Les dortoirs des filles de Serdaigle se ressemblaient tous. Ils étaient principalement meublés de quelques moelleux lits à baldaquin aux tentures bleues et une ambiance plutôt calme y régnait. Melinda aimait bien son dortoir. Pas que le lit y soit plus moelleux que le sien, chez elle – ce qui aurait été difficile à faire -, mais il faut dire que personne ne l'embêtait vraiment dans cette chambre. En effet il n'était peuplé que de jeunes femmes qui, si elles ne lui obéissaient (malheureusement) pas au doigt et à l'œil n'avaient pas vraiment envie de la confronter pour une histoire de bruit, ou de choix de lit. Melinda n'avait donc jamais vraiment à se plaindre de quoique ce soit, ses camarades ne faisaient pas de bruit et personne ne se risquait à la froisser ouvertement. Pourtant cela n'empêchait pas l'insomnie de se montrer et encore moins l'ennui. Linda ne respectait pas toujours le règlement et c'est à peine si elle avait pris connaissance du couvre-feu, la plupart des soirs, même de semaine, elle était dehors, dans les couloirs ou avec ses amis. 

Cela faisait désormais plus de six ans qu’elle était à Poudlard et parfois elle trouvait ça pesant, d’être entourée de gens qu’elle méprisait à longueur de journée et d’avoir à afficher une mine souriante et sûre d’elle en toutes circonstances. Sa mère aurait qualifié ça d’entraînement parfait à la vie qui l’attendait, mais voilà l’une des nombreuses choses pour lesquelles la jeune femme différait de sa ô si grandiose génitrice. Elle avait toujours préféré sa tante Arabella de toute façon. Quoiqu’il en soi, le ras-le-bol se faisait parfois sentir d’autant plus maintenant qu’elle avait entamé sa dernière année. Une partie d’elle regrettait que le temps passe si vite et paradoxalement ça la rendait plus sensible que d’ordinaire aux diverses sources d’agacement que le collège avait à offrir.  Et bien sûr quand ça pesait plus que de raison elle optait pour la même et unique solution. Le couvre-feu presque passé, encore toute habillée, elle s’extirpa de son lit pour enfiler une paire de ballerines et quitter son dortoir sans un mot. Elle traversa la salle commune encore bien remplie et sortit de la tour des Serdaigle. Le silence qui y régnait n'était toutefois pas surprenant : en dehors des premières années, peu nombreux étaient les Serdaigles à faire beaucoup de bruit même en groupe. La salle commune était le refuge de ces travailleurs et ils y passaient leur temps à lire près du feu ou à jouer calmement aux échecs. Rien à voir avec le vacarme de la Grande Salle donc. En cela la rouquine était reconnaissante pour sa répartition.

Melinda alluma le bout de sa baguette magique pour vérifier que le couloir était bel et bien vide et s'engouffra à travers la sortie, elle remercia intérieurement Rowena Serdaigle pour avoir décidé – car cela avait certainement été son choix – que l'entrée de sa maison ne se fasse pas par l'intermédiaire d'un tableau, qui pourrait alors se souvenir du nom des élèves et éventuellement les rapporter. Elle était libre de sortir et surtout, de rentrer quand bon lui semblerait, elle n'aurait qu'à trouver la réponse à la question de l'aigle. Pour l'instant en tous cas il n'y avait aucune raison pour qu'elle ai des problèmes puisque le couvre feu n'était pas encore passé.

 Quand elle fut enfin dans les couloirs aux étages inférieurs, elle sembla se sentir mieux, capable de respirer de façon plus normale. Elle aimait à se promener la nuit dans les couloirs qui étrangement la rendaient plus calme et sereine qu'aucun autre endroit, même la bibliothèque, au moins autant qu’elle aimait être entourée. Cette nuit-là en particulier elle n'aurait pu imaginer mieux que ces murs de pierres et ces escaliers de marbres. Elle détestait autant Poudlard qu’il lui manquait pendant les vacances, il fallait bien qu'elle se rende à l'évidence. Et dire qu'il ne lui restait plus qu'un an de sécurité… Chassant la triste pensée de son esprit, elle regarda autour d'elle pour savoir où elle était. Elle n'avait absolument pas fait attention à où ses pas l'emmenaient et elle n'avait aucune idée de l'étage où elle se trouvait. Un tableau qu'elle finit par reconnaître lui indiqua qu'elle se trouvait au deuxième étage, elle sourit d'un air satisfait et se rendit d'un pas rapide vers le rez-de-chaussée. Ce soir là, pas de promenade sans but, elle avait quelqu’un à voir. Elle jeta un coup d’œil à sa montre réalisant non sans surprise qu’elle était un peu en retard. D’un coup de pied elle ouvrit la porte de la salle de classe désaffectée où elle devait retrouver sa plus ancienne amie et, encore une fois de façon prévisible, elle la trouva déjà présente. « Désolée Luxette » fit-elle, utilisant volontairement le surnom assez laid, avant de venir se poser sur une table en face de la demoiselle. Celle-ci avait beaucoup moins de trajet à faire après tout il était normal qu’elle soit là avant. « J’aurais sauté sur n’importe qu’elle excuse pour échapper à mon dortoir, mais j’avoue que l’occasion de voir une des personnes que je préfère le plus au monde est de loin la meilleure. » Elle esquissa un sourire et pointa un doigt à l’ongle parfaitement verni vers les bouteilles posées près de la brunette. « T’emballe pas hein, je parle de ma copine whisky-pur-feu. » Et sans plus d’échange de politesse elle en attrapa une qu’elle décapsula d’un coup de baguette. Elle ne voulait pas savoir d’où son amie l’a sortait, tant qu’elle était capable de continuer à en ramener quand elles se voyaient. Elles n’avaient d’autres raisons de s’être retrouvées que l’envie de passer un peu de temps ensemble et bien sûr, on ne crachait jamais sur un petit coup de pouce alcoolisé pour que la soirée n’en soit que meilleure. Du moins Melinda de son côté ne faisait pas la difficile à ce sujet.

Lux fendit la foule qui affluait dans les couloirs afin de rejoindre les dortoirs des Serpentard. Les cours venaient de se terminer alors la circulation était loin d’être évidente. Le conseil devrait peut-être instaurer un décret la dessus. Cela éviterait quelques incidents. La dernière rumeur en date ? Un élève pressé serait passé par dessus la barrière d’un des escaliers du château. Enfin, comme vous le savez, il n’y a pas de fumée sans feu. Si votre nez allait trainer non loin de l’infirmerie, il n’était pas bien difficile de trouver un jeune garçon couvert de bandage… Il n’était pas bien compliqué d’en tirer ses propres conclusions. A moins qu’il ne s’agisse de celui qui se serait approché de trop près du Saule Cogneur… Quelle idée en même temps. Prenant tout de même soin de ne pas trébucher dans les escaliers capricieux du château Lux descendit dans les entrailles du château. Elle n’avait jamais vraiment aimé les cachots qu’il fallait traverser afin de rejoindre sa salle commune. Humides, sombres… Il fallait reconnaitre qu’il était plus agréable d’aller faire un tour chez les Gryffondor ou les Serdaigle… En parlant de Serdaigle, la jeune fille eut un sourire aux lèvres. Avec l’aide de Nox, elle avait réussi à grappiller deux bouteilles de Whisky Pur Feu. Chose qu’elle n’avait pas manqué de partager avec Melinda. Elles avaient alors toutes les deux mis au point un petit rendez-vous dans l’une des salles de classe abandonnée de Poudlard. Leur lieu de ralliement. Nul besoin de convier tous les camarades qui les entouraient. Les deux étudiantes préféraient largement se partager une bouteille ou deux ensemble pour mieux se détendre. Pour mieux faire n’importe quoi sans se soucier du qu’en dira-t-on…

La Vipère poussa la lourde porte qui menait à sa chambre. Enfin… Sa chambre et celle d’autres filles. L’intimité n’était pas la qualité première de l’école. Heureusement, les lits étaient pourvus de rideaux qui permettaient, une fois bien installé au creux de ses draps, de souffler. Ou de cacher des trucs que vous vouliez garder à l’abris des regards des autres. Si certaines de ses camarades de chambrées s’entendaient à merveille avec elle, ce n’était pas le cas de toutes. Alors il valait mieux préserver ses denrées spéciales. Les mains baladeuses et voleuses n’étaient jamais très loin. Se hissant sur son lit, elle vérifia que sa cachette renfermait bien ses trésors puis s’enfermant entre ses rideaux, elle sortit les quelques parchemins à rédiger pour les cours. Si elle n’était pas une bosseuse acharnée, elle avait le mérite de faire au moins le minimum… Ce qui lui était souvent reproché. Le temps avança tranquillement au point que les dortoirs alors encore déserts commencèrent à s’emplir de piaillement. La jeune femme soupira avant de commencer à ranger son attirail. Elle souleva le coin de son matelas et sortit de sous les lattes les deux bouteilles réservées à sa soirée avec Melinda. Elle les emmitoufla avec du parchemin et les rangea dans son sac. Cela éviterait les tintements si propre aux boissons de retentirent dans la salle commune. Glissant sa besace à l’épaule, elle se dirigea vers son point de ralliement sans même adresser la parole à une des filles du couloir. Elle sentit le regard de Nox la suivre alors qu’elle franchissait la porte pour sortir. Elle ne l’avait pas regardé mais elle savait parfaitement à quoi il ressemblait. Ses yeux étaient sûrement sombres et désapprobateurs… Se retrouvant à nouveau dans les cachots, la Lumière fila tranquillement jusqu’à la salle de classe numéro onze. Sa baguette éclairait faiblement les couloirs afin de ne pas trébucher sur une pierre quelconque.

Lorsqu’elle arrive à son but, Lux poussa la porte de la salle désaffectée et sortit les deux bouteilles qu’elle avait amené afin de les poser sur une table. Melinda n’était pas encore arrivée mais cela était toujours ainsi. Lux se hissa sur une vieille table en bois. Elle n’avait même pas pris la peine de se changer. Elle lissa doucement les plis de sa jupe avant de retirer sa cravate aux couleurs de Serpentard. La Lumière sursauta alors que la porte s’ouvrit à la volée. Elle lança un regard en coin à Melinda. « Désolée Luxette » Regard qui se renfrogna lorsqu’elle entendit ce surnom horrible. « Toi si tu veux préserver la bonne entente entre les Greengrass et les Yaxley, tu vas arrêter de m’appeler comme ça ! » Luxette, ça ressemblait à une vieille chaussette, ou encore une vieille sucette. Enfin, toute chose pouvant être moche et terminant en -ette…« J’aurais sauté sur n’importe qu’elle excuse pour échapper à mon dortoir, mais j’avoue que l’occasion de voir une des personnes que je préfère le plus au monde est de loin la meilleure. » Lux observa Melinda silencieusement. Elle n’était pas du genre à faire de grand déclaration d’amour. Du moins, s’il n’y avait pas un intérêt derrière. Ses yeux clairs suivirent son doigt vers la bouteille.« T’emballe pas hein, je parle de ma copine whisky-pur-feu. »  Lux ne put s’empêcher de rire. « Espèce d’ingrate va ! » Lux attrapa la bouteille qui restait sur la table et adopta le même geste que son amie afin de décapsuler la sienne. Elle tendit l’objet de leur méfait vers Melinda afin de trinquer. « A nous ! Qu’on puisse survivre dans ce château en ruine ! » Avec tout ce qui venait d’arriver ces derniers jours, c’était un bordel complet. Le conseil d’administration semblait trouver petit à petit ses marques mais cela restait tout de même un bordel sans nom. Surtout avec Damon dans les parages. Portant la bouteille à ses lèvres, Lux prit sa première gorgée et grimaça légèrement lorsque le liquide ambré vint traverser sa gorge. « Alors qu’elles sont les dernières nouvelles ? » Lux marqua une pause pour attraper son sac et en sortit quelques friandises qui lui restaient. Au passage elle sortit un exemplaire de la gazette et un sourire narquois se dessina sur ses lèvres. Le journal clandestin relatait plusieurs ragots dont un qui avait bien fait rire Lux. « Kaloyan est un bon coup alors ? » Elle fit une boulette du morceau de papier et lança en direction de Melinda. Si jamais elle était passée à côté de l’info, on lui prêtait une liaison avec le Gregorovitch. « C’est comme ça que tu tentes de rendre jaloux le Rosier ? » Melinda, contrairement à Lux s’était retrouvée affublée d’un fiancé. Certes, un fiancé de renommé avec grand nom mais c’était une chose que Lux n’aurait jamais vécu sereinement. Elle ne savait pas ce que Damon lui réserverait de ce côté là mais pour le moment, la question n’avait été abordée. A son plus grand soulagement.

« Toi si tu veux préserver la bonne entente entre les Greengrass et les Yaxley, tu vas arrêter de m’appeler comme ça ! » Qu’elle cause toujours, Melinda connaissait Lux comme elle ne connaissait personne, c’était pas un petit surnom de rien du tout - et laid comme tout elle en avait conscience - qui allait ruiner cette vieille amitié. Même si elle n’aurait pas accepté bien longtemps qu’on l’appelle Melinette par exemple. Sauf si vous considérer vomir sur son interlocuteur, accepter la chose. Se contentant de lever au ciel avec un petit rire la rouquine avait donc enchaîné sur sa déclaration d’amour à l’alcool apporté par Lux. « Espèce d’ingrate va ! » La Greengrass haussa les épaules, ne se sentant pas particulièrement insultée et esquissa un sourire alors que son ami riait. Elle n’eut pas le temps d’avaler une seule gorgée du liquide brulant que la Serpentard l’imitait dans son geste et l’invitait à trinquer. « A nous ! Qu’on puisse survivre dans ce château en ruine ! » Un toast intéressant et surtout original qui ne fit toutefois pas ciller la demoiselle bien habituée à l’humour noir de la brunette. « À nous ! Et qu’on puisse survivre sans avoir à commettre de meurtre. » Ce n’était pas tant le château que ses habitants que Melinda craignait, non qu’elle ait littéralement peur d’eux, mais certains attentaient réellement à sa santé mentale. Sans donner de noms bien sûr…ahem Brandon. Et sur ces paroles pleines d’espoir elle avala une longue gorgée de whisky, bénissant intérieurement son amie pour avoir eu la présence d’esprit d’amener à boire. « Alors qu’elles sont les dernières nouvelles ? » Elle haussa les épaules. Melinda était une fille très au courant, elle aurait en effet pu faire des ragots son métier tant non seulement elle adorait ça, mais elle savait très bien s’informer. Il faudrait donc que Lux spécifie sa demande. Bien sûr elle jouait les idiotes, se doutant un minimum que son amie s’intéressait certainement aux nouvelles la concernant elle. « Il se passe bien des choses dans ce château en ruine comme tu dis, il va falloir que tu sois plus précise. » fit-elle tandis que Lux extirpait plusieurs choses de son sac. Son regard d’ambre se posa immédiatement sur les diverses friandises ignorant le journal que Lux avait sortit en même temps. Il lui fallut user d’un contrôle de soi assez impressionnant pour ne pas tendre la main vers les bonbons sur-le-champ. « Kaloyan est un bon coup alors ? » Melinda fronça le nez devant la question, mais laissa tomber son faux air offusqué lorsqu’elle se pencha sur le côté pour éviter la boulette en papier que lui avait lancé Lux. Quelle gamine. Elle roula des yeux. Et moment de disgrâce ultime, tira la langue. « C’est comme ça que tu tentes de rendre jaloux le Rosier ? » ajouta la Serpentard avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre. Melinda avait eu vent de la liaison que certains lui prêtaient avec Kaloyan et comme toute rumeur qui ne heurtait pas sa réputation elle l'avait laissée couler, sans démentir ni confirmer. On en parlerait plus longtemps si le mystère persistait. Certes, elle aurait préféré qu'on parle d'elle pour autre chose, mais bon, elle comprenait qu'elle ne pouvait pas toujours être adulée pour son intelligence. Ni pour ses qualités géniales de préfète, ou pour sa beauté ou sa modestie… Un mini-rictus avait étiré ses lèvres à la mention de son nouveau fiancé, mais elle avait tôt fait de le cacher. Lux était une des rares personnes à être au courant de la future alliance Greengrass-Rosier, ayant été la malheureuse personne à laquelle Melinda avait confié son excitation et sa joie. Elle s'était presque prétendue amoureuse à l'époque - pas si lointaine. En revanche, si elle n'était plus exactement aussi ravie à l'idée d'épouser Evan aujourd'hui elle s'était bien gardé de le faire savoir. Rompre le secret pour annoncer une bonne nouvelle oui, pour confier sa désillusion, non.

« Pourquoi voudrais-je le rendre jaloux, on va se marier c'est pas comme s'il avait le choix après tout. » S'il avait eut le choix elle avait comme le sentiment qu'il aurait déguerpit vite fait bien fait. Quant à elle…elle n'était plus très sûre non plus. Se rendant compte qu'elle avait du paraître bien amère, trop sûrement, elle sourit. « Je crois pas que ça l'intéresserait vraiment même s'il le savait. »  Elle prit une nouvelle longue gorgée de whisky et haussa à nouveau les épaules, secouant ses boucles auburn. « Quant à Kaloyan à toi de me dire en fait Luxette car si j'en crois ce que me racontent mes petits oiseaux, tu n'as pas besoin de moi pour savoir tout de ses performances… » On ne battait pas la reine des ragots à son propre jeu. Par ailleurs, elle trouvait la rumeur assez crédible, si on lui demandait son avis, Kaloyan et Lux avaient beaucoup pour s'entendre. Toutefois l'implication de tout ça si chaque rumeur était vraie étant que les deux amies couchaient avec le même jeune homme avait quelque chose de dérangeant pour quelqu'un comme Melinda. Débridée quand elle le voulait, des bribes de son éducations ultra-conventionnelles résistaient dans son esprit encore un rien conformiste. Et puis en guise de "punition" pour l'indiscrétion de Lux, elle attrapa sans prévenir une patacitrouille qu'elle engloutit tout rond. « J'espère que tu comptais partager, parce que celle-là je te la rendrai pas. » À croire que l'alcool faisait déjà un peu ses effets, ses répliques se dégradaient de seconde en seconde. « Si tu veux tout savoir j'ai pas couché avec lui, non. » Ajouta-t-elle sur un air d'indifférence. Elle avait des mœurs un peu moins libérale que d'autres, du moins sur certains plans et ce, même si elle évitait de le faire savoir. Elle voulait pas qu'on la traite de coincée, ce qu'elle n'était pas vraiment, mais elle n'était pas prête à ce qu'on la voie comme l'inverse non plus. Sa solution consistait donc à rester le plus souvent silencieuse sur ce genre de sujets. Bien sûr avec Lux - et malgré ce qu'elle savait de ses mœurs plus libérales -  c'était plus difficile de garder sa langue. En tous cas non, Kaloyan n'avait pas partagé sa couche, elle avait d'autres projets pour lui.

Spoiler:

« À nous ! Et qu’on puisse survivre sans avoir à commettre de meurtre. » A ces paroles, Lux ne put s’empêcher de penser à Dolohov. Combien de fois avait-elle eu envie de l’étriper ? C’était pire encore depuis qu’il la tenait sous la joute de ce pacte. La Serpentard prit une mine déçue. « Oh, on a pas le droit ? Même un tout petit peu ? » Et encore s’il était le seul, il y avait Potter, Evans, son propre géniteur. Elle allait finir tueuse en série si elle continuait à vouloir éliminer tous les emmerdeurs qui encombraient sa vie. Elle porta la bouteille à ses lèvres le liquide lui réchauffant la gorge sur son passage. Si les deux jeunes femmes terminaient leurs propres bouteilles, elles risquaient d’être dans un très mauvais état à la fin de la soirée… La Lumière relança la conversation tout en pensant à un article qu’elle avait lu dans la gazette médisante du château. Elle s’était toujours demandée qui pouvait rédiger tout cela. « Il se passe bien des choses dans ce château en ruine comme tu dis, il va falloir que tu sois plus précise. » Lux lui adressa un sourire qui se voulait mystérieux avant de lâcher le nom du Gregorovitch tout en lui balançant le journal froissé à la figure. Elle ne put s’empêcher de rire en voyant celle qu’elle considérait comme une soeur lui tirer la langue. Chose qui ne fit que tenter la Vipère, qui ajoutait quelques piques au passage.

« Pourquoi voudrais-je le rendre jaloux, on va se marier c'est pas comme s'il avait le choix après tout. » « Oh, pardon j’avais oublié que madame avait déjà la corde au cou… » le petit ton cynique de Lux insufflait tout ce qu’elle pensait de cette situation. Lorsque Melinda lui avait appris cela toute heureuse, elle n’avait réellement pas réussi à la comprendre. Elle s’était déjà coltinée l’ainé des Black, ‘le traitre’, alors s’en farcir un autre…  « Je crois pas que ça l'intéresserait vraiment même s'il le savait. » Lux chercha un instant le regard de Melinda. « Monsieur est tellement sûr de ton acquisition qu’il se fiche du reste ? » Sa voix était presque énervée. Elle trouvait cela assez injuste dans le fond. Elle avait beau savoir que la Rousse se complaisait dans cette situation, elle, elle ne parvenait pas à comprendre. « Excuse-moi… je voulais pas t’agresser. Je trouve ça juste incroyable ce genre de situation… » Détournant les yeux, Lux prit plusieurs gorgées de sa bouteille. « Quant à Kaloyan à toi de me dire en fait Luxette car si j'en crois ce que me racontent mes petits oiseaux, tu n'as pas besoin de moi pour savoir tout de ses performances… » Laissant la bouteille respirer un instant, la Yaxley fronça les sourcils avant d’exploser de rire. Kaloyan était tellement… insondable qu’elle se voyait mal le mettre dans son lit. « Non, c’est pas vrai ! On dit vraiment ça ? C’est vraiment qu’ils le connaissent pas pour lui attribuer autant de relations… » Le sourire amusé de Lux s’effaçait doucement en repensant à la lettre qu’elle avait commencé à déchiffrer le concernant. Plus elle avançait, moins cela lui plaisait. Elle secoua légèrement la tête. Si ce qu’elle déchiffrait petit à petit était exact, elle n’était qu’un nom de notoriété pour lui. Elle avait réellement cru être plus. Une vraie amie. Une amitié étrange certes, mais réel tout de même. Elle n’avait pas terminé la traduction. Elle espérait presque que cela soit une blague et qu’il ait signé la fin de sa lettre par ‘Lux, la prochaine fois, mêle toi de tes affaires’. Etrangement, elle était certaine que ce ne serait pas le cas. « En même temps, qui peut dire qu’il le connait vraiment ? A part sa soeur je veux dire… » Melinda la sortit de ses pensées alors qu’elle lui chipait une de ses friandises. « J'espère que tu comptais partager, parce que celle-là je te la rendrai pas. » « A dire vrai, je voulais que tu restes sans rien dans l’estomac pour que tu sois bourrée plus vite. » Lux lui adressa un sourire ironique avant de boire une nouvelle. Elle attrapa une chocogrenouille qui se fit la mâle alors qu’elle ouvrait le paquet. Bien… Elle n’avait pas l’impression d’être alcoolisée plus que ça mais cela sentait mauvais si elle n’était pas fichue de retenir la grenouille chocolatée… « Je t’interdis de rire ! » Elle se laissa glisser de la table à la recherche de la friandise fugueuse. « Si tu veux tout savoir j'ai pas couché avec lui, non. » Lux se tourna soudainement vers Melinda devant cette affirmation qui lui semblait importante. « T’en fais pas, je plaisantais. Je sais que tu n’es pas comme ça. Moi non plus, je n’ai pas couché avec lui. L’idée est complètement décalée… » La vipère haussa doucement les épaules. Ce n’était pas comme si la brune avait une expérience folle. Sa première fois ne remontait qu’à cet été, le fait que cela se soit passé avec Nox, ça, personne le savait. Lux s’était bien gardée d’en parler à qui que ce fut. D’ailleurs malgré son silence et sa discrétion, il n’y avait que le Dolohov pour savoir que les rumeurs concernant les jumeaux pouvaient s’avérer vraies. « En fait, tout ces mecs de l’Est, ils sont bizarres. On devrait se méfier d’eux ! » Elle avait prononcé ses paroles sans réellement le vouloir. Les mots s’étaient glissés entre ses lèvres à l’instant même où elle les avait pensé. Pour se donner contenance, abandonnant l’idée de retrouver la Chocogrenouille, Lux attrapa de nouveau de sa bouteille afin de boire à nouveau. « Enfin, je veux dire, qu’avec leurs pays à l’autre bout du monde, ils doivent avoir des coutumes étranges. » Elle avait tenté de se rattraper mais en fait elle ne faisait que s’enfoncer dans les nébuleuses de ses propos. « Oh puis, merde. On a qu’à dire que j’aime pas les Slaves. Ca sera plus simple. » Si elle n’avait pas largué Melinda en cours de route dans ses brides d’explications, cela serait une chance. Le problème, c’est que la Rouquine connaissait bien la Yaxley, surtout lorsqu’elle tentait de se défiler devant des explications.

« Oh, pardon j’avais oublié que madame avait déjà la corde au cou… » le cynisme de Lux eut l’effet refroidissant escompté. Non que Melinda ait réellement besoin de ça pour se renfrogner en songeant à Evan. Surtout qu’elle avait effectivement déjà la corde au cou. Elle ne se voyait pas reculer maintenant, d’autant qu’elle doutait que ses parents l’écoutent vraiment, si elle venait à leur demander d'y faire quelque chose. Elle avait trop de fierté pour de toute façon. « Je crois pas que ça l'intéresserait vraiment même s'il le savait. » avait-elle fait avec sincérité ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre de la Serpentard. « Monsieur est tellement sûr de ton acquisition qu’il se fiche du reste ? » Melinda releva les yeux vers son amie. Celle-ci semblait assez remontée, ce qui parvint à la toucher. Elle haussa néanmoins les épaules refusant de montrer qu’elle était blessée autant par la question de Lux que par la réponse qui se devait d’être positive. Et le pire, était peut-être qu’Evan n’aurait rien acquis tout seul,  il n’avait que ses parents à remercier pour sa jolie prise. « Excuse-moi… je voulais pas t’agresser. Je trouve ça juste incroyable ce genre de situation… » Melinda secoua la tête. Elle n’en voulait pas à Lux. Au moins cette dernière exprimait sa pensée au lieu de la soutenir aveuglement. Elle lui faisait comprendre quand elle n’était pas d’accord avec elle, que ça lui déplaise ou non. La vraie amitié c’était ça. D’autant que petit à petit Melinda songeait que Lux n’avait peut-être pas eu entièrement tort, certainement sa suspicion n’avait pas été mal placée. Néanmoins la rouquine préféra changer de sujet, revenant sur l’affaire Kaloyan. La brune parut trouver parfaitement risible l’idée qu’elle ait pu se faire séduire par le bulgare, puisque la surprise passée, elle éclata d’un rire franc.  « Non, c’est pas vrai ! On dit vraiment ça ? C’est vraiment qu’ils le connaissent pas pour lui attribuer autant de relations… » Melinda hocha la tête. Elle connaissait jusqu’à la moindre rumeur qui courait dans le château et autant dire que son cerveau en était plein. Mais elle ne les mélangeait jamais et si elle le disait, c’était que quelqu’un avait en effet trouvé judicieux de répandre ce ragot. Elle vit le sourire amusé de Lux s’effacer lentement, sans comprendre pourquoi. Peut-être était-ce Kaloyan qui la laissait perplexe. Melinda pouvait comprendre, le bulgare n’était pas la personne la plus honnête ou la plus décryptable de l’univers. « En même temps, qui peut dire qu’il le connait vraiment ? A part sa soeur je veux dire… » À nouveau la Serdaigle approuva d’un signe de tête. Elle n’aurait pas pu dire mieux. Autant elle le fréquentait de plus en plus, autant elle n’aurait jamais prétendu connaître le jeune homme. Et ça ne la dérangeait pas plus que ça, elle n’avait pas besoin de le connaître tant qu’elle le menait par le bout du nez. Ou du moins travaillait pour.

Lux était tellement dans sa rêverie qu’elle ne remarqua même pas le vol de friandise de Melinda, du moins jusqu’à ce que cette dernière le fasse remarquer. « A dire vrai, je voulais que tu restes sans rien dans l’estomac pour que tu sois bourrée plus vite. » Un sourire ironique ponctua la réponse de Lux et celle-ci avala une nouvelle gorgée. « Si y en a une qui va être bourrée rapidement c’est toi. » ricana la Serdaigle devant la soif de son amie. Cependant, la préfète s’employait elle aussi à finir sa bouteille. Elle hésita à faire un commentaire sur le silence songeur de son amie, mais s’abstint. Être perdu dans ses pensées un instant pouvait arriver à n’importe qui, elle la première. Par distraction ou simple maladresse Lux laissa s’échapper la grenouille en chocolat qu’elle aurait voulu manger.  « Je t’interdis de rire ! » Trop tard. Melinda avait déjà éclaté de rire. Néanmoins elle retint toute remarque à ce sujet quand la vipère glissa sous la table à la recherche de la Chocogrenouille. « Si tu veux tout savoir j'ai pas couché avec lui, non. » fit-elle, sans raison particulière, estimant peut-être juste que Lux avait droit à une réponse claire à sa question. Tout autant peut-être qu'elle méritait qu'on détourne l'intention de sa maladresse. Celle-ci laissa d’ailleurs tomber sa chasse à la grenouille se retournant brusquement vers elle.  « T’en fais pas, je plaisantais. Je sais que tu n’es pas comme ça. Moi non plus, je n’ai pas couché avec lui. L’idée est complètement décalée… » Melinda était bien d’accord. Du côté de Kaloyan comme du leur, les rumeurs de liaisons étaient ridicules. À dire vrai Melinda n’avait pas plus eu de relation charnelle avec le Serpentard qu’elle n’en avait eu avec n’importe qui. Et oui, nierait si on lui posait la question, mais l’aigle était bel et bien vierge. Jusqu’à quand était la question. Pour l’instant elle se contentait de se balader avec un point d’interrogation sur la tête, cultivant l’ambiguïté. Elle s’en fichait un peu pour être honnête, elle n'était pressée. « En fait, tout ces mecs de l’Est, ils sont bizarres. On devrait se méfier d’eux ! » Pensant un instant la remarque innocente, Melinda esquissa un sourire. Néanmoins alors que Lux portait de nouveau sa bouteille à ses lèvres, la rouquine arqua un sourcil. Elle avait la sensation de part l’attitude de Lux que sa remarque était destinée à quelqu’un d’autre que le sujet de leur conversation. « Enfin, je veux dire, qu’avec leurs pays à l’autre bout du monde, ils doivent avoir des coutumes étranges. » Au lieu de la convaincre de l’innocence de son commentaire, cette réplique ne fit que conforter Melinda dans sa suspicion et elle plissa les yeux. Que Lux n’espère pas pouvoir la berner aussi facilement. « Oh puis, merde. On a qu’à dire que j’aime pas les Slaves. Ca sera plus simple. » Ouais. Elle voulait bien la croire, mais elle n’était pas sûre que ça soit la vraie explication. « Je veux bien te croire Lux, mais quel slave en particulier t’inspire se genre de pensée ? » Melinda n’était pas raciste. Ou plutôt si, elle l’était infiniment, au vue de son intolérance absolue des impurs et des moldus. En revanche, parce qu’elle ne pouvait pas posséder tous les défauts non plus, elle n’était pas xénophobe le moins du monde. Les slaves, comme les arabes ou les orientaux pouvaient gagner son cœur aussi facilement qu’un anglais pur souche. Elle pouvait admettre que les coutumes de certains étrangers soient quelque peu bizarres comment l’avait souligné Lux, mais si elle fronçait les sourcils sur tout ce qu’elle trouvait ridicule quand intégré dans la société britannique, elle ne jugeait pas le pays ou le peuple entier sur ce simple point. D’autant qu’il suffisait d’être slave, mais né ou éduqué au Royaume-Uni pour être « normal ». Bref, sur ce plan la brune était laissée seule. Cependant Melinda, à défaut d’être d’accord, ne jugeait pas, ce n’était pas son problème. « Est-ce qu’on doit ça à la même personne qui t’as rendu étrangement pensive tout à l’heure ? » lança-t-elle finalement, espérant que Lux l'éclairerait au passage sur son instant pensif.

Lux s’était mordu la lèvre inférieure après avoir prononcer ces mots crûment. Loin d’elle l’intention de blesser celle qui était plus qu’une simple amie à ses yeux. Mais la Serpentard avait toujours eu envie de la plaindre. Sa famille s’était vue, à travers la lignée assurée par Melinda, poser une main régente, une descendance assurée. Quelque part ce qui la troublait le plus, c’est que sa famille, tout aussi bornée que celle de Melinda n’avait pas imposé ce genre de contrat à ses enfants. Alors certes, Damon avait dit à Erèbe et Nox de se faire courtois lors de rencontres officielles. Quant à Lux, peut-être avait-il déjà reconnu que le cas était désespéré… Reportant son attention sur Melinda, Lux s’excusa rapidement de ses propos venimeux. Après tout, elle n’y était pour rien même si elle démontrait un enthousiaste bien trop… poussé. L’Aiglonne ne répondit que d’un simple mouvement de tête signe qu’elle ne lui en voulait pas. Ce sûr quoi, les deux jeunes femmes enchainèrent sur les potins du château. Dériver sur Kaloyan avait troublé la Serpentard plus qu’elle ne l’aurait voulu. Toutes les rumeurs qui courraient dans le château étaient dingues. Surtout depuis que ce torchon avait vu le jour. Et même si elle trouvait certains articles à son sujet complètement fous, elle ne pouvait s’empêcher de lire ce qui se disait sur les autres trouvant cela bien distrayant.

« Si y en a une qui va être bourrée rapidement c’est toi. » Lux lui adressa un sourire innocent avant de boire une nouvelle gorgée. « Peut-être. Mais quand on se prépare une soirée entre filles avec comme seules courses deux bouteilles de Whisky, c’est qu’on a pas vraiment d’autres objectifs.» Elle marqua une courte pause avant d’ajouter. « Mais si cela t’intéresse pas, tu peux toujours me rendre la bouteille et t’arrêter là. » Ce sur quoi, la brune voulut se saisir d’une Chocogrenouille qui lui fila entre les doigts et si elle s’était glissée à la recherche de cette dernière sans parvenir à mettre la main dessus, elle s’arrêta dans son élan suite aux paroles de Melinda. La princesse de Glace qu’elle affichait sans cesse dans les couloirs avait peut-être bien des défauts mais elle était loin d’être une trainée. Non, Melinda avait bien trop de respect pour sa personne pour coucher à droite et à gauche malgré les ‘on dit’.

Alors qu’elle se redressait de sa partie de cache-cache avec la grenouille, Lux se sentit un peu plus légère. Signe que l’alcool sorcier était en train de prendre petit à petit de la place au creux de ses veines envahissant le sang qui y courait déjà. Et si elle mesurait encore toute l’importance de ses propos, elle avait toujours cette fâcheuse tendance, lorsqu’elle commençait à être joyeuse, à dire des choses sans queue ni tête. Elle s’enfonça alors plus ou moins dans des méandres nébuleuses concernant les Slaves ses pensées étant tournées vers le Dolohov et le Gregorovitch. Peine perdue de tenter une quelconque justification. Melinda n’était pas à Serdaigle pour rien. Si ce n’était à cela qu’elles se connaissaient toutes les deux depuis qu’elles n’étaient encore que des foetus… « Je veux bien te croire Lux, mais quel slave en particulier t’inspire se genre de pensée ? » La brune haussa un sourcil étonné avant de s’asseoir à nouveau sur la table en bois. Elles parlaient de Kaloyan. Comment pouvait-elle se douter de quelque chose d’autres ? Lux feint à la perfection un masque sur son visage attendant que Melinda ne soit plus explicite. « Est-ce qu’on doit ça à la même personne qui t’as rendu étrangement pensive tout à l’heure ? » Une personne aussi observatrice ne devrait même pas exister. Cela en deviendrait presque agaçant. Cependant Lux soupira doucement avant de plonger ses prunelles dans celles Melinda. Si elle ne pouvait pas parler de Demitri, elle avait néanmoins le droit de partager ses doutes sur Kaloyan, non ? Et puis au moins, ça aurait au moins le mérite de détourner l’attention de la rousse. Des Slaves parcourant les châteaux n’étaient pas si nombreux… « J’ai fait une connerie.» Pour changer, devait certainement penser Melinda. Lux posa la bouteille qu’elle tenait dans sa main avant de jouer avec le bracelet qu’elle s’était confectionné quelques jours plus tôt. Elle chercha un instant comment parler à Melinda avant de se dire que c’était justement Melinda. Pas besoin d’y mettre les formes après tout. Elles étaient amies depuis toujours et c’était bien l’avantage de conserver auprès de soi une personne aussi précieuse. « J’ai piqué une lettre de Kaloyan. Il écrit tout le temps en Bulgare à je ne sais qui. Je me suis amusée à la traduire. C’était juste de la curiosité pour mieux le connaitre au départ. Mais je m’attendais pas à voir mon prénom apparaitre au milieu des lignes. » Elle avait passé de nombreuses heures à travailler avec des sortilèges de traduction afin de deviner les propos du Bulgare. « J’ai pas terminé de la traduire. Je dois avouer que c’est long et que le peu que j’ai lu coupe mon envie d’en savoir.» Elle finit par lâcher son bracelet. Ses prunelles s’accrochèrent aux siennes. « Il parle pas de moi avec des propos très… élogieux. De ce que j’ai lu, je suis juste un nom pratique. Un nom pour avoir des contacts.» Lux était une personne assez sociable et n’avait pas de difficulté particulière à se faire des amis. Néanmoins, la trahison était pour elle un faux pas impardonnable. Savoir qu’il avait pu la manipuler de la sorte était juste insoutenable. Elle hésitait encore à terminer la traduction de la lettre, l’espoir vain que quelque chose viendrait contredire les premières lignes. « Je sais qu’il est pas le mec le plus ouvert et sociable du monde, mais il m’a vraiment laissé croire qu’on s’entendait bien. Je sais que j’avais pas le droit de piquer cette lettre, mais les propos qui sont dedans m’énervent au plus haut point.» Elle soupira un instant se passant la main dans les cheveux avant de reprendre la bouteille qu’elle avait posé à côté d’elle. Idiots de Slaves.

Spoiler:

« J’ai fait une connerie. » Melinda s’attendait à ce que Lux lutte un peu plus avant d’en arriver aux confessions, mais elle n’allait pas se plaindre. L’hésitation de la brunette lui fit penser qu’elle était sur le point de lui annoncer quelque chose de vraiment gros. Avalant une gorgée de whisky la serdaigle se prépara donc à un gros scoop, que par principe bien sûr elle ne ferait pas circuler dans l’école, amitié oblige.  « J’ai piqué une lettre de Kaloyan. Il écrit tout le temps en Bulgare à je ne sais qui. Je me suis amusée à la traduire. C’était juste de la curiosité pour mieux le connaitre au départ. Mais je m’attendais pas à voir mon prénom apparaitre au milieu des lignes. » Melinda haussa les sourcils. Étrangement ça ne la surprenait qu’à moitié. Elle ne pouvait se venter de voir complètement clair de le jeu de Kaloyan, mais elle s’était toujours doutée qu’il y avait une - ou plusieurs d’ailleurs - arrière-pensée dans tout ce qu’il faisait.  Elle ne lui avait jamais réellement offert sa confiance d’ailleurs se jouant de lui autant qu’il se jouait certainement d’elle. Faites confiance à une hypocrite pour en débusquer un autre. Aussi, découvrir qu’il écrivait sur ses camarades de Poudlard à quelqu’un à l’extérieur semblait  être en cohérence total avec ce qu’elle devinait de lui.  « J’ai pas terminé de la traduire. Je dois avouer que c’est long et que le peu que j’ai lu coupe mon envie d’en savoir. » La curiosité de la rouquine, déjà piquée redoubla à ces mots. Même si qu’il parle de Lux n’était pas totalement surprenant, que ce soit des choses qui rebutent cette dernière était déjà plus intriguant. Quant à la traduction, elle ne serait d’aucune aide puisqu’elle ne parlait pas un mot de bulgare.  « Il parle pas de moi avec des propos très… élogieux. De ce que j’ai lu, je suis juste un nom pratique. Un nom pour avoir des contacts. » Melinda hocha la tête, entrouvrant légèrement la bouche en comprenant. Elle n’était pas très contente que Kaloyan insulte Lux, mais elle était plutôt reconnaissante de l’information.  Ca pourrait bien lui être utile un jour.

« Je sais qu’il est pas le mec le plus ouvert et sociable du monde, mais il m’a vraiment laissé croire qu’on s’entendait bien. Je sais que j’avais pas le droit de piquer cette lettre, mais les propos qui sont dedans m’énervent au plus haut point. » Son amie soupira et Melinda lui offrit un petit sourire. Elle serait la dernière à lui jeter la pierre pour avoir voler la lettre du bulgare. Elle n’avait jamais - autant qu’elle s’en souvienne - voler la lettre de quelqu’un sans que la personne ne le sache, mais elle avait fait des choses suffisamment similaires pour ne pas pouvoir se permettre de juger. D’autant que Kaloyan n’était pas sa personne préférée au monde. Elle était contente d’en savoir un peu plus sur ses plans secrets et la confirmation de ses doutes quant à sa sincérité, mais il venait aussi de baisser un peu dans son estime. C’était intelligent de sa part de remarquer l’importance d’un nom comme celui de Lux pour son avenir, mais de là à se moquer complètement d’elle et de leur entente. « Tu sais ce dont tu as besoin ? »  Elle cala une mèche de ses cheveux derrière son oreille et se pencha en avant avec un sourire malicieux. « Il faut que tu te venges. » fit-elle comme si ça coulait de source. Et c’était le cas pour elle, c’était sa façon s’occuper de tout ce qui se passait dans sa vie. « Il se joue de toi, joue-toi de lui. » Et elle leva sa bouteille à sa proposition, en avalant une longue gorgée que sa gorge regretta aussitôt. Elle avait beaucoup à dire à ce sujet, elle qui le connaissait en long en large et en travers. Ce qu’elle conseillait à Lux de faire c’était ce qu’elle-même faisait avec Kaloyan depuis qu’elle lui avait adressé a parole la première fois. La vipère était très différente, étrangement moins manipulatrice que l’aiglonne malgré leur si bonne entente, mais Melinda savait que Lux était capable de simuler aussi bien qu’elle. « Mais pour ce soir, je pense que boire fera aussi bien l’affaire. » Elle offrit sa bouteille à trinquer à Lux avant de se rasseoir un peu plus confortablement sur sa table. Sa bouteille était presque vide, ce qui ne présageait rien de bon pour la dignité future de la rousse. « Mais tu sais je crois pas que tu devrais juger tous les slaves pour autant. » insista-elle attrapant une patacitrouille dont elle mordilla un bout. Une Melinda saoule était une Melinda assez radoteuse. « Je vais être honnête avec toi, je lui ai jamais fait confiance c’est un vrai serpent - dans le pire sens du terme - alors ça me surprend pas trop ce que tu me dis. Mais bon ça veut pas dire qu’ils sont tous comme ça. » Bon elle pouvait aisément citer quelques autres slaves pas nets de sa connaissance. Les Dolohov par exemple, mais en un sens sa famille à elle n’était pas nécessairement plus saine ou normale ou moins secrète que la leur et elle ne rejetait pas la faute sur leur origine. « Bon j’en sais trop rien en fait. » Haussa-t-elle les épaules avec une petit moue. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle défendait avec tant de ferveur après tout si elle ne les détestait pas particulièrement, elle ne les adorait pas non plus. Elle trouvait juste étonnant venant de quelqu’un comme Lux - plus tempérée qu’elle - de faire d’un simple exemple une généralité. Mais la Serpentard avait peut être ses raisons et, encore une fois, Melinda était très mal placée pour juger. Elle laissa échapper un petit rire, léger comme la brume qui s’emparait doucement de son cerveau.

Spoiler:

Lux était parvenue à détourner le sujet. Un Slave contre un autre. Une chance que ces deux là soient de la même origine. Comme le disait souvent Nox, elle ne mentait pas. Elle ne disait pas forcement tout. C’était aussi simple que cela. Pour une Serpentard, Lux était loin d’être aussi perfide que la majorité de ses camarades. Elle rejoignait la maison des serpents de par sa ruse, ses petites manipulations qui lui faisaient gagner quelques galons. Par sa lâcheté aussi… Si parfois elle se montrait impulsive, si sa raison prenait un train de retard sur ses actions, elle était loin d’avoir la bravoure d’un Gryffondor. De nature, la Lumière n’était pas méchante. Ses petits airs de princesse n’étaient dû qu’à sa réserve. Il était parfois simplement difficile de la cerner. Tantôt extravagante, tantôt renfermée. Cela dépendait simplement de qui se trouvait en face. De son humeur du moment. Tout comme Melinda, elle aimait jouir de cette notoriété qu’elle avait grâce à son sang, à son nom. Que les autres la craigne ? Non. Juste un brin de respect, voila tout. Elle ne supportait simplement pas les impératifs qu’elle devait porter sur son dos. Elle savait que certains voulaient profiter des Yaxley. Elle en avait déjà fait les frais, mais elle l’avait toujours vu venir. Juste à temps pour mettre un revers de veste. Mais lorsqu’il s’agissait d’une personne telle Kaloyan… Qui avait pris le temps de l’apprivoiser, de se glisser derrière ses barrières naturelles, cela était d’autant plus rageant. Elle qui se sentait si à l’aise avec lui. «Arrête avec tes petits airs de curieuse, on dirait que tu viens de mettre la main sur l’information la plus précieuse au monde ! » s’amusa légèrement Lux. A force de boire aussi rapidement, le ventre presque vide, il fallait reconnaitre que même la trahison lui semblait plus douce. Elle se sentait presque moins hargneuse. Comme quoi, il fallait se méfier de tout le monde. Elle sourit à son tour à la rouquine.« Tu sais ce dont tu as besoin ? » Lux releva la tête avec un éclat malicieux dans les yeux. « D’une bouteille supplémentaire ? » Un sourire étira ses lippes mais elle écouta avec attention la Serdaigle. « Il se joue de toi, joue-toi de lui. » Un rire un peu trop joyeux s’échappa de la gorge de Lux. « C’est bien ce que je compte faire ! Foi d’une Yaxley. » Aussi emportée par les effluves d’alcool qui commençaient à la soulever, il ne s’agissait absolument pas de paroles en l’air. Lux comptait bien lui rendre petit à petit la monnaie de sa pièce. Chaque mornilles où il s’était joué d’elle allait lui être rendu. Lux n’était pas à Serpentard pour rien. Elle en avait trop vu pour se laisser marcher sur les pieds et ce ne serait pas la première fois qu’elle aurait à utiliser de ces méthodes. « Mais pour ce soir, je pense que boire fera aussi bien l’affaire. » Lux tendit sa bouteille pour qu’elles puissent trinquer ensemble et prit une longue gorgée. « Mais tu sais je crois pas que tu devrais juger tous les slaves pour autant. » Lux grimaça légèrement. Sérieusement, la population Slave de cette école était juste tordue. Mais qui était-elle pour dire ça vu les mœurs douteuses qu’elle entretenait avec son propre frère ? Elle soupira. Demitri jouait avec une dextérité déconcertante avec les fils de sa vie. Elle avait l’impression d’être un simple pantin désarticulé  entre ses doigts. « Je vais être honnête avec toi, je lui ai jamais fait confiance c’est un vrai serpent - dans le pire sens du terme - alors ça me surprend pas trop ce que tu me dis. Mais bon ça veut pas dire qu’ils sont tous comme ça. » Lux hocha la tête comme si elle rentrait dans un débat palpitant et bu à nouveau sa bouteille se rendant compte qu’elle arrivait au bout de cette dernière. « Non c’est vrai, tu as raison ! Mais reconnais que les Gregorovitch sont bizarres. Et les Dolohov, sérieux, leur trio est presque flippant. »« Bon j’en sais trop rien en fait. » Lux se laissa aller contre Melinda et se mit à rire aussi. « Ca se trouve, ils montent une révolution pour envahir l’Angleterre. » Elle avait murmurer ces propos avec le plus de sérieux au  monde. Son regard s’attarda sur sa bouteille et sur celle de Melinda. Elles n’allaient pas tarder à devenir des cadavres vides. Lux se redressa soudainement puis se laissa glisser de la table où elles étaient installées. Sa main s’empara de celle de Melinda. « Viens ! Je sais où on va trouver du stock ! » Elle tira sa main pour l’entrainer à suite. « Viens je te dis ! Je suis sûre que Nox en cache sous son traversin ou dans une paire de chaussette ! Tu vas pas dire non à un petit tour dans le dortoir des mecs de Serpentard ! » Avec un sourire qui se voulait on ne peut plus persuasif, Lux tira à nouveau sur le bras de son amie et réussit à la trainer dans les couloirs. Bras dessus, dessous, le plus dur fut certainement de rejoindre les cachots sans se faire remarquer.

La loi des dés a écrit:

Oui-oui : Rusard est dans le coin, elles sont obligées de se cacher un bon moment.
Oui-non : Miss Teigne miaule sur elles, elles doivent courir
Non-oui : Miss Teigne miaule sur elles, mais est distraite par une souris.
Non-non : Quelle chance, il suffit de faire silence pour détourner l'attention de Rusard qui entend Miss Teigne plus loin.

D’ailleurs l’escapade entre petits rires et gloussements se fit sans encombre jusqu’à ce qu’elles n’aperçoivent au détour d’un couloir la silhouette trapue de Rusard. Retenant sa respiration, Lux entraina Melinda contre un mur pour tenter de se faire plus discrète. Malheureusement, il continuait d’avancer en leur direction. La Serpentard se mit légèrement à stresser. Ou était-ce de l’euphorie ? Elle ne savait plus bien. La chance sembla de leur côté alors que le miaulement plaintif du félin qui accompagnait le surveillant se fit entendre plus loin. Lux lâcha un soupire de soulagement et se mit à rire au lieu de rester discrète. L’entrée des Serpentard n’était plus loin. Entrainant Melinda dans son sillon, elles passèrent le passage secret de la salle commune complètement déserte. Grimpant les escaliers, Lux ne pouvait s’empêcher de rire bêtement. Tous les mâles du dortoir dormait paisiblement. La brune ne put retenir une mine contrariée voyant que son jumeau n’était pas présent. Tant mieux. Cela serait plus simple de fouiller. D’un léger Lumos, Lux invita Melinda à regarder autour de lit. Lux tira doucement sur le matelas pour regarder en dessous et murmura. « Quel crétin, il a bien du les cacher quelque part ! »