« J'ai toujours rêvé d'être comme ces filles dans les magasines ... tu le sais très bien ... seulement, lorsque je fais le bilan de ma vie de ma naissance à aujourd'hui, j'ai tout à leur envier et rien pour les égaler. Tu crois qu'un jour je serai capable de m'élever moi aussi ? »Neptune le chat de gouttière récupéré il y a de cela un mois et caché aux yeux des parents lui répondit d'un ronronnement appuyé alors qu'il frottait son museau contre sa joue rougie par cette analyse qu'elle venait de faire de son apparence dans le miroir, tentant de la comparer à ces mannequins sorciers s'animant sur les pages ouvertes des magasines qui reposaient sur son lit, honteuse de pouvoir espérer un jour prétendre à une telle carrière. Banale, transparente, petite dernière de la famille, Marlène n'avait pas le charisme de Marilyn ni même la confiance et la témérité de Mike. Certes, ses parents lui avaient porté un amour sans faille et une éducation exemplaire mais Marlène n'avait jamais réellement vécu ...
La preuve en récit ...
Chapitre 1 : Welcome to Hogwarts
« Tu es sûre que ma baguette fonctionnera à l'école ? »La jeune fille agitait nerveusement la baguette entre ses doigts alors que le dîner venait de s'achever à la table du salon des McKinnon. Placée à côté de son frère aîné préféré, Marlène lui confiait ses inquiétudes concernant leur rentrée de demain à la fabuleuse école de sorcellerie de Poudlard. Ses valises étaient déjà prêtes, emballées et pesées depuis une semaine déjà et il lui arrivait même de les rouvrir pour essayer l'uniforme qu'elle porterait au jour le jour au sein du château. Ne sachant pas encore quelles couleurs allaient compléter et rehausser la teinte sombre et terne de ces robes de sorcier noires fraîchement achetée, elle appréhendait de devoir porter du vert et argent, couleurs qui ne lui allaient pas du tout au teint. Car oui, Marlène avait beau être discrète et effacée, elle avait un goût certains pour la mode et l'alliance des couleurs. A peine âgée de onze ans, elle avait dirigé les travaux et la rénovation de sa chambre choisissant le papier peint et la décoration jusqu'aux tapis et meubles. On lui avait laissé quartier libre alors, pourquoi se priver ?
Revenons à nos moutons avant de nous perdre encore plus dans cette enfance mêlée de fantaisie et de timidité. Son frère souriait en coin. Lui qui avait été réparti à Gryffondor lors de la cérémonie de répartition de sa première rentrée ne manquait jamais d'un mot gentil et d'une correction juste et loin d'être critique. Son jugement était aussi juste qu'avisé et elle savait qu'avec lui, elle pouvait poser toutes sortes de questions aussi stupides que sensées puisqu'il ne la jugerait jamais et ne se moquerait pas contrairement à Miko, son aîné de deux années qui, placé juste en face d'elle et débarrassant déjà ses couverts et son assiette pour plus rapidement monter dans sa chambre et écrire à ses copains idiots de Gryffondor, se retenait de rire. Car oui, il avait entendu la question de Marlène et oui il trouvait ça ridicule. Cependant, Mike agrippa le menton de sa cadette afin qu'elle reporte son attention sur lui et la rassura de son air charmant.
« Si tu as foi en toi, tout fonctionnera comme il faut et si jamais tu ne parviens pas à lancer de sorts du premier coup, persévère et concentre-toi. Tu es intelligente Marlou, il te manque juste un peu de bon sens. »« Tu parles de Marlène là ? »L'aîné s'octroya quelques infimes secondes pour jeter un regard foudroyant au jeune rebelle à qui il aurait bien aimé décerner le prix de l'imbécile du jour et reporta son attention sur la pauvre âme en peine qu'était sa plus petite sœur.
« Et si tu n'écoutes pas les idiots régionaux et les têtes de botruc qui se croient plus forts que les autres, tout ira bien. Je crois en toi. »La jeune fille curieuse et impatiente qu'elle était se força à maintenir le contact entre leurs regards alors que Miko quittait la pièce avec sa vaisselle en chantant son hymne préféré mettant en avant toutes les idioties que Marlène avait pu sortir jusqu'à présent. Il lui avait plusieurs fois dit qu'elle ne devait jamais baisser les yeux ou fixer le sol lorsque quelqu'un lui parlait et elle se disait que, comme étant celui qui avait toujours de bons conseils, elle allait mettre en application tous ces conseils qu'il lui avait donné et qu'elle avait répertorié dans un de ses carnets secrets, scellé avec un simple cadenas moldu.
Les deux membres les plus unis de la fratrie continuèrent à parler alors qu'ils débarrassaient à leur tour et que Mike lui parlait de son aventure d'apprenti sorcier et de presque tout ce qui l'attendait en commençant par la voie neuf trois quart et l'épreuve du mur à traverser qui firent presque exploser le cerveau de Marlène qui -même si elle était habituée aux frasques sorcières- s'étonnait toujours de ce que ce monde fantastique lui réservait. Elle angoissait déjà à l'idée de devoir trouver un compartiment dans le train qu'elle partagerait sûrement avec quelques nouveaux ou anciens élèves avec lesquels il faudrait parler ... et parler, ça, Marlène ça lui faisait peur. Certains individus étaient très curieux, d'autres s'attendaient à entendre des histoires sans queue ni tête pour lesquelles une de ses sœurs, Mia, avait un don naturel ou encore, certains attendaient qu'on leur pose des questions et étaient aussi timides qu'elle ce qui pouvait conduire à un silence sans fin et plus que gênant. La gêne, la curiosité mal placée, les bavardages incessant, ça, Marlène, elle n'aimait pas. Alors elle se disait qu'elle passerait peut-être tout son voyage jusqu'à Poudlard enfermée dans les toilettes et que même si c'était absurde, elle n'était pas prête à faire face à autant de nouveauté. Il allait falloir qu'elle se fasse violence et change ses habitudes de petite fille tranquille qui passait son temps avec ses frères et sœurs ou dans sa chambre avec Neptune qui allait, bien entendu, la suivre là-bas puisqu'il n'était pas le bienvenue à la maison sachant que Monsieur McKinnon était allergique à ces petites boules de poil.
Chapitre 2 : Amitiés et questionnements ...
« ... et c'est comme ça que je me suis rendue compte que quelque chose clochait. Sois franche, est-ce que j'ai mauvaise haleine au quotidien ou je pue ? »Son amie la regardait à la fois intriguée et intéressée par le récit que venait de lui faire Marlène. Les deux jeunes femmes mangeaient en bout de table, près de la sortie et Marlène se retournait de temps à autres pour essayer de croiser le regard d'Elios qui, assis à la table des Serdaigle, venait une fois de plus de lui tourner le dos alors qu'elle était persuadée que quelques instants plus tôt, il la fixait. C'était d'ailleurs à l'initiative d'Elvia qui avait souligné que le même garçon n'arrêtait pas de la regarder que Marlène avait commencé à parler de ses soucis de jeune fille de quatrième année qui n'avait pas encore connue la joie et la peine d'avoir un petit-ami alors qu'Elvia en était à son troisième.
« La seule chose qui ne va pas chez toi, c'est ta timidité mais je suis sûre que beaucoup de personnes trouvent ça mignon. En plus, tu n'as franchement rien à envier à ces gourdes qui se font tout le temps remarquer. »Essaya-t-elle de la rassurer en pointant du doigt une à une celles qui se prenaient pour les plus belles filles de l'école et qui arpentaient les bancs des quatre tables respectives en gloussant ou en parlant plus fort que les autres. Haussant les épaules, Marlène sentit la frustration gronder dans son estomac et se resservit en soupe au potiron avant que celle-ci ne disparaisse. Elle tournait sa cuillère vigoureusement, manquant d'asperger son voisin de droite qui se méfiait et l'observait du coin de l’œil au cas ou sa maladresse ne la pousse à commettre un crime impardonnable. A ce même moment, Elvia rougit et Marlène sut que Mike venait de se glisser derrière elle et s'apprêtait à la faire rire ou sursauter en surprenant leurs conversations de fille. Seulement, cette fois-ci, elle prit les devant et se retourna avant qu'il n'ait eu le temps de faire quoique ce soit.
« Salut Mike ! Tu veux de la soupe au potiron ? » il repoussa de la paume de la main en grimaçant comme si elle lui proposait la nourriture la plus infâme qui existait sur cette terre et se glissa entre elle et son voisin qui commençait vraiment à se sentir de trop et qui le dévisagea avec dédain.
« Non merci Mimi, par contre, je tenais à te prévenir qu'un grand danger te menace. » Glissa-t-il avec nonchalance en se servant dans la corbeille de fruits et les desserts qui venaient d'apparaître. Mike était chez lui à toutes les tables et il n'était pas rare qu'elle ne le voit courir de droite à gauche pour échanger, discuter et rire avec autant d'élèves différents que semblables au personnage qu'il était. D'ailleurs, Marlène l'admirait énormément pour ça ... elle ne s'autoriserait jamais autant de liberté et ne se sentirait jamais assez bien ici au milieu d'une foule indénombrable pour faire de telles choses. Elle se repassa en tête ce qu'il venait de lui dire et reposa sa cuillère, inquiète.
« Un de tes amis stupides vient de me lancer une malédiction ? » amusé, Mike lui ébouriffa les cheveux du poing et rit, attirant l'attention à ce côté de la table. Marlène rougit et se fit toute petite lui tirant sur le bras pour lui intimer de baisser le volume. Il se calma et reporta son regard protecteur sur elle après avoir jeté un coup d'oeil par dessus son épaule en direction de ...
« Elios ... » Les yeux du frère et de la sœur se portèrent en parfaite synchronisation sur Elvia qui leva sa main devant sa bouche comme si elle venait de prononcer le pire des jurons. Mike souhaitait sûrement faire planer le doute mais Elvia venait de comprendre le petit jeu qui s'opérait dans le dos de son amie. Marlène, quant à elle, ne captait rien.
« Quoi ?! Elios m'a jeté une malédiction ?!!! » Elle manqua de se lever pour aller s'adresser au jeteur de sort mais Mike la retint. Il ne souhaitait pas que, par sa faute, elle aille se jeter dans la gueule du loup. Pour lui, tous les garçons qui portaient de l'intérêt à sa soeur représentaient une menace. Mais ça, Marlène n'en savait rien. Innocente, crédule et loin d'avoir une logique assez rapide pour comprendre tout ce remue-ménage, elle commença à s'énerver.
« Bon, c'est quoi le problème ? » Mike posa sa main sur son avant-bras avant de se redresser pour partir.
« Oublie ce que je viens de dire, je voulais juste te faire peur mais il n'y a aucune malédiction et Elios est un crétin fini, ne vas surtout pas lui parler ou il ferait siffler tes oreilles à te parler de sa collection ennuyeuse de fossiles de sombrals ... » Mêler éléments ennuyeux, morbides et inquiétant faisait partie de la stratégie de Mike pour éloigner le plus possible sa soeur de son prétendant du jour et cela fonctionna ...
Elvia se retint de révéler le plan de Mike et Marlène ne se rendit jamais compte que ses frères s'étaient allier pour repousser tous ceux qui avaient un jour eu un coup de coeur pour leur cadette. Cependant, elle allait bien finir par se retrouver seule à Poudlard et devoir faire avec la rudesse du monde sans leur protection alors ... pourquoi ne la laissaient-ils pas vivre sa vie et faire face à des expériences normales pour qu'elle se forge un caractère et puisse comprendre les bases des relations humaines ?
Chapitre 3 : Liberté
« Tu as dit que c'était quoi ton prénom déjà ? » Tête en l'air et un peu gênée qu'un garçon lui parle, Marlène était un peu perdue mais venait de retenir l'essentiel de leur conversation. Ce fameux Nox lui avait avoué avoir vécu la même chose qu'elle et devoir se plier au même traitement que devait le faire un membre de famille d'un membre du conseil. Elle commençait à s'ouvrir à la sociabilité et au monde des amitiés qui se construisaient sur des bases seines ou des conversations anodines et elle aimait déjà ça. Et dire qu'elle avait perdu beaucoup de choses en restant dans son coin avec les mêmes personnes en six années ... Y avait-il un lien entre le départ de ses frères et soeurs de Poudlard et cette nouvelle dernière année pleine de promesses et qui lui offraient déjà de nouvelles découvertes ? Trop innocente pour y croire, elle répétait le nom de ce Serpentard pour elle-même, faisant s'étirer un sourire sur les lèvres de ce dernier. Etrangement, elle se surprenait à s'entendre avec un Serpentard alors qu'elle s'était toujours imaginée rester à une distance raisonnable des membres de cette maison. Mais ne disait-on pas que seuls les idiots ne changeaient pas d'avis ? Vous veniez d'échanger sur beaucoup de sujets, vous étiez trouvé beaucoup de points en commun et tu repartais déjà en direction de ta salle commune alors que Lily venait de t'agripper par le bras, l'air paniqué.
« Ne me dit pas que tu viens de parler à ... » Arquer un sourcil était devenu une habitude dans la vie de Marlène qui ne comprenait pas toujours les réactions extrêmes de ses camarades et qui ne s'en rendit même pas compte.
« Nox ? Bah si et il est super sympa ! Je n'aurais jamais imaginé ça venant d'un Serp... » Elle l'interrompit comme si elle allait dire une bêtise et la reprit.
« Tu te trompes Marlène. Crois-moi. » encore une fois on lui donnait des ordres que l'on appellerait ensuite conseil pour ne pas la contrarier mais on ne lui en expliquait pas la raison. Elle en avait assez d'avoir l'impression de ne rien savoir, d'être toujours la dernière à être au courant et d'avoir peur du jugement, et tout simplement des autres. Elle venait de rencontrer quelqu'un de nouveau et n'allait laisser personne s'interposer entre eux. Ce garçon était loin d'envoyer de mauvaises ondes alors elle ne voyait pas pourquoi elle devait se plier aux attentes de ses prétendus amis. Repoussant la rousse, elle s'en alla sans un mot et ce ne seront que quelques jours plus tard qu'elle reviendrait voir Lily et qu'elles auraient une vraie discussion à ce sujet. En attendant, elle était vexée et allait se poser sur son lit où elle espérait trouver Neptune pour lui confier ces nouvelles palpitantes. Peut-être même que cette nouvelle amitié lui redonnerait confiance en elle et qu'elle tenterait de nouvelles expériences qui feraient de sa dernière année une année inoubliable ? Certes elle était loin de pouvoir rattraper six années d'études en une seule mais elle avait encore une chance de ne pas partir innocente et ignorante de Poudlard. Et cette chance, elle allait la saisir à deux mains.
Chapitre 4 : Death of a hero
Seulement, il y a des événements qui nous tombent sur le coin du museau et qui changeront notre vision du passé, notre perception du présent et nos projets du futur comme la mort d'un pilier de notre société sorcière ... La disparition du grand mage Dumbledore fut un choc pour bon nombre d'entre nous si ce n'est tout le monde et en tant que sorcière, Marlène n'a pas été épargnée. Sachant tout ce que cet homme avait fait pour les sorciers de tout statut, de tout sang, il était encore plus terrible de savoir qu'il venait de nous quitter à tout jamais. La mort d'un être est quelque chose de terrible. Qu'il soit proche ou une simple connaissance ou une figure majeure ou encore un inconnu notoire, un tel revirement de situation ne laisse personne de marbre. Pas même Neptune, le chat de notre vedette qui, en ce jour de deuil, ne gatait pas la jeune sorcière de ses miaulements répétés, synonymes de tentative de communication s'avérant finalement impossible. La jeune femme essayait tant que mal de lui répondre et il en faisait de même mais jamais les deux êtres ne se sont compris. Seulement, en ce mois mille neuf cent soixante dix sept, prévoir sa tenue pour le bal de Noël investigué par les nouveaux successeurs de ce grand homme ne sont pas suffisants pour remettre le sourire aux lèvres de l'innocente élève de la fidèle école de poufsouffle. Le mot "fidélité" n'a jamais autant pris de sens qu'en ce soir où, partagée entre le nouveau conseil ayant pris de nouvelle dispositions et comprenant en son sein sa soeur aînée qu'elle a toujours admirée et l'ombre planante d'un souverain de l'éducation, Marlène tergiverse.
« T'en penses quoi Nepty ? » Un simple coup d'oeil endormi la persuade qu'elle a fait le mauvais choix alors qu'elle jette la robe d'un vert émeraude sur le lit.
« Tu as raison, le vert c'est trop mainstream ... » Ses yeux noirs se posent sur les trois autres robes qui attendent son jugement sans appel sur le lit aux couleurs de sa maison. Marly a beau être heureuse d'avoir été invitée au bal par son ami Nox bien trop souvent raillé par ses proches mais elle, elle s'en fiche de ce que les autres peuvent penser de lui. Arrivée à un âge, il est bon de prendre ses décisions soi-même et d'arrêter d'être couvée par ses proches. Miko avait obtenu son diplôme de fin d'année il y a quelques mois en arrière, elle n'allait pas continuer à être chaperonnée par ses autres amis quand même ? Non mais ... jetant d'un revers de bras la robe qui lévitait vers elle alors qu'elle agitait doucement sa baguette à ses côtés, elle bannissait le rose. La peine recouvrant ses traits avait laissé place à l'énervement et pourtant, merlin savait que les rides d'expression contrariées qui entouraient ses yeux n'étaient qu’occasionnelles voire rares ...
« Plus personne ne me dictera quoi penser ou que faire ... » Etait-il sage de penser ainsi alors qu'elle n'avait jamais rien connu d'autre que les conseils de sa fratrie et avait vécu sous la protection des siens ? Etait-elle réellement apte à survivre seule alors que les choses allaient changer à Poudlard et la situation devenir certainement franchement menaçante pour elle ? A Poudlard, les faibles et timides ne régnaient pas ... seuls les viles et confiants personnages de la haute ou à la popularité affirmée menaient la danse ...
Mais cessons de songer au complot e taux pièges contre sa personne et continuons sur ce changement au sein de la direction qui plongea Marlène dans une confusion intense. Marilyn ... Elle était belle, sage, intelligente, ne se laissait pas monter sur les pieds et était tout ce que je Marlène rêvait de devenir. Alors qu'elle l'avait vu prendre place aux côtés des nouveaux garants de l'ordre et de la surveillance du château, elle n'avait su sur quel pied danser. Dans un sens, Marlène avait toujours rêvé de renouer avec ce modèle vivant qu'elle n'avait que trop rarement côtoyé. Il faut dire qu'au sein d'une famille aussi nombreuse et aux âges aussi différents, il était difficile de réellement connaître tout le monde surtout que Marilyn était entrée à Poudlard et ne revenait que très rarement à la maison alors que Marlène apprenait à parler, marcher, raisonner et vivre tout simplement. A l'image d'une inconnue, cette femme de poigne attisait son admiration mais aussi sa crainte. Avoir quelqu'un d'aussi proche de soi à un poste aussi important au sein de l'école au sein de laquelle elle étudiait apparaissait non pas comme une bénédiction mais plus comme une malédiction à ses yeux. Les feux des projecteurs allaient se diriger sur elle bien qu'elle ait fait profil bas jusqu'à maintenant et peut-être que certains allaient s'attendre à voir en elle le sosie parfait de ce personnage important pouvant susciter autant d'approbation que de haine de la part des élèves aussi indécis que changeant.
« T'es tranquille toi ... tu le sais ça ? »Ses ongles vinrent gratter l'arrière des oreilles de son félin préféré alors qu'elle abandonnait et laissait retomber la dernière robe enfilée au sol. Parfois, elle aurait aimé être à la place de ce chat qui se prélassait sous les rayons du soleil filtrant à travers les fenêtres desquelles il aimait observer les pissenlits de la pelouse du parc lorsqu'il n'essayait pas de se frotter aux cactus de la salle commune ... Un jour il avait fallut qu'elle intervienne à la pince à épiler sur les pics qui étaient entrés dans ses coussinets alors qu'il avait voulu faire le malin pour impressionner Opale, la chatte d'un de ses camarades. Au moins, auprès de lui, elle se sentait calme, détendue et ses ronronnements incessants semblables à ceux d'un moteur de voiture moldue défaillante l'apaisaient sans outre mesure. Là, allongée aux côtés de la créature la plus fiable à l'horizon, elle était loin de se douter de ce qui l'attendait ...
Chapitre 5 : Things are changing
Ca n'était pas la première fois qu'elle entendait les élèves du château débattre du meilleur des membres du conseil mais là, elle venait de se prendre en plein cœur une critique acerbe de sa sœur de la bouche d'un Serdaigle on ne peut plus pédant. Réagir et intervenir n'était pas dans ses habitudes, alors, elle s'était contentée de fuir et de rejoindre le point de ralliement. Le bal avait lieu ce soir et Nox l'attendait certainement. Elle ne tarda pas à le retrouver à l'orée de la grande salle et il l'agrippait par le coude, lui glissant quelques compliments ravissants alors qu'elle engageait une conversation enthousiaste sur ce qui les attendait et qu'elle ne remarquerait pas que son attention était plus portée envers d'autres protagonistes évoluant au rythme de la musique, vivant leur propre version du bal ... Des relents de ce qu'elle ignorait être du whisky pur feu lui firent froncer les sourcils et retenir sa respiration alors qu'elle débutait une danse aux allures de valse avec lui. Tout passa vite ... trop vite ...
La marque de Voldemort fut le dernier point qui ruina à jamais cette soirée prometteuse. Nox s'était avéré charmeur mais légèrement agressif se rattrapant aussitôt avec de belles paroles bien choisies, les cadeaux contenaient finalement des présents plus que douteux menaçant de faire tourner de l’œil l'élève crédule qu'elle était et la disparition éclair d'un cavalier s'évanouissant dans la foule environnante. J'étais finalement rentrée dans mon dortoir en compagnie d'Elvia et avait trouvé réconfort auprès de Neptune. Cette soirée n'avait pas été à la hauteur de l'espérance et de la joie que j'avais prévues ressentir. Elle se recroquevillait sous ses couvertures, pleurait en silence et tentait d'oublier le déroulement du scénario improbable du soir même en caressant du bout des doigts le pelage du chat qui s'était niché contre elle, dans le creux formé par ses genoux contre sa poitrine. Elle avait peur pour sa sœur, elle avait peur pour la communauté sorcière, elle avait peur pour ... elle mais n'osait pas se l'avouer. Le lendemain, elle ne pouvait montrer aux autres qu'elle s'était sentie si vulnérable, si faible face aux événements inattendus et sanglants. Elle ne pouvait avouer avoir eu envie de vomir face aux restes du sorcier ni même qu'elle avait manqué s'évanouir. Non. Elle se l'interdisait et finissait par s'endormir, bercée par les ronronnements de Neptune, tourmentée par les visions d'horreur surgissant après la tournure imprévisible qu'avait pris le bal de ce soir ...
Les choses changeaient ... et pas en bien ...