôler. Il était devenu que l'ombre de lui-même. Il n'avait plus de raison d'être cet homme fort et courageux, après ce qui s'était passé... De plus, si cet homme là n'avait pu rien faire pour empêcher sa vie de prendre une tournent tragique, c'était qu'il ne valait pas la peine de vivre. Adieu Carl Londubat, Bonjour loque informe, avec ce dos trop voûté, ce visage trop creux, et ces épaules trop affaissées.

D'une marche lente et molle, il marcha en direction de la vitrine, jusqu'à ce que son nez soit sur le point de s'écraser contre. Au lieu de ça, il disparut, « comme par magie », laissant des vaguelettes sinusoïdales de l'onde de son passage marquer la vitre comme la surface de l'eau.

L'hôpital Ste Mangouste n'avait jamais semblé aussi vivant, coloré et triste à la fois pour Carl Londubat. En vérité, il n'avait fait que très peu de haltes dans l'hôpital magique de Londres, malgré son travail dangereux. Il lui était arrivé de s'y faire soigner lorsque les blessures étaient vraiment graves, comme une fois lors de sa formation d'auror où il avait laissé un mage mal intentionné lui lancer un Cracbadaboum qui faillit lui coûter la vie. Depuis, il avait fait de son credo le courage mais aussi une certaine sagesse dans l'appréhension des suspects qui lui permit de ne plus retrouver en ces lieux pendant de longues années, sauf exception d'une interview d'un blessé dans le cadre d'une investigation d'auror. Malgré ces mauvaises expériences, il n'avait jamais senti un tel malaise dans cet endroit, comme une odeur qu'il n'avait jamais remarqué auparavant. L'odeur de la perte de tous espoirs, de la mort, des vies gâchés...

Il s'approcha de l'accueil. Une femme d'un jeune âge tenait le comptoir avec efficacité en dirigeant les nouveaux patients et les visiteurs dans les étages. Bien sûr, il y avait le tableau d'affichage pour ça, mais rien ne valait le contact humain pour s'assurer que tout irait bien, pour se rassurer. Même si dernièrement, Carl se passait bien du contact humain, et ne se sentait plus aussi à l'aise dans la foule qu'il y avait quelques mois. Quand il arriva devant la secrétaire, il ouvrit enfin la bouche, même si c'était pénible. Sa mère, Augusta, pouvait témoigner ; son fils ne parlait plus beaucoup ces derniers jours.

- Je viens voir...
- Oh, Monsieur Londubat !

Elle l'avait reconnu. En fait, c'était plutôt surprenant vu la dégaine qu'il arborait. Lui qui était habitué aux costumes élégants, à la prestance naturelle, et à l'allure charmeuse, et ça malgré les années qui s'étaient écoulés depuis sa sortie de Poudlard. Aujourd'hui, dans son jean usé et son T-shirt gris à longues manches trop large, ainsi qu'avec ces poches sous les yeux et cette barbe inégale et trop longue, il avait l'air pitoyable ; rien de l'image du très célèbre Carl Londubat.
Malgré tout, la sorcière tiqua devant l'allure penaude de l'auror, avant de reprendre ses esprits et savoir exactement qui est-ce qu'il était venu voir :

- Bien sûr. Bien sûr ! Attendez... le pria-t-elle en fouillant dans ses papiers. Voilà ! Chambre 453, quatrième étage, Monsieur. Merci pour tout ce que vous avez fait pour le monde magique...

Malheureusement pour elle, il s'était déjà éloigné sans un remerciement alors qu'elle semblait l'aduler, mais elle ne lui en tiendra pas rigueur sachant pertinemment pourquoi il pouvait être dans cet état là.

Il emprunta l'ascenseur magique qui en un rien de temps l'emmena à l'avant dernier étage. Entre temps, il croisa un homme accompagné de deux guérisseurs parce qu'il avait une grosse tellière à la place de la tête, une femme avec un regard vitreux qui lui fit froid dans le dos, et un homme avec un nuage qui ne cessait de pleuvoir au dessus de sa tête. En gros, il ne fut pas mécontent de quitter cette boite, enfin... jusqu'au moment où il s'avança le long des couloirs du quatrième étage.

Ici, tous les sorciers étaient soient des guérisseurs, soient des malades, ce qui donnait une impression d'asile pour aliénés moldus. Il n'arrivait pas à croire que c'était réellement ici qu'il devait se rendre. Ça ne pouvait qu'être une erreur ! Plusieurs fois, il tenta de fuir en faisant demi-tour, résigner à rentrer chez lui et affronter le regard d'Augusta. Mais c'était aussi cette perspective qui le poussait à avancer. Ce fut ainsi qu'il arriva à l'échéance.

Il arriva donc face à la porte avec un gros « 453 » inscrit en lettres d'or, comme pour donner envie d'entrer. Sauf que ce n'était pas le cas de Carl. Il hésita une nouvelle fois ; il pouvait encore partir. Il y avait encore moyen de fuir. Il n'avait certes jamais autant choisi la fuite que ces derniers jours, mais c'était devenu sa seule façon de « faire face » à la catastrophe qu'était devenu sa vie.

« Je ne peux pas. », pensa-t-il dans la panique, sur le point de faire définitivement demi-tour. Quand soudain, la porte s'ouvrit devant lui. Il en fut tétanisé, et une expression très significative de la surprise s'affichait sur son visage fatigué et amaigri. Elle s'était ouverte sur un homme en blouse blanche, qui afficha la même surprise en voyant cet homme aussi près de la porte, sans pour autant sembler montrer une quelconque intention d'actionner la poignée.

- Je peux vous aider monsieur ? Vous êtes visiteur ?

Comme pétrifié, Carl resta un instant sans répondre, jusqu'à ce qu'il acquiesce en hochant frénétiquement la tête, sans un mot.

- Vous avez de la chance, ils vont bien mieux aujourd'hui. lui avoua-t-il avec un petit sourire bienveillant. Bonne journée. ajouta-t-il avant de le contourner et s'éloigner.

Maintenant que la porte était ouverte, Carl ne pouvait plus reculer. Il pénétra dans la chambre en prenant le soin de bien fermer derrière lui avant de jeter le moindre cou d’œil à l'intérieur. Ce geste fut plus long que nécessaire, mais c'était voulu. Il aurait voulu que ça dure une éternité parce qu'il n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Ses mains étaient devenus moites en plus d'êtres tremblantes au possible. Quant à son cœur, il battait à cent à l'heure. Il resta accroché à la poignée pendant de longues minutes, d'interminables minutes où il fixait la porte blanche sans oser dévier son regard.

Soudain, une pression dans son dos. Une pression localisée et légère, juste assez forte pour quelle semble réelle. Carl en eut un léger sursaut, à peine visible qui s'extériorisa surtout dans l'écarquillement de ses yeux cernés pendant une demi-seconde. Il déglutit tout en cherchant au fond de lui les dernières parcelles d'un courage d'antan. Ainsi, il commença à se retourner.

Il vit tout d'abord le vide des lieux. Une chambre blanche, froide et triste avec cette fenêtre qui exposait un paysage devenu grisâtre le temps qu'il monte à cet étage, qu'il entre dans cette chambre... Puis, d'un coup, son cœur s'arrêta ainsi que son souffle. Face à lui se dressait péniblement une femme au teint cireux et à l'allure squelettique. Elle avait des cheveux courts et filasses d'un blanc parsemés de gris. Pourtant, elle faisait jeune derrière cette posture de vieillard. Carl voulut fondre en larme, mais essaya de se retenir en mettant sa main devant sa bouche. Il avait reculé pour se coller au mur immaculé et gelé, tremblant de tous ses membres.

Derrière elle, allongé mais redressé dans son lit, un homme au regard dénué de conscience tourné vers la fenêtre. Il n'avait pas d'expression, il était comme vide à l'intérieur, avec la même apparence physique que la femme. La douleur se fit alors plus forte, chauffée à blanc, brûlée au milliard de degrés. Il ne put se retenir. Il longea le mur jusqu'à atteindre un coin de la pièce. Il s'y agenouilla, le visage dans l'angle, ses yeux inondés de bruyantes larmes, un nez reniflant, et une respiration rapide et incontrôlée. Carl Londubat ne pouvait plus se contrôler. S'il ne pleurait pas autant, il en vomirait de douleur, de tristesse, de colère, d'injustice. Si le cauchemar était pour beaucoup de sorciers et sorcières bel et bien terminé, Carl avait l'impression qu'il ne faisait que commencer.

C'était ça, découvrir son frère et sa belle sœur après avoir été torturés jusqu'à la folie... voilà comment c'était de voir ainsi Frank et Alice Londubat...


*


Lorsqu'il reprit enfin ses esprits, Carl avait l'impression que ça faisait des heures qu'il pleurait comme un enfant dans son coin. D'ailleurs, il n'avait pas le souvenir d'avoir autant pleurer dans son enfance, pas même à la mort de son père. Il essuya grossièrement ses yeux ainsi que son nez d'un revers de sa manche, avant de se relever.

Alice le fixait toujours au milieu de la chambre. Elle semblait éteinte, mais c'était sans compter sur cette lueur dans ses yeux. Carl osait imaginé qu'elle s'inquiétait pour lui, même si c'était accorder trop d'évolution à son état. Maintenant qu'il avait encaissé le choc, il s'approcha d'elle. Il hésita un instant, mais finit par lui caresser la joue avec une douceur infini. Encore plus doucement, il la prit dans ses bras. Il avait peur de lui faire mal, alors il ne la serra pas trop fort contre lui.

- Tout va bien, Alice. Ne t'inquiètes pas pour moi. finit-il par dire.

Si il voulait avant tout la rassurer, il cherchait dans cette étreinte, un signe. Le signe de la Alice qu'il connaissait bien, qu'il avait adoré avoir en tant que belle sœur de part son tempérament et sa malice, mais tout ce qu'il eut, ce fut un vague sourire lorsqu'il la lâcha. Elle s'éloigna ensuite pour faire les cents pas dans la largeur de la chambre. Carl la regarda faire un moment, la détresse s'inscrivant dans son regard. Et dire que le guérisseur disaient qu'ils allaient mieux aujourd'hui... c'était impossible pour lui d'imaginer pire état dans leur cas.

Dans cette pensée, il quitta des yeux Alice pour offrir son attention à Frank. Son petit frère, son sang, sa famille, le petit dernier... Il aurait dû le protéger, c'était son rôle de grand frère et de père de substitution lorsque le leur mourut avant la naissance de Frank. Il avait échoué, il était un moins que rien qui n'avait su sauver ceux qu'il aimait. Il passa sa main dans sa chevelure devenue trop longue et mal coiffé, comme pour extérioriser son inutilité sous-jacente. Ce ne fut qu'après avoir pris une profonde inspiration qu'il s'approcha du lit de Frank pour s'asseoir à ses pieds. Celui-ci ne lui accorda aucun regard, toujours rivé vers la fenêtre. C'était comme si il n'était plus capable de déceler la présence de son grand frère à ses côtés.

Carl resta ainsi à le regarder pendant de longues minutes, jusqu'à ce qu'il finisse par dire :

- Je suis tellement désolé, Frankie...

Il prit une pause, sentant les larmes monter de nouveau. Ses yeux étaient rouges, mais lorsque ça lui passa, il put continuer sur sa lancée :

- Je t'avais promis une belle vie, je t'avais promis d'être toujours là pour toi... j'ai échoué...

Malgré qu'il avait réussi à faire passer les larmes, il sentait toujours cette boule dans le fond de sa gorge...

- Il n'y a pas que pour toi que j'ai échoué... J'ai perdu tant de personnes que j'aimais...

Carl pensa à son meilleur ami, Nathan Albrizzi, qui avait fini par rejoindre les rangs de l'Ordre du Phénix au don de sa vie. Pour lui non plus, il n'avait pas été là quand il se battait courageusement contre les partisans de Celui-Dont-On-Ne-Prononce-Pas-Le-Nom. Il y avait aussi plein de noms de ses collègues du Ministère et de l'Ordre qui lui venait en tête, mais en plus de Nate, il y avait un seul nom qui s'éleva au dessus des autres. Il l'avait vengé en pensant que ça réduirait sa peine, mais ce n'était pas le cas... Un mois s'était écoulé depuis sa mort et la blessure était toujours suintante et rougie. Il serra le tissus de son jean...

- Je l'aimais, Frank. Debra était l'amour de ma vie, j'aurais tout fait pour elle... si j'en avais été capable. Elle me disait tant de fois à quel point j'étais fort, à quel point j'étais courageux et doué... Je la croyais avant... mais elle avait tort. J'avais tort. Maman avait tort...

Carl lui ouvrait son cœur, à vif, mais il ne semblait pas touché... il ne réagissait pas...

- Je voulais l'épouser... j'aurais mis bien plus de temps que toi sur ce terrain là, mais j'étais enfin prêt pour ça.

Il lui avait souri un instant, en pensant à quel point son frère avait toujours été plus mature que lui sentimentalement. Un sourire qui disparut aussi sec...

- J'aurais sûrement dû te dire tout ça... avant... Bêtement, je voulais que ce soit un surprise pour toute la famille ! La belle affaire... A sa mort, je n'ai pu me résigner à te parler de tout ça... maintenant c'est trop tard.

Carl avait l'impression que l'indifférence de son frère lui transperçait d'autant plus le cœur. Pourtant, il avait besoin de lui parler, comme avant... Soudain, il poussa un semblant de rire jaune :

- Et dire que je voulais être papa... En réalité, je suis comme notre père. Je n'aurais jamais fait un bon père, tout simplement. C'est peut-être mieux comme ça. Pas qu'elle soit morte, mais que je n'ai pas eu le temps de le devenir.

Il baissa son regard pour le tourner ensuite vers la fenêtre. La pluie tombait sinistrement en s'écrasant contre les carreaux.

- J'aurais dû venir plus tôt vous voir, toi et Alice, mais je n'avais pas le courage... je n'ai plus de courage pour rien cet an-ci. J'espère que tu me pardonnes.

Il essaya de capter le regard de Frank, sans succès. Tous espoirs perdus, il posa ses coudes sur ses cuisses tout en enfuyant son visage dans ses mains. Il ne pleurait pas, mais il désespérait. Il n'avait plus personne, plus que sa mère pour l'aider à vivre... Alors que dans son enfance, ça lui suffisait, aujourd'hui qu'il avait connu l'amitié, l'amour, et la fraternité, ce n'était plus suffisant...

Soudain, la porte s'ouvrit derrière lui. Il releva sa tête d'un coup. La première chose qu'il vu, c'était un grand chapeau orné de nombreuses plumes d'oiseaux. Il connaissait bien ce chapeau. C'était le préféré de sa mère. Habillée en vert, la dame mûre aux cheveux bruns parsemés de mèches grises ferma derrière elle pour ensuite offrit un sourire bienveillant à son fils aîné. Carl avait toujours aimé ce sourire et ça depuis sa plus tendre enfance. Il était si rare et si privilégié... mais aujourd'hui, il avait un mal fou à l'apprécier pleinement. Mais, ce qui le fit tiquer, c'était ce petit être qu'elle tenait dans ses bras. C'était un petit enfant d'à peine un an, à la chevelure brune et au regard d'un Londubat. Un regard qui croisa celui de Carl. Celui-ci détourna le sien aussi vite. Il avait un mal fou à regarder ce petit bébé depuis que son frère avait eu son accident.

- Tu as une mine déplorable, mon fils.

Cinglante, ainsi était Augusta, mais Carl était habitué. Il ne releva pas, alors qu'il se levait pour aller la rejoindre. Elle lui déposa un baiser sur la joue.

- Et tu devrais vraiment raser cette barbe répugnante. ajouta-t-elle en lui caressant la joue.

Carl se rappelait des réactions de sa mère face à la mort de son mari. C'était il y avait tant d'années, pourtant pour cette nouvelle épreuve, elle réagissait de la même manière. La colère et les mots cinglants étaient son remède contre le chagrin. Un chagrin qu'elle ne pouvait se permettre avec son fils aîné dans cet état et de nouveau un enfant à charge, devinait Carl, la connaissant tellement bien.

- Mais je suis contente que tu sois venu, que tu sois enfin sorti dehors.

De nouveau un sourire, cette fois-ci, Carl ne le supporta pas :

- Arrêtes ! Arrêtes de faire comme si rien n'était ! Le monde s'est écroulé et toi tu te soucies de mon apparence ?!

Le bébé se mit à pleurer en enfuyant son visage dans le creux de l'épaule d'Augusta.

- Tu fais peur à ton neveu, Carl ! Calmes toi donc. dit-elle sèchement en caressant le dos du petit.
- Ça devrait être à sa mère de le réconforter et par ma faute, ce n'est pas le cas !

Il jeta un coup d’œil à Alice qui allongée par terre jouait à souffler sur un brin de poussière qui avait quitté le dessous du lit de son mari. Carl ne put regarder ça bien longtemps. Il fronça les sourcils, les poings crispés, le regard rivé sur un coin de la pièce. Comme sa mère, il défiait sa tristesse par la colère, mais il n'avait pas l'expérience d'Augusta pour la gérer.  

- Ne t'apitoies pas sur toi-même. Ce n'est pas digne de toi ni de notre famille. Frank en est sûrement très peiné d'entendre ça.
- Il ne comprend plus rien, Frank ! Regardes le !
- Oui, je le regarde, Carl. Ça fait plus d'une semaine que je viens tous les jours.

Remis à sa place, Carl n'osa plus répondre. Elle avait raison. C'était très immature comme réaction, pourtant, sa blessure était trop vive pour ne pas l'être dans cette situation. Un long silence s'installa, où Augusta s'affairait à aider Alice à se relever, toujours avec le fils de celle-ci dans ses bras.

« Ils venaient à peine de s'habituer à leur condition de parents... » pensa Carl tristement. Ce petit bonhomme n'aurait pas de parents à cause de cette guerre. C'était injuste, terriblement injuste. Sous le coup du dégoût, Carl pensait qu'il aurait été préférable pour Frank et Alice de mourir plutôt que de rester dans cet état-là. D'autant plus pour ce petit garçon qui allait les voir régulièrement en sachant qu'ils étaient ses parents sans jamais l'être réellement. D'ailleurs, celui-ci avait cessé de pleurer et regardait sa mère avec de grand yeux d'enfant, sûrement encore avec les souvenirs d'une mère responsable et aimante à l'esprit. Des souvenirs qui allaient disparaître avec le temps... dans l'ordre des choses.

- Je veux que tu t'occupes de Neville, Carl.

Augusta avait dit ça de but en blanc, sans introduction. Sous la surprise, Carl avala sa salive de travers et se mit à tousser ses poumons.

- Quoi... ?!
- Tu as bien entendu, dit-elle alors qu'elle avait réussi à coucher Alice dans son lit.
- Je ne peux pas. répondit-il sans hésiter.
- Comment ça tu ne peux pas ? Tu ne peux pas t'occuper de ton neveu, de ton sang ? Qu'est-ce que tu me dis là encore ?

Elle ne haussait pas le ton, pourtant, Carl décelait dans sa voix de la colère naissance.

- Je ne peux pas remplacer son père et sa mère. Je n'ai jamais voulu m'occuper d'un gosse moi. mentit-il.
- Que dirait Debra si elle t'entendait...
- N'utilises pas le nom de Debra contre moi ! s'énerva-t-il en s'avançant vers elle en la menaçant du doigt.

La boule qu'il avait dans la gorge s'intensifia, son nez le piquait, et ses yeux s'humidifiaient.

- Alors bouges toi, Carl Philip Londubat !

Ce fit l'effet d'une claque pour son fils. Il baissa direct-chef son doigt et recula d'un pas, intimidé.

- Je ne veux pas perdre mon autre fils. Retournes à Poudlard et...
- J'ai démissionné de ma place de Membre du Conseil.
- Alors retournes au Ministère ! Ils ont besoin d'aurors compétents pour attraper les derniers mangemorts qui restent. Deviens directeur de ton département. Deviens Ministre de la Magie et rends ce monde meilleur, il en a bien plus besoin que jamais en ce moment.

Abasourdi par les paroles de sa mère, il n'arrivait pas à moufeter. Il était de nouveau figé dans sa position, incapable de faire bouger son corps tant que son cerveau marchait à toute allure.

- Soignes toi par le travail, Carl. C'est comme ça que doit se passer ton deuil, pas dans la colère. Ne suis pas ma voie...

De nouveau maître de ses mouvements, il alla serrer sa mère contre lui, en croisant le regard du bambin. Neville ressemblait à sa mère, mais il avait le regard poignant de Frank. Il revoyait son frère dans ce gamin. Il essaya de faire face à ce malaise, mais il craqua. Il donna un baiser à Augusta et s'éloigna en prenant soin d'éviter le regard de l'héritier Londubat.

Ils restèrent ainsi dans le silence un moment, jusqu'à ce que Carl saisisse la poignée de la porte.

- Qu'est-ce que tu fais ?
- Je vais au Ministère.

Augusta ne put s'empêcher de sourire avant de dire :

- Passes chez le barbier avant, tu le veux bien ?
- A ce soir, Maman.

Il partit sur ces paroles, profitant de l'absence de sa mère pour laisser les larmes couler pour la dernière fois sur son visage.


*


La journée était rayonnante. Le ciel était d'un bleu parfait et le soleil était haut dans le ciel. Un homme vêtu d'un costume gris et d'une cravate violette parcourait les allées du cimetière de Londres. C'était un lieu de mort, mais la journée rendait l'ambiance moins sinistre. D'ailleurs, une famille heureuse déposait des fleurs sur une tombe un peu plus loin. Il n'y avait pas de tristesse dans leurs agissements, seulement la joie de rendre visite à un proche.

L'homme de notre récit dépassait la quarantaine, mais son sourire quoique ridé par les nombreux sourires qui ont précédé celui-ci était toujours aussi charmeur naturellement. Un bouquet de fleurs plus colorées les unes que les autres à la main, il approchait de son but. Une nouvelle allée et enfin il se posta devant une tombe d'un marbre immaculé. Il déposa des fleurs, remplaçant un autre bouquet qui venait de faner. Entre les ornements ; une photo. C'était une belle blonde à l'immense sourire et aux yeux pétillants.

L'homme se rappelait parfaitement de cette photo. Il l'avait pris à son anniversaire. Il lui avait offert un nouveau balais, le dernier de sa génération, malgré le fait qu'elle ne cessait de lui sommer qu'elle n'était plus capable de voler. Il n'empêchait qu'elle était heureuse sur cette photo, et le photographe était d'autant plus heureux de lui avoir fait tant plaisir. Ce soir là, ils avaient fait un repas aux chandelles ( il avait commandé chez le traiteur en disant que c'était lui qui avait cuisiné, ce qu'elle ne crut pas une seconde bien sûr ) et plus tard, ils n'avaient fait qu'un. Il se rappelait parfaitement de la douceur de sa peau, de ce frisson qu'elle avait à la nuque lorsqu'il l'embrassait... Il se rappelait à quel point il avait aimé et aimait toujours Debra Grant.  

Carl Londubat avait fait du chemin depuis quelques années. Il s'était remis de la mort de sa fiancée, il était devenu directeur de la section d'aurologie au Ministère et prévoyait de postuler pour devenir Ministre de la Magie dans les années qui viendrait. Il arrivait parfois à rendre visite à son neveu, et à Frank et Alice. Deux derniers points encore un peu difficiles, mais pas impossibles. Il n'avait jamais retrouvé l'amour, mais vivait très bien seul et s'était rapproché de certains amis qu'il avait longtemps mis de côté en faveur de son défunt meilleur ami Nathan. Il avait toujours cette lueur de tristesse dans le regard, mais d'ordre général, il était souvent de bonne humeur.

- Bonjour, Debranita.

Il avait toujours aimé l'appeler comme ça, ça allait tellement bien avec son surnom de Carlito. Ça rendait leur couple encore plus parfait et unis. Encore aujourd'hui, il se considérait en couple avec cette femme qu'il aimait et aimerait à jamais.

- Tu as vu cette journée. C'est la journée parfaite pour te rendre visite je trouve. Tout est haut en couleur, exactement comme toi.

Il se redressa en fourrant ses mains dans son pantalon de costume après avoir passer sa main sur sa petite moustache comme pour la peigner.

- Neville entre à la rentrée à Poudlard. Il ressemble tellement à Frank, même si Maman ne pense pas vraiment comme moi. J'aimerais bien l'aider un peu à prendre de l'assurance... mais je suis toujours mal à l'aise avec ce gamin. J'espère que je dépasserais ce stade. C'est un bon garçon.

Il finit sa phrase en affichant un grand sourire.

- Mais je suis sûr que ça va aller. Si il a du sang Londubat dans les veines, il va être la coqueluche à Poudlard, comme l'était son oncle.

Il leva la tête comme si ça lui donnait un air important. Peu après, il se fit un peu plus sérieux tout en s'agenouillant pour pouvoir caresser la pierre du bout des doigts.

- J'aurais aimé que tu sois avec moi... je sens que tous mes projets professionnels se concrétisent. C'est ce que j'ai toujours voulu. J'aurais aimé que tu vives ça avec moi. J'espère que tu es fière de moi aujourd'hui. Je fais tout pour que ce soit le cas. En tous cas, Maman est fière. ajouta-t-il avec humour.

Il resta un moment dans le silence, les yeux rivés sur la photo de Debra, essayant de se souvenir du moindre souvenir heureux qu'ils avaient eu ensemble.

- Bon, je suis désolé, mais je vais devoir te laisser. finit-il par dire en se relevant. J'espère que tu sais que je t'aime, mais si je suis sûr que tu aimerais bien que je passe à autre chose, mais ce que tu ne comprends pas, c'est que c'est comme ça que je tiens. En pensant à nos souvenirs, à ton sourire. Même si tu n'es plus là, tu restes mon pilier Debra.

Il marqua une pause et regarda vers le ciel.

- Toi aussi mon pote, ne sois pas jaloux. s'adressa-t-il à Nathan, toujours avec humour.
« Au revoir, Debra.

Et il quitta les lieux, avec un sourire nostalgique aux lèvres. Il sentait que la vie était devenue plus clémente avec lui, mais en vérité, c'était lui qui s'était pris en main. Il voyait de nouveau un bel avenir pour ce monde, sans se douter que les Ténèbres allaient de nouveau prendre possession du monde magique...


Dernière édition par Carl P. Londubat le Dim 22 Fév - 3:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. EmptyVen 20 Fév - 19:55

On peut poster ? waw (si non je supprimerai)

J'ai même pas de mots, j'ai adoré ^^ Ca change complètement du Carl qu'on connait actuellement. C'est tout triste. En lisant je voyais la scène devant mes yeux. Je sais pas, tu m'as ressentir l'émotion. Je veux des suites "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. 3444453710 Ou d'autres avenirs ^^
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MessageSujet: Re: "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. EmptySam 21 Fév - 16:33

Non tu peux poster. Une suite n'est pas prévu. C'était juste un truc comme ça, mais en ce moment je suis entrain d'écrire une fanfiction Harry Potter, si vous voulez, je peux poster les chapitre au sein du forum si des gens sont intéressés mwa ?
Ca se passe dans Poudlard durant le 7ième tome d'Harry Potter. C'est l'histoire d'une hypothétique soeur de Drago Malefoy dans le cauchemar qu'est Poudlard à cette époque ^^

( j'ai relu sur ma page word, j'ai plus de fautes que je ne l'aurais pensé sur ce one-shot, promis, je corrige très vite >///> )
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MessageSujet: Re: "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. EmptyLun 23 Fév - 9:53

Je suis assez curieuse de lire ta fanfiction  72

Ton style est clair et agréable, cette nouvelle m'a séduite par le profondeur que tu donnes à Carlito, qui tranche avec ce qu'on a l'habitude de voir sur le forum. Je n'y ai jamais réfléchie, pourtant ce qui attends nos personnages durant cette première guerre risquent d'en faire basculer plus d'un. Je ne m'étais pas non plus intéressé à la relation de Carl avec son frère, cette fois tu peux êtres sure que je vais éplucher le pv en détail. Voir un petit bout de son futur, c'est très plaisant (surtout quand c'est bien fait^^), tu recommences quand tu veux ! "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. 3444453710
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MessageSujet: Re: "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. EmptyLun 23 Fév - 13:55

C'est très gentil merci. Contente que ça t'ait plu en tous cas waw
Au fur et à mesure du forum, Carl sera sûrement bien plus intéressant, même si j'aime déjà sa complexité, sa dualité entre cette sureté d'être à la hauteur et cette image qu'il découvre, une image imparfaite qui va à l'encontre de ce qu'il a toujours su de lui-même. Mais la guerre va le changer, et cette one-shot en témoigne. Ça ne se passera pas comme ça dans le forum, mais l'idée est là. La principale évolution qui va rendre Carl encore plus intéressant, c'est le fait qu'il va vieillir, tout simplement. Parce que même s'il ne le croit pas, Yaxley a raison ; ce n'est qu'un gosse X)

Pour ma fiction, je posterais mon chapitre 1, et si ça plait, je continuerais avec plaisir à vous l'envoyer au sein même du forum "La déchéance de Carl Londubat" - Fanfiction, One Shot. 1465636780



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