Leslie est née à Dublin, le 2 janvier 1960 exactement. Dans la prestigieuse famille Samuels, enfin c’est ce qu’elle aurait souhaité. Si Leslie Samuels peut se vanter d’être de sang pur, elle ne peut néanmoins pas avoir la fierté de faire partie d’une caste élitiste. En effet, son père et sa mère sont de charmants sorciers mais ils ne rayonnent pas assez aux yeux de la douce Leslie. Elle les aurait voulus un peu plus charismatiques, emplis d’orgueil et fiers à s’en décrocher la tête. En somme, Leslie aurait jouit de naître Black ou Yaxley, mais hélas elle n’était que la fille de ce bon vieux Arsenius qui était toujours serviable.  La médiocrité et la banalité de sa famille fut quelque chose qui l’eut toujours débecté. Comme si elles n’étaient qu’injustices, qu’elle était forcément sortit du mauvais vagin et qu’elle avait fini par être élevée par des imposteurs.

Ce sentiment étrange à l’égard de cette famille qu’elle jugeait misérable eut sûrement des effets positifs dans son chemin de vie. L’obsession de vouloir se démarquer à tout prix des masses, et de ses congénères qu’elles comprenaient, lui développa probablement son intelligence et sa vivacité d’esprit qui font aujourd’hui son caractère. Déjà très jeune, Leslie n’hésitait pas à contredire ses parents en public. L’éducation drastique qu’ils lui donnaient, poussait ses géniteurs à la punir avec rigueur lorsque la jeune fille disait une parole plus haute qu’une autre ou qu’on lui découvrait un regard dédaigneux à peine caché. Ce manque de tact qui se voulait pour son bien malgré tout lui forgea un caractère bien trempé, la confortant dans sa rébellion et lui enlevant peu à peu de sa sensibilité. Néanmoins Leslie dut se faire une raison, elle ne serait vraiment libre lorsqu’elle s’affranchirait de cette famille encombrante le jour où elle rejoindrait les rangs des élèves de Poudlard.  Elle apprit à minauder et jouer la comédie, sans jamais refouler son but ultime : s’assoir sur le monde et renier ceux qui l’ont élevé.

Sa relation avec son petit frère Dale ne fut guère mieux que celle dont elle partageait avec ses parents. Leslie était beaucoup trop égoïste et indépendante pour se prendre d’affection pour ce petit frère un peu trop lourd, constamment dans ses pattes. Elle était même plutôt indisposée par sa présence finalement et le jeune garçon s’en rendit finalement compte. Il abandonna son but de se faire aimer par son aînée, quand la dîtes aînée ne vivait que pour rayonner. Si le manque d’investissement de sa sœur dans leur relation était déjà un frein pour qu’elle puisse ressembler à une relation fraternelle normale, le trop plein de règles que leur imposer leurs parents en était un autre. A croire qu’ils n’étaient vraiment pas fait pour s’entendre, mais Leslie s’en contrefichait comme tout ce qui touchait de près ou de loin la famille Samuels. Ce qu’elle peinait à digérer encore aujourd’hui, ce sont tous les mensonges que son frère racontait à son sujet à ses parents dans le but que Leslie soit punie. L’affront qu’on puisse jouer avec elle de la sorte comme si elle était une vraie Samuels, la mettait et la met encore aujourd’hui dans tous ses états.

Sans surprise, puisqu’elle se savait naturellement douée, Leslie reçut sa lettre d’admission à Poudlard le jour de ses 11 ans. En en écoutant la voix monotone et froide de sa mère qui en faisait la lecture ce midi-là, quand la famille était attablée dans la salle à manger, Leslie se sentit déjà pousser des ailes. A la différence d’un enfant normale qui aurait cherché de la reconnaissance et de la fierté dans les yeux de ses parents, Leslie, pour qui son entrée à l’école semblait être une évidence, se concentrait uniquement sur sa liberté à venir. Elle allait enfin pouvoir faire ses preuves socialement sans le boulet qu’elle traînait depuis toujours à son pied : sa famille. Ce serait dans ce célèbre château que son destin se jouerait, son prestigieux futur tant convoité. Elle se sentait remontait à bloc. Elle avait un an pour se démarquer de tous, rayonner et ainsi, faire oublier la venue prochaine de son looser de petit frère l’année qui suivrait celle de son entrée dans l’école.

Dans le train qui la conduisait jusqu’en Ecosse, Leslie observait tout. Sa bouche charnue légèrement en cœur et ses mèches de cheveux qui caressaient ses joues roses, elle écoutait tous les noms qu’elle entendait, faisant déjà le tri de ceux qui méritaient la peine de ceux qu’ils faillaient ignorer. Elle avait retenu, au détour des conversations sérieuses que ses parents entretenaient avec leurs amis sur des sujets tel que la politique, les noms importants et avait déduit lesquels il était essentiel de se mettre dans la poche. C’est ainsi qu’elle se démarqua comme elle l’avait souhaité, à l’aide de ses fréquentations, un genre de Bel Ami juvénile. Tout lui souriait et l’atmosphère était tellement moins lourde et plus propice à son ambition que dans la maison familiale de Dublin. Sa scolarité était une bénédiction, même sa maison lui plaisait, Serdaigle étant son deuxième choix après l’illustre maison de Serpentard.

Une grosse mouche répugnante vint gâcher la toile parfaite et symétrique qu’elle avait tissé un an auparavant, cette mouche répugnante s’appelait Dale et faisait, à son tour, son entrée à Poudlard. Le trajet de Dublin jusqu’à l’école cet automne-là était beaucoup moins paisible que le précédent pour la jeune ambitieuse. Quand ses parents avaient mis son petit frère dans le même compartiment qu’elle, Leslie avait esquissé l’un de ses sourires les plus faux et soit disant bienveillant, qui s’était dissipé aussitôt la machine partie pour l’écosse. «Dorénavant, je ne suis plus ta sœur. On ne se connait pas, tu ne me parles pas et tu ne me regardes pas » avait-t-elle lâché sèchement à son petit frère, en prenant la direction du couloir pour trouver meilleure compagnie. Et quelle meilleure compagnie avait-elle trouvé par la suite en poussant les portes du compartiment d’à côté. C’est ce jour-là qu’elle rencontra sa meilleure amie Lux, qui faisait son entrée en première année à Poudlard. Elle s’était laissé choir dans l’un des fauteuils du compartiment, après avoir salué poliment les élèves qui s’y trouvaient. Quand elle entendit le nom « Yaxley », elle ne s’empressa pas d’intervenir, bien qu’elle bouillassait intérieurement. Elle se fit patiente pour ne pas avoir l’air trop opportuniste et quand elle jugea avec stratège que le moment était idéal, elle scella son amitié avec Lux en lui adressant un mot. Depuis ce jour-là, les jeunes filles ne se quittent plus. Elles sont complémentaires, l’une a un nom prestigieux que convoite l’autre, qui elle est issue d’une famille dont les idées tolérantes correspondent plus à celles de la première.

C’est en 1977 que tous ces petits plans manquèrent de voler en éclat, lorsque son père fut élu membre du conseil d’administration de l’école. Leslie prit la nouvelle de travers, elle avait passé sa scolarité à se construire une image, à mettre Dale dans son ombre pour que les gens ne prennent pas la peine de les comparer et voilà que son père avait la sottise de briguer un siège à Poudlard. Elle n’était pas agacée, elle était folle de rage et à 17 ans elle n’était plus l’enfant qui se faisait punir sagement et gardait sa rancœur pour elle-même. Elle n’hésita pas à faire savoir ses ressentis auprès du principal intéressé bien que son coup de maître pour se faire élire avait suscité un minimum d’admiration pour son père en elle. Cela ne l’empêchait pas de le piquer, de ne pas lui adresser la parole, sur jouer le rôle qu’il lui avait toujours interdit, de faire l’enfant gâté en somme. Après tout, il n’allait pas l’enfermer dans les cachots du château. Son père avait un minimum d’estime pour l’image que sa famille renvoyait et il n’allait pas passer ce cap. Ce petit manège dura jusqu’au bal de Noel, jusqu’à la fin en fait. Quand Leslie, comme tout le monde, découvrit son père empaqueté en mille et un paquets cadeau. « Joyeux Noel » et derrière ces vœux, il n’y a point soupçon d’ironie : elle en était enfin débarrassé.