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Stop hiding yourself, I want the true
rule doreanien n°1 ¤ Do as I say, not as I do

Dorea Dearborn

Dorea Dearborn

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MessageSujet: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptyDim 15 Fév - 18:47

Stop hiding yourself, I want the true
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Connaissez-vous l’expression prendre l’hyppogriffe par la plume ? Cela correspond à attraper un problème sélectionné afin de le retourner dans tous les sens en vue de savoir comment celui-ci s’est formé et surtout comment le dénouer. Car les problèmes sont gentils avec leurs grands yeux de boursoufflet en train de vous attendrir, vous laissant croire que sans eux vous n’êtes plus rien, menant une vie désuète et lancinante. Et bien, ils vous manipulent. Oui, oui, chers sorciers : ils vous manipulent. Votre vie serait bien meilleure si les problèmes n’étaient pas là pour venir faire palpiter votre palpitant cardiaque qui bat d’ailleurs trop fort pour son propre bien-être.

La journée avait bien commencée. Rafraîchie par la bise d’hiver qui courait dans les courants d’airs tournoyant dans les couloirs de l’école, ce fameux samedi était attendu par grand nombre de jeunes poudlariens. Liberté suprême qu’était la sortie à Pré-au-Lard. Enfin, une après-midi de liberté où les élèves pouvaient sortir de ses quatre murs qui commençaient à devenir étouffants. Dorea avait eu la chance de partir pour une sortie exceptionnelle à Inverness deux semaines plus tôt. Une sortie qui lui avait permis de respirer, s’offrant une pause bien méritée dans ses révisions intensives qui ne décollaient pas assez vite à son goût. Malheureusement pour elle, la sortie à Pré-au-Lard coïncidait avec un événement mondain qui ne prenait pas la même envergure selon les sorciers : le bal d’hiver. Si ce dernier représentait une occasion de pouvoir faire la fête avec ses amis pour la jeune lionne, il prenait une touche plus colorée et taffeteuse pour son amie Greta. Tombant sur Dorea sur le chemin de terre qui la menait jusqu’au ville, elle avait réussi à son aplomb naturel et sa bonne humeur communicante à la « kidnapper » en vue de l’aider à s’habiller pour le grand soir. Elle avait bien tentée d’obtenir un peu d’aide de la part de Lily mais cette dernière avait prétexté que Marlène l’attendait pour choisir un cadeau pour l’un de ses frères. Une digne lâcheuse qui sauvait ses fesses pour ne pas avoir la blondinette sur son dos à son tour.

C’est ainsi qu’en cette froide journée de neige, Dorea se retrouvait à tourner dans les rayons de Gaichiffon en quête d’un quelconque bout de tissu qui ne la rendait pas trop ridicule sans réellement savoir quoi chercher. Plusieurs fois, Greta lui avait montré des pièces toutes plus colorées et outrageuses les unes que les autres qui la faisait autant rougir que déglutir de peur. La simplicité avait son penchant aussi mais cela ne semblait pas être dans les préférences de la blondinette. Se tournant vers un costume d’homme ajusté pour une sorcière, Dorea n’eut pas le temps d’émettre son idée à la jeune femme qu’elle lui coupa l’herbe sous le pied d’un regard catégorique. Dommage. Elle l’aimait bien elle son costume trois pièces. Ca changeait au moins. C’est alors que son attention se détourna de Greta et ses cancans à propos de chiffons. Elle ne l’entendit même pas la prévenir qu’elle allait voir la vendeuse. De l’autre côté de la pièce, au beau milieu des étudiants qui venaient pour peaufiner leur tenue pour la soirée se trouvait un aigle qu’elle n’avait pas vu depuis bien longtemps. Et pour cause, elle avait surpris ce dernier la fuyant ou la snobant à plusieurs reprises. Dans les couloirs alors qu’elle l’appelait ou lui faisait un petit geste amical. Après les entraînements où il s’adressait seulement à Sirius ou James de façon hargneuse et bien plus négative qu’auparavant. Elle savait par Théodora que ce dernier allait bien mais ne comprenait pas pourquoi depuis quelques semaines, il l’esquivait. Pensant tout bêtement au départ qu’il était distrait, elle était convaincue aujourd’hui qu’il la fuyait. Une situation qui avait autant le don de la mettre en rogne que morte d’inquiétude. Avait-elle fait quelque chose qui ne fallait pas sans s’en rendre compte ? Remarquant que ce dernier se dirigeait en direction des cabines d’essayages, elle ne prit pas la peine de réfléchir et agit une fois de plus impulsivement…

Après avoir jeté un coup d’œil furtif sur sa gauche puis sa droite, Dorea s’élança en direction des cabines d’essayage, déplaçant le panneau « Indisponible, veuillez nous excuser pour le dérangement » en plein milieu de son chemin afin d’éviter que la gérante de Gaichiffon n’hurle au scandale ou un énième juron, sait-on jamais, bien que cela ne fera que ralentir l'afflux d'étudiants. Les femmes distinguées ne sont jamais ce qu’on peut penser. Dos contre le mur, elle observe Charles s’introduire dans une cabine et s’élance vivement dans sa direction. Plaçant une main entre le rideau et le mur avant que le serdaigle ne le ferme définitivement, elle s’introduit dans la cabine en adressant son plus magnifique sourire au poursuiveur. «  Avant de crier, saches que tout ceci est entièrement ta faute et que si tu cries, cela va attirer tout le magasin qui ne te croira pas, quoique tu dises ! » le coupa-t-elle alors que le pauvre ouvrait la bouche afin de contester cette interruption inopportune. Ce qui n’était pas totalement faux vu qu’elle venait de s’introduire dans sa cabine d’essayage à son insu. Passant sous silence qu’ils seront dans de sacrés problèmes avec le conseil d’administration si cela venait à se savoir, elle estimait que le serdaigle était bien assez intelligent pour s’épargner ce flot de salive. Restant contre le rideau afin que ce dernier ne s’enfuit pas – elle l’avait bien assez traqué comme cela- son regard se posa sur la cravate qu’il avait sélectionné. La prenant entre ses doigts, elle émit un léger sourire du coin des lèvres. « Joli mais pas certaine que cela soit ta couleur. » Le bleu était joli mais tellement trop kitsch. Quoique entre la mode et la Dearborn, l’histoire d’amour n’avait jamais été bien réelle ni passionnante. Elle n’était pas vraiment en mesure de le conseiller… surtout en sachant qu’elle avait lâchement contourné Greta pour ne pas avoir à entrer dans cette boutique précisément. « Bref, loin de moi l’idée de t’aider à t’habiller ou quoique ce soit d’autre mais tu me dois une explication, Charles. » lança-t-elle de but en blanc, très peu à l’aise dans les introductions ou les explications quelques puissent être. Cependant, elle ne comptait pas lâcher le jeune homme sans comprendre pourquoi ce dernier semblait la snober avec une attitude aussi dédaignant qu’inquiétante. A sa décharge, elle ne se souvenait pas d’avoir fait quoique ce soit pour lui déplaire… les aigles avaient même gagné le match, par Merlin ne le lui rappelait pas ! Avec les derniers événements, l’amitié était quelque chose de précieux qu’elle chérissait autant que la famille et bien qu’elle ait mis du temps à remarquer l’ignorance de Diggory à son égard, elle était aujourd’hui peinée d’avoir fait quelque chose à son insu sans pouvoir mettre une explication dessus. « Il faudra trouver mieux qu'un rien, ne t'en fais pas. Je ne partirais pas d'ici sans une réponse » Autant éclaircir ce qui est pourtant évident lorsqu’on connaît la jeune femme.
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Charles C. Diggory

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MessageSujet: Re: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptyMer 18 Fév - 19:39






D’un air distrait je regardais quelques flocons voler paresseusement dans l’air froid de ce samedi de décembre. Les mains bien au chaud dans mes poches de ma robe de sorcier d’hiver doublée de laine mouton, j’attendais tranquillement que Kate ressorte du magasin de chaussures dans lequel elle venait de s’engouffrer à la recherche de la paire rare et parfaite pour elle. Car oui, cette dernière sortie à Pré-Au-Lard de l’année était marquée par l’approche du Bal de Noël organisé par le Conseil d’Administration. Un soupire s’échappa de mes lèvres blanchies par le froid dessinant un léger nuage de buée devant moi. Faire les boutiques ne me ressemblait pas, pourtant Kate n’avait pas pu résister à l’appel de son côté féminin et comme j’étais un pote sympa, j’avais accepté de l’accompagner. Autant vous dire que je regrettais déjà ma décision et tournais les yeux avec envie vers les vitres embuées des Trois Balais. Je saluais d’une main un des batteurs de l’équipe lorsque la porte s’ouvrit derrière moi laissant apparaître la tête de Kate accompagnée d’une deuxième tête aux mêmes traits fins que les siens. « Mon Cha ! J’ai trouvé Alex derrière une pile de chaussures, je pense qu’on va en avoir pour pas mal de temps, ils ont énormément de modèles, mais pour l’instant ils étaient tous soient trop fille soit trop sport. Mais je suis sûre que je vais finir par trouver ! Surtout si Alex est là pour m’aider. Du coup si tu veux aller faire ta vie pendant ce temps vas-y ! On se retrouve plus tard d’accord ? » Je roulais les yeux au ciel avec un sourire et avant d’avoir eu le temps de dire le moindre mot la porte se refermait déjà sur elles. Passant une main dans mes cheveux je jetais un regard légèrement perdu autour de moi en quête d’une idée pour passer le temps. Mes poches étaient déjà pleines de bonbons et je n’avais pas envie d’être le mec tout seul attablé devant une bièreaubeure dans la salle bondée des Trois Balais.
D’un pas léger je marchais dans l’allée centrale du petit village sorcier lorsque mes yeux s’accrochèrent sur l’enseigne de Gaichiffon. Au même instant la voix d’Amos résonna à mes oreilles « ta tenue est parfaite, sauf la cravate. C’est ce qui fera tout, alors choisi autre chose que du noir par Merlin. » Un éclair noir traversa mes iris alors que je me remémorais les quelques lignes que mon cher grand-frère m’avait récemment envoyées. Déjà, il avait fallût que je lui fasse une description complète de ma tenue du bal, photos à l’appui, et en plus il voulait que j’achète une nouvelle cravate. Franchement, qui se souciait de la couleur de ma cravate ? Personne ! Sauf lui bien entendu. Un petit grognement sorti de ma gorge alors que je poussais à contre cœur la porte du magasin. « Génial, et en plus c’est bondé » marmonnais-je entre mes dents une fois que la porte eu claqué dans mon dos emportant avec elle le nuage glacé qui m’avait précédé. D’un geste engourdi par le froid je défis quelques boutons de ma cape de sorcier qui me protégeait des assauts des températures glaciales. Ici régnait une chaleur presque étouffante à m’en faire souffrir les doigts. Je rendis quelques saluts aux élèves que je connaissais et me dirigeais vers le coin réservé aux hommes. Heureusement c’était le moins encombré et l’hystérie y était moins criarde.

Debout face à l’immensité du nombre de cravates qui s’étendait à perte de vue, en tout cas à mon goût il y en avait beaucoup trop, je restais perplexe quelques minutes avant de porter mon choix sur deux cravates. L’une d’un bleu qui rappelait celui de notre maison, l’autre d’un bleu nuit plus profond rappelant la couleur du veston que je porterai à cette soirée dont on faisait tout un centaure. Il ne me restait plus qu’à les attraper et aller les essayer et vite sortir d’ici. Mais c’était sans compter le « hum hum » qui résonna derrière mon dos. Une jeune sorcière de sixième année que je connaissais un peu me faisait face, un sourire gêné sur le visage.  « Salut Charles, j’espère que tu vas bien ? Je vois que tu es en train de perfectionner ta tenue pour le bal je ne me trompe pas ? Enfin voilà, comme je t’ai vu je me suis dit que je pouvais en profiter pour venir te proposer d’être mon cavalier mais tu dois surement avoir déjà eu plein de demandes et accepté la proposition de quelqu’un mais je me suis dit que c’était le bon moment de tenter ma chance tu vois ».  Jane, car c’était son nom, avait parlé d’une seule traite, sans reprendre son souffle, comme si elle avait eu peur que je la coupe avant qu’elle n’ait fini de parler. Intérieurement je remerciais ironiquement Amos à être l’un des instigateurs de ce bal et qui m’obligeait ainsi à me mettre dans de telles situations. Je ne détestais rien tant que de devoir rembarrer une jeune femme qui avait dû faire appel à tout son courage et à celui de ses amies pour venir me demander d’être son cavalier pour une soirée. Si j’avais été Amos, cela ne m’aurait pas posé de problème. Sauf que je n’étais pas lui et qu’il m’en coûtait toujours de devoir dire non à quelqu’un qui me demandais gentiment quelque chose d’aussi innocent. C’était désagréable d’être le centre d’intérêt pour ce genre de choses et je ne savais jamais trouver les bons mots pour lui refuser en douceur sa proposition sans l’humilier. « Bonjour Jane, tu as raison je cherchais une cravate pour le bal, et je pense avoir trouvé. Je suis vraiment honoré que tu me proposes d’être ton cavalier Jane, malheureusement mon insigne de préfet m’a déjà attribué une cavalière. Je suis vraiment navré, et je t’assure que je préfèrerais mille fois aller au bal en ta compagnie qu’au bras de Melinda » lui répondis-je avec un sourire complice. Je savais qu’elle avait eu récemment une mauvaise expérience avec notre chère préfète et qu’elle ne serait pas offusquée de mes propos. « Oh, je ne savais pas que vous deviez aller au bal ensemble. Je suis désolée pour toi Charles, j’imagine que tu auras quand même le droit de danser avec d’autres filles non ? » Ajouta-t-elle dans un élan de courage qui fit flamber ses joues. « J’espère bien que je ne serai pas enchaîné par elle aussi ! ». Après quelques dernières paroles sans intérêts, Jane reparti vers son groupe d’amie, souriante et visiblement encore un peu gênée.

D’un geste distrait je portais une nouvelle fois la main à mes cheveux achevant de leur faire perdre toute coiffure digne de ce nom. Il fallait sérieusement que je songe à aller faire un tour chez le coiffeur… « Bon… » Murmurais-je pour moi-même en reportant mon attention sur mes cravates. « Lesquelles je voulais déjà ? » Retrouvant facilement les deux qui me semblaient convenir le plus j’utilisais ma baguette pour les faire s’envoler jusqu’à moi et dans un même mouvement je pris la direction des cabines d’essayages. Heureusement pour moi la plupart des élèves étaient encore au stade du choix et il n’y avait pas de queue pour celles-ci. M’engouffrant la dernière cabine à gauche j’eu tout juste le temps d’accrocher un des deux cravates sur le crochet que je sentis une présence se glisser derrière mon dos. Je n’avais même pas eu le temps de fermer complètement le rideau et d’un mouvement de tête rapide je vis Dorea debout face à moi dans la cabine. Elle arborait un magnifique sourire qui me fit froncer les sourcils. Premièrement, cette intrusion intempestive dans mon espace vital me déplaisait. Deuxièmement je n’aimais pas l’air étrange qui se dégageait de son attitude. Troisièmement je ne voulais plus entendre parler d’elle depuis la découverte de sa trahison et j’allais le lui faire comprendre mais elle prit la parole avant même que j’eu le temps d’entre-ouvrir les lèvres. «  Avant de crier, saches que tout ceci est entièrement ta faute et que si tu cries, cela va attirer tout le magasin qui ne te croira pas, quoique tu dises ! » Je restais interdit quelques secondes avant de reprendre contenance et de lui lancer un regard particulièrement noir. Son apparition était en quelque sorte la ventouse de trop sur le véracrasse. Elle n’aurait pas pu choisir meilleur occasion pour venir me chercher des mornilles. Je suivi son regard qui glissait le long de mon bras jusqu’à la cravate bleue que je tenais encore dans la main. La griffonne la pris entre ses doigts d’un air sceptique « Joli mais pas certaine que cela soit ta couleur. » Je levais un sourcil interloqué face à son commentaire. Qui était-elle pour venir me conseiller en couleur de cravate sérieusement ? Si j’avais besoin de conseils en la matière, elle serait bien la dernière personne à qui je m’adresserais. « Bref, loin de moi l’idée de t’aider à t’habiller ou quoique ce soit d’autre mais tu me dois une explication, Charles. » Mes iris rencontrèrent les siennes et derrière son air rieur perçait une pointe de sérieux que je lui avais rarement vu. Avait-elle fini par comprendre que je l’évitais à dessein ? Visiblement elle ne comprenait pas pourquoi et j’aurais pu exploser de rage si nous n’avions pas été ensemble dans une toute petite cabine d’essayage. « Il faudra trouver mieux qu'un rien, ne t'en fais pas. Je ne partirais pas d'ici sans une réponse » Ajouta-t-elle alors que je n’avais pas encore dit le moindre mot. Je continuais de la fixer, mes yeux fixant les siens avec feu, mais je pris sur moi pour ne pas lui donner une bonne droite comme je l’aurais fait avec n’importe qui d’autre. Je restais silencieux quelques secondes alors que le souvenir de la douleur que sa trahison m’avait procurée me revenait en mémoire. Elle avait été une véritable amie et le poignarde qu’elle avait planté dans mon dos avait un goût bien amer. Et voilà qu’elle venait me demander des comptes. Un comble plus gros qu’un troll des montagnes. « Je ne te dois rien du tout Dearborn » murmurais-je entre mes dents avant de poser la cravate sur le crochet avec l’autre. « Tu as toi-même créé cette situation. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi alors arrête de faire l’innocente. Ca ne prends plus avec moi » Terminais-je avec un regard de fauve avant de me détourner d’elle. A présent de côté par rapport à elle, je repris la première cravate que je passais autour de mon coup d’un geste brusque, les muscles légèrement tremblant de la colère qui m’animait. Certes, elle ne savait pas que j’avais surpris une de ses petites conversations avec James. Elle ne savait pas que je connaissais son double-jeu et que je l’avais percée à jour. Mais je ne parvenais pas à maîtriser cette vague qui me submergeait. Se faire trahir par une amie de la sorte, ça me rendait fou.

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Dorea Dearborn

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MessageSujet: Re: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptySam 21 Fév - 19:07

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Si elle s’attendait à un accueil mitigé, Dorea ne put que se froisser par la froideur de l’attitude de l’Aigle à son égard. Une banquise aurait été plus agréable, ce qui eut le don de faire chauffer ce petit brasier au fond d’elle, apparaissant lorsque la situation devenait inconfortable de bien des façons. Or le rejet de l’aigle en était un qui la chagrinait parfaitement. Alors que le jeune homme semblait se rapprocher de sa benjamine, elle s’éloignait de la cadette sans de réel motif apparent. En tout cas, pas à sa connaissance alors qu’elle s’était déjà retournée les méninges de nombreuses fois. Elle avait même fais des pronostiques, ce qui s’était réveillé complètement stupide et avait atterri au fond de la cheminée.

« Je ne te dois rien du tout Dearborn » Cela commençait bien. A l’intonation de sa voix, sa posture et l’utilisation de son nom de famille, on pouvait pressentir que la situation n’allait pas être des plus joyeuses. Elle aurait dû rester avec Greta ou insister auprès de Lily pour venir avec elle.  Mais à chaque fois qu’un obstacle semblait vouloir se dresser devant la lionne, un souffle nouveau transparaissait en elle pour la pousser en avant. La pousser vers cette tête de mule qui refusait de lui parler, ni même de lui donner une explication. Elle l’avait déjà observé. Plusieurs fois même, allant jusqu’à demander son avis discrètement à Lily. Or étrangement, l’écossaise n’aimait pas qu’on se mette à l’ignorer. Surtout pas lorsqu’elle faisait le premier pas. Son orgueil en souffrait trop, la mettant alors dans un état colérique qu’elle s’efforçait de réprimer au fond de ses entrailles sans être assurée d’y parvenir. « Tu as toi-même créé cette situation. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi alors arrête de faire l’innocente. Ça ne prend plus avec moi » L’accusation la frappa en pleine poitrine sans qu’elle ne sache de quoi il en retournait. Dorea avait tendance à agir sans réfléchir, c’était un fait qu’on lui répétait bien assez depuis son enfance pour qu’elle ne puisse l’oublier. Pourtant, qu’avait-elle pu bien faire pour mériter autant de froideur et de rejet ? Le mystère restait entier et l’aigle refusait de parler, se tournant alors pour continuer son essayage.

« Très bien. » réussit-elle à glisser entre ses dents tandis que sa mâchoire restait contractée sous l’ahurissement et la colère sourde qui naissait en elle, petit brasier destructeur qu’il ne serait pas vain d’apprendre à contrôler un jour. « Dans ses conditions, tu ne me laisses pas le choix… » continua-t-elle en soupirant de malaise, regardant tous les endroits de la minuscule cabine sauf son camarade. Elle n’aimait pas faire cela. Vraiment pas. Mais avait-elle le choix en cet instant ? Elle n’en avait pas l’impression. En tout cas, pas avant qu’une effusion de sang n’arrive. La colère était visible dans les prunelles du brun, tellement qu’elle s’était demandée un instant si elle n’allait pas s’en prendre une. Les rumeurs profanaient de nombreux sujets au sein du château. Coincés des adolescents entre eux dans un seul endroit et voici le résultat. Il fallait s’y attendre. Cependant, elle espérait que son « ami » soit assez bien élevé pour ne pas avoir à frapper une femme. Pas que cela la dérangeait d’ordinaire – étant plutôt la première à lancer cette provocation et récuser le contraire – mais elle aurait très mal pris le fait de se faire boxer par l’aigle.

Trépignant d’un pied sur l’autre, elle finit par se lancer… et attrapa les affaires que Charles tenter d’essayer en sa compagnie pour les déposer rapidement sur le petit siège de la cabine où elle s’assit dessus. Maintenant, s’il voulait les récupérer, elle devrait réellement gicler de la cabine d’essayage. « J’en ai marre que tu m’ignores. » avoua-t-elle lorsqu’elle remarqua l’air du bleu et argent à son encontre. A situation désespérée, agissements désespérés. Vous n’avez tout de même pas pensé que la petite Dearborn allait se mettre à frapper un ami quand même ?! « Et si tu pouvais m’éclairer sur mes agissements, ça m’aiderait bien. Je connais déjà ton humeur, pas besoin de me la faire ressentir encore plus ! » déclara-t-elle en enfonçant son regard dans le sien, une mine boudeuse sur le visage avec ses lèvres pincés, ses bras croisés contre sa poitrine et son pied tressautant, signe de nervosité. Mais elle ne pouvait rester aussi énervée contre Charles alors qu’il semblait réellement blessé par une attitude dont elle n’avait aucun souvenir. Relâchant ses bras ainsi que ce faux air de colère sur son visage, un air plus désespéré semblait l’envahir. « Bordel Charles, parle-moi. Je n’ai pas fait de crise à Théo’ lorsqu’elle m’a dit qu’elle te voyait tard le soir, je n’ai pas répondu aux rumeurs qui circulent sur Potter et toi, ni même critiqué ta façon de voler. Nom d’une goule, on a même perdu le match de quidditch, tu ne peux pas m’en vouloir pour çà du coup, alors pour quoi ?! » La patience est une vertu… dont Dorea est totalement démunie.

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Charles C. Diggory

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MessageSujet: Re: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptyLun 23 Fév - 19:50





Dans les prunelles de Dorea naquit une lueur de surprise  face à mon attitude glaciale. Je l’avais profondément froissé, cela ne faisait aucun doute. Pourtant j’étais incapable de m’en vouloir pour ça. La colère serrait trop mon cœur pour cela. Je ne savais pas ce qui augmentait le plus ma rage, sa trahison ou son effronterie de venir me demander des comptes. « Très bien. » Sa voix était contrainte par sa propre colère. Dans ses iris brûlait les mêmes sentiments qui enflammaient mon regard. « Dans ses conditions, tu ne me laisses pas le choix… » Tous mes sens étaient en alerte pourtant je continuais d’un air obstiné à faire le nœud de la cravate que j’essayais inutilement. Dans mon état d’énervement actuel c’est à peine si je remarquais que je m’évertuais à la nouer à l’envers. Mais occuper mes mains me permis également de contrôler mes envies de frapper quelques chose. Il était hors de question que je me batte avec Dorea aujourd’hui, surtout dans une cabine d’essayage trop petite pour deux personnes, ça risquait de faire tâche. Mais surtout, malgré tout la rage qui m’animait à cet instant, elle restait une personne que j’appréciais, enfin que j’avais apprécié et que j’estimais.
Soudain, une main attrapa la cravate que j’avais fini par retirer dans un désœuvrement total. Faisant volteface d’un geste rapide mon épaule cogna l’un des coins de la cabine décidément trop petite. La jeune femme semblait littéralement trembler de rage et je la retrouvais assise sur le petit siège qui ornait l’endroit, ma cravate en-dessous. « Et si tu pouvais m’éclairer sur mes agissements, ça m’aiderait bien. Je connais déjà ton humeur, pas besoin de me la faire ressentir encore plus ! » Reprit-elle en plongeant son regard dans le mien. Derrière ma colère, je parvenais à distinguer la vibration de ses iris, comme un léger désespoir cachant un océan d’incompréhension. A la regarder ainsi, faisant la moue, les lèvres pincées et ses bras croisés sur sa poitrine, elle avait l’air presque perdue, ne sachant quoi faire. Son pied tressautait de nervosité, tant de signe qui soulevèrent le doute dans mon âme. Un faible doute, ridicule, mais suffisant. Mes yeux dardaient les siens alors que je gardais un mutisme obstiné. « Bordel Charles, parle-moi. Je n’ai pas fait de crise à Théo’ lorsqu’elle m’a dit qu’elle te voyait tard le soir, je n’ai pas répondu aux rumeurs qui circulent sur Potter et toi, ni même critiqué ta façon de voler. Nom d’une goule, on a même perdu le match de quidditch, tu ne peux pas m’en vouloir pour çà du coup, alors pour quoi ?! » Un éclair traversa mes iris. Elle n’avait pas répondu aux rumeurs qui circulent sur Potter et moi. De quels genres de rumeurs parlaient-elles ? S’en était trop. Agrippant son poignet menu de fille je l’obligeais à se lever. Dans la promiscuité de la cabine mon visage se retrouva à quelques centimètres du sien et je plongeais avec rage mes yeux dans le siens. J’avais envie de lui hurler dessus pour faire sortir toute cette rage, toute la douleur de la blessure qu’elle m’avait infligée, toute la rancœur que j’avais contre elle, et contre Potter. « C’est ridicule » Ma voix était saccadée et s’étrangla dans ma gorge. Je restais quelques secondes, une minute peut-être, à la tenir fermement par le poignet, sans dire un mot de plus. Je cherchais dans la profondeur de ses yeux noisette un indice, un tremblement, un simple vacillement, pour fortifier le doute naissant qui tremblotait dans mon cœur. Mes yeux se fermèrent avec force et je lâchais finalement son bras pour me détourner d’elle une fois de plus. J’oscillais entre l’envie de hurler et l’envie de partir loin d’ici. Ne pas affronter les problèmes ne me ressemblait pas, mais je n’arrivais plus à faire la part des choses. J’étais aussi perdu que Dorea semblait l’être.

Plaquant mes mains à plat sur la vitre je gardais les yeux fermés quelques secondes de plus, essayant de maîtriser mon souffle. J’étais ridicule de me mettre dans un tel état pour si peu de choses… « Tu veux savoir pourquoi je réagis comme ça Dorea ? » ma voix était plus calme, plus contrôlée. « Tu as trahis l’amitié que j’avais pour toi ». Mon point droit se serra et dans un effort suprême je me contentais de le laisser glisser le long de la paroi vitrée. Faisant volte-face je posais à nouveau mon regard océan sur la jeune femme. A force de tout garder pour moi j’étais devenu une vraie bombe à retardement. Elle avait forcé la porte, maintenant elle devrait en assumer les aveux. « Je me sens trahis Dorea, comme jamais je ne l’ai été. Et voilà que tu parles des rumeurs sur Potter et sur Moi. De quelles rumeurs tu parles ? Celles que tu as toi-même fomenté ? Tu jouais à quoi avec moi ? A l’auror double c’est ça ? Tu devais faire quoi ? Trouver mes points faibles pour me faire lâcher prise plus facilement ? » Ma voix augmenta sur la fin et je m’arrêtais en plein élan conscient de commencer à crier un peu fort au vu de l’endroit. Attrapant ma baguette magique d’une main je lançais un rapide sort de sourdine, histoire de ne pas rameuter tout le magasin. Ma journée était assez pourrie comme ça.  

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MessageSujet: Re: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptyLun 16 Mar - 1:05

Stop hiding yourself, I want the true
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Le dos bien calé au fond du banc, captant la fraicheur englobante du miroir, la lionne mordait l’intérieur de sa bouche après sa tirade enflammée. Ses jambes se décroisèrent automatiquement pour venir trouver la terre ferme dans une quête de stabilité, ses bras suivant le même chemin. Légèrement penchée en avant, ses coudes reposèrent sur ses genoux pour qu’elle puisse laisser échapper un soupir en direction du sol, complètement désabusée par la situation. Comment s’était-elle retrouvée dans ce bourbier ? Elle s’était promis de ne pas craquer, tentant d’être la plus calme possible afin de régler ce petit malentendu qui prenait une ampleur déroutante. Pourtant, elle venait d’échouer lamentablement en déballant plusieurs choses qu’elle avait sur le cœur. A ses côtés, Charles restait empli de colère bien qu’une attitude mi-figue mi-raisin semblait transparaître à certains instants. A moins que cela ne soit seulement sa propre imagination qui se transférait sur les traits de l’Aigle, en quête d’une quelconque réponse, une quelconque rédemption. Son silence allait la rendre folle. Que pouvait-elle face à ce vide les entourant pour pouvoir mieux les séparer ? Que pouvait-elle faire face à cette colère calfeutrée derrière ses iris incendiaires qu’elle se refusait de regarder une nouvelle fois sous peine d’être imprégné de cette violence destructrice qu’elle retournerait contre lui. Pourtant, Dorea n’eut pas le temps de souffler plus que cela à la suite de sa tirade que son poignet se retrouva douloureusement prisonnier de la poigne des serres d’acier du bleu et argent qui la forçait à se relever. Ca y est, il faisait également preuve de violence à son encontre ? La lionne n’aurait jamais pensé cela possible, la laissant interdite et se relevant sans aucune résistance du siège de fortune. Le souffle coupé, elle n’osa pas réagir de suite alors que son sang commençait à bouillir, à travers cette poigne étouffante. Or, pour une fois, la proximité ne la dérangea pas, trop occupée dans ce combat d’iris qui n’était pas certain de la mener quelque part… Elle déglutit péniblement, découlant les secondes dans sa tête comme un compte à rebours mortel. Et finalement, deux mots finirent par sortir de ses lèvres sans qu’elles ne viennent lui écorcher les tempes et le cœur. « C’est ridicule » A qui le dîtes-vous ? L’air bloqué par l’anxiété se relâcha de la gorge de la lionne dont les épaules s’affaissèrent sur le coup, comme soulagée. « A qui le dis-tu… » répondit-elle dans un souffle, plus pour elle-même. Comme un commentaire mental qui franchir pourtant ses lèvres. Pas d’arrogance, ni d’insolence. Juste une lassitude fatiguée qui s’extirpait difficilement de son corps.

Néanmoins, la rage résonnait toujours au fond de la gorge de l’aigle, à travers ses mots entrecoupés. Cela ne l’empêcha pas de se détourner de nouveau d’elle, la lionne prenant peur qu’il ne fuit une bonne fois pour toute. Aura-t-elle le fin mot de l’histoire ? Ou devra-t-elle être rongée par une culpabilité inconnue dont elle ne pouvait guérir ? « Tu veux savoir pourquoi je réagis comme ça Dorea ? » Etrangement, elle aurait préféré qu’il ne se mette à hurler, quitte à ameuter tout le magasin vers eux, plutôt que d’entendre cette voix trop calme pour être sincère. C’était comme avoir l’impression d’être au pied d’un volcan en fusion sur le point d’exploser. Or, elle se trouvait là et ne pouvait ni ne voulait bouger. Désir incandescent de savoir le point de chute, celui qui fera mal et l’écorchera autant que son ami ne semblait l’être. C’est à peine si elle reprit sa respiration, s’étant trop longtemps contenté de penser qu’elle n’avait rien fait pour que cela n’en devienne sincère sur l’instant. Au vu de sa réaction.  « Tu as trahis l’amitié que j’avais pour toi » Et le coup de poignard finit par s’abattre sur elle, enfonçant la lame plus profondément au point de lui donner le tournis. Sur l’instant, elle ne comprit pas ce qu’il venait de dire. Ou bien elle ne le comprit que trop au vue de la douleur qu’elle ressentait face à cette affirmation étrange qui sortait de nulle part. Même si cette incompréhension fit rapidement surface, elle n’effaçait pas la violence de l’affirmation qu’il venait de profaner, d’incruster en elle comme une lame de fer chaude. La curiosité a toujours été un vilain défaut qui ne servait qu’à blesser. Profondément. Sinueusement. Reprenant son souffle perdu tout en assimilant la terrible accusation, elle n’eut pas le temps de comprendre de quoi il parlait, ni même d’analyser que ce qu’elle prenait pour un manque de temps était en réalité une fatale rupture, qu’il reprit la parole. « Je me sens trahis Dorea, comme jamais je ne l’ai été. Et voilà que tu parles des rumeurs sur Potter et sur Moi. De quelles rumeurs tu parles ? Celles que tu as toi-même fomenté ? Tu jouais à quoi avec moi ? A l’auror double c’est ça ? Tu devais faire quoi ? Trouver mes points faibles pour me faire lâcher prise plus facilement ? »

Les paroles glissèrent sur elle comme une gifle odieuse qu’on viendrait de lui retourner, la sonnant littéralement. Trahison. Un mot si fort et destructeur dans le vocabulaire de l’écossaise qu’elle n’osait croire qu’on ne l’assimilait à elle. Comme un poison mortel qui coulait dans son sang, la glaçant d’effroi à l’idée de pouvoir lui être associé. Et pourtant, c’était bien le cas, l’Aigle déversant sa sourde colère sur ses frêles épaules, la forçant à s’endurcir pour ne pas dégringoler sur le banc sur le coup des accusations. De sa mise au pilori. Ses paroles tournaient dans sa tête, enfonçant d’autant plus le coutelas de l’injustice, titillant la corde sensible de cette condamnation fausse. Elle ne répondit pas tout de suite, trop occupée à digérer l’explosion du magma qui lui brûlait les veines, réveillant un à un ses nerfs léthargiques dans lesquels l’avait placé cette diffamation. Sans contrôler ses gestes, la lionne lança la gifle avant même qu’elle ne se mette à y penser, l’impulsion la prenant subitement, acculée au fond de la cabine par la hargne et la rage de l’aigle aux griffes acérées. Et comme si cela ne suffisait pas, elle le poussa contre la paroi de la cabine d’une main rageuse qui s’agrippait à son haut, le tirant plus pour le maintenir en place que le repousser au loin. Elle dût contrôler sa propre voix pour ne pas se mettre à hurler – oubliant par la même occasion la sourdine placée sur la cabine - alors que ses membres tremblaient doucement face à la douleur poignante se nourrissant de ses incertitudes baignées de colère. «  Tu penses vraiment que je n’ai que çà à foutre ? Que c’est comme ça que je traite mes amis ? En fomentant de vulgaires rumeurs à la con sur leur dos ? En les trahissant ? » L’accusation lui faisait d’autant plus mal qu’elle ne pouvait s’imaginer dans ce cas de figure. Elle ne pouvait imaginer que quelqu’un d’aussi intelligent que Charles ne puisse pas voir derrière les masques teintés d’ironie. Ce n’était pas le garçon qu’elle connaissait. Ce n’était pas non plus celui dont Théodora peignait un portrait si éloquent. Il avait su gagner sa confiance rien qu’à travers les belles paroles de sa sœur. Et aujourd’hui… il n’était pas mieux qu’une vulgaire couleuvre appuyant sans le vouloir là où ça faisait mal. L’honneur était si important chez l’écossaise qu’il avait forgé son mauvais caractère, érigé à coup d’orgueil, de fierté et d’arrogance. Un savant mélange brut qui pourtant ne pouvait se délier dans cet honneur à travers une parole banale devenant sacrée. « Maintenant dis-moi clairement en quoi j’ai eu un rôle d’agent double et qu’est-ce que je t’ai forcé à lâcher prise ? Vas-y, balances-moi combien j’ai pu te manipuler aussi, pendant que tu y es. Car hormis une connerie inflexible, je n’ai pas encore vu tes faiblesses, Charles ! Tu m’accuses à demi-mot sans avoir le cran de placer réellement ton accusation alors vas-y. Agis comme l’homme que je pensais que tu pouvais être ! » Laissant un temps pour reprendre sa respiration, elle finit par le lâcher, prenant conscience que la colère prenait le dessus sur ses actes et qu’il fallait qu’elle se calme si elle ne voulait pas détruire quelque chose d’irremplaçable. Reculant d’un pas, la poitrine soulevée dans une respiration saccadée, elle fermait les poings en essayant de se concentrer sur sa respiration sans pour autant se défaire de son idée mortelle. « Ne me dis pas que tu es trop peureux pour le dire, tu es allé trop loin pour faire demi-tour. De quoi m’accuses-tu ? Qu'est-ce que tu as si chèrement perdu à cause de moi ? Fais pas ton timide !» Acculer. Mettre au pied du mur mais surtout énerver au point de non retour. Une stratégie aussi payante que fatale, la stratégie des faibles pour de nombreuses personnes. Pourtant, chez certains Dearborn, elle était plutôt aperçue comme étant la stratégie du cœur. Celui qu’on met à nu afin d’expier toutes les tensions qui accablent le palpitant afin de le décharger de cette surdose d’émotion qui menace de le rompre à jamais. Sauf que les forts d’esprits ont souvent constitués de puissantes barrières que seules la bassesse et la provocation peuvent anéantir.


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La liberté de l'aigle en plein vol

Charles C. Diggory

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MessageSujet: Re: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptyMar 17 Mar - 23:50




La colère ondulait sur le visage de Dorea devenu anormalement pâle suite à mes accusations contre elle. Je savais pertinemment que agissant ainsi que toucherai une des cordes les plus sensibles de sa personne. Combien de fois Theo m’avait dit que le sens de l’honneur est aussi fort chez la lionne que sa fierté d’écossaise. Pourtant je n’y pouvais rien. Les faits été tels que je ne pouvais pas utiliser d’autres mots à cet instant. Si j’avais été une personne moins prompt à m’emporter, plus réfléchie, peut-être que j’aurais tourné ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Mais je n’étais pas ce genre de personne. Je n’étais pas Amos. J’agissais sous le coup des émotions, immédiatement, dans le vif de l’action. Le visage de la sorcière s’anima à nouveau une fois le coup des assauts passé. Je pouvais presque toucher la rage qui se matérialisait dans son être tout entier. Elle n’était plus que rage, tout comme moi. Nous n’étions plus que deux amis blessés emportés par une incompréhension réciproque et un profond désarroi. J’aurais presque réussit à voir la claque venir. Pourtant elle fût si spontanée que je ne réagis même pas, subissant la cuisante brûlure du coup sur ma joue. Elle était entrée dans une colère sourde, cette même colère qui faisait battre mon sang contre mes tempes. Dans nos pupilles brûlaient les mêmes sentiments et c’était presque étrange de trouver un tel miroir de mon emportement en elle. C’était différent de toutes les bagarres dans lesquelles je m’étais retrouvé jusqu’à présent. Avec James par exemple, c’était une rage tout à fait différente qui m’habitait. La haine que je lui portais n’était teintée d’aucune amertume, d’aucun regret, d’aucune trahison, juste une haine pure et dur, une aversion complète de sa personne. Si je parvenais à retenir mes envies de frapper dans quelque chose face à Dorea, j’étais bien incapable de le faire face à Potter.

La lionne enragée ne me laissa pas le temps de me remettre de sa claque qu’elle me plaquait déjà contre la glace froide de la cabine d’essayage, sa main agrippée à mon col dans un geste rageur. Ses yeux me menaçaient avec une puissance peu commune et mes propres iris la défiaient avec insolence. Vas-y Dorea, prouve-moi que j’ai eu tords. Prouve-moi que j’ai mal entendu. Prouve-moi que tu n’es pas ce genre de personne-là. J’avais commencé à cracher le morceau, je n’allais pas partir comme un voleur, me pensait-elle vraiment capable de fuir comme ça ? Maintenant ? Pour me retenir de la sorte par le tissu de ma veste. Des ombres dansaient avec fureur dans ses yeux écarquillés de rage, je pouvais les contempler facilement dans la promiscuité de l’endroit, pourtant elle n’avait pas encore prononcé un mot. « Tu penses vraiment que je n’ai que çà à foutre ? Que c’est comme ça que je traite mes amis ? En fomentant de vulgaires rumeurs à la con sur leur dos ? En les trahissant ? » Je sentais ses membres trembler sous l’effet de l’émotion qui lui ravageait le visage. Mon propre cœur battait avec puissance dans ma cage thoracique, comme s’il cherchait à s’en échapper pour aller frapper la sorcière de toute sa fureur. « Maintenant dis-moi clairement en quoi j’ai eu un rôle d’agent double et qu’est-ce que je t’ai forcé à lâcher prise ? Vas-y, balances-moi combien j’ai pu te manipuler aussi, pendant que tu y es. Car hormis une connerie inflexible, je n’ai pas encore vu tes faiblesses, Charles ! Tu m’accuses à demi-mot sans avoir le cran de placer réellement ton accusation alors vas-y. Agis comme l’homme que je pensais que tu pouvais être ! » Reprenant son souffle après cette tirade elle se recula, lâchant enfin mon col. Sa respiration irrégulière répondait à la mienne alors qu’une nouvelle douche froide traversait l’ensemble de mon corps. Tout comme mes mots l’avaient profondément atteinte, les siens pénétrèrent dans mon cœur comme des poignards. Un doloris ne pouvait pas faire plus de dégât que ses accusations. Elle avait bien fait de se reculer. Chaque muscle de mon corps était contracté dans un effort incroyable pour ne pas exploser immédiatement. Je sentais les jointures de mes doigts craquer sous l’effet de la pression de mon poing. Sans les regarder je les devinais d’un blanc mortel. « Ne me dis pas que tu es trop peureux pour le dire, tu es allé trop loin pour faire demi-tour. De quoi m’accuses-tu ? Qu'est-ce que tu as si chèrement perdu à cause de moi ? Fais pas ton timide ! » Mes dents grincèrent sur ces dernières allégations. Si sa claque m’avait refroidi, si sa claque m’avait remis les idées en place pendant quelques secondes, si elle m’avait remis en place, ces reproches injustifiés envers moi me ramenèrent dans une colère plus terrible encore. Si elle ne s’était pas permis de m’accuser de lâcheté, de ne pas être capable de faire face à mes accusations, de ne pas aller au bout des choses. Comment pouvait-elle seulement imaginer une telle chose de moi ? SI elle s’était contentée de me reprocher mon jugement erroné, son désarroi aurait atteint mon cerveau et j’aurais été en mesure de remettre une bonne fois pour toutes mes allégations en doute. J’aurais peut-être même été capable d’entendre les demi-déclarations qui s’étaient glissées dans son discours enflammé. « Perreux ? Tu oses me traiter de peureux ? » Ma voix blanche de colère vibrait terriblement dans l’air oppressé de la cabine d’essayage. Pourtant elle n’était qu’un chuchotement arraché de mes lèvres contractées par la fureur. « Toi qui te caches derrière Potter pour ne pas te mouiller, tu oses me traiter de peureux ? Je pensais les Gryffondor courageux, mais ce n’est qu’une légende qu’on raconte aux gamins » Je restais parfaitement immobile, aveuglé par des vagues rouges d’une colère sans nom à laquelle se mêlait une tristesse profonde. Tant de blessure pour si peu de choses. Mais j’étais incapable de me reprendre, pas encore. Ma rage tourbillonnait pour que je parvienne à la faire redescendre sans vider mon sac avant. «  Je n’ai pas peur de mettre des mots sur ce que je te reproches. Je ne sais juste pas lesquels utiliser tellement ils me paraissent indigne de la femme que je pensais que tu étais. Encore aujourd’hui j’essaye de me persuader que je me suis trompé, mais je t’ai entendu déverser tes prétendus conseils de séduction aux oreilles de Potter. Ah la belle affaire ! Toi être sa conseillère personnelle pour lui mettre Lily dans les bras ! J’ai cru rêver ! Faire un mauvais cauchemar. Mais non ! C’était bien toi ! Cette amie si chère à Lily qui s’amuse à conseiller à son tyran comment se l’accaparer ! » Les mots sortaient sans aucune cohérence réelle, je n’arrivais plus à aligner mes pensées, les souvenirs se mêlaient avec douleur à la force de ma rage qui peu à peu se muait en désarroi perplexe. « Je n’ai pas fini, ne m’interrompt pas » ordonnais-je à Dorea alors que je vis sa bouche s’entrouvrir prête à répliquer. « Et alors quoi, il fallait qu’après Lily c’est Dorea que ce Potter devait me prendre ? Ah oui lui il laisse pas tomber Lily sans raison, je te vois venir avec tes accusations déplacées. » Je marquais une courte pause, le souffle presque coupé par l’émotion qui remontait dans ma gorge. J’avais presque l’impression de manquer d’air, les joues en feu. Même maintenant, au pied du mur, j’avais un mal fou à sortir toute cette histoire, à la divulguer, à la mettre en plein jour, à lui donner consistance, à la faire réalité. Personne ne savait, même Lily en pleure n’avait pas réussi à m’arracher cet aveu. Ce n’était pas une fierté mal placée, c’était bien plus que ça, c’était une humiliation, un échec cuisant, une agression sans précédent dans lequel j’avais eu le mauvais rôle du début à la fin. Mais je ne suis pas du genre à me porter en victime, la pitié des autres est écœurante. « Car tu vois tout est lié Dorea, tes conseils à Potter, son despotisme, ma conduite déplorable auprès de Lily et maintenant ce règlement de compte. » Si ma voix repris son air terrible, elle ne tarda pas à s’étrangler à nouveau « Comment la Dorea si proche de Potter ne peut-elle pas être de mèche dans les actions de ce vil tyran pour acquérir SA Lily puisqu’elle est son aide de camp ? Comment peux-tu ignorer ce qui me met dans une telle rage de te voir pousser Potter dans les bras de Lily ? » Des questions destinées aussi bien à elle qu’à moi-même. Le doute s’est tout de même insinué en moi, et si elle ne savait pas. « Et en même temps tu étais là l’année dernier lors du dernier match de la saison. Tu étais là quand il m’a envoyé à l’infirmerie, dernière étape de sa longue guerre contre moi, de ses humiliations quotidiennes, de ses blagues à l’humour particulièrement douteux. Tu étais là, alors comment pouvais-tu ne pas être de mèche ? Comment aurait-il pût ne pas mettre sa conseillère dans la confidence de sa terrible machination ? » Mes paupières se fermèrent sur cette dernière question, abattu par tant de sentiments différents, ce qui restait de ma rage s’évanouissaient dans les battements douloureux de mon cœur meurtri. « Je ne peux pas croire que tu ais eu quelque chose à voir là-dedans, mais ça fait trop de hasards Dorea. Trop de similitudes. Il m’a détruit Dorea, il m’a forcé à m’éloigner de Lily en s’en prenant à la seule chose qui fait partie intégrale de ma vie. S’il avait pût me mettre hors-jeu pour le reste de ma carrière il n’aurait pas hésité Dorea. Et il a failli réussir ce jour-là. Je suis pas resté une semaine à l’infirmerie pour les beaux yeux de Mme Pomfresh. Alors découvrir que tu conseillais ce même homme à conquérir le cœur de Lily, ça m’a blessé plus profondément que tout le reste. » Je gardais les yeux fermés, dans un moment d’abandon total. Jamais je n’avais parlé de ça, et je n’arrivais pas à déterminer si cela me faisait du bien ou, si, au contraire, je me sentais plus faible et brisé qu’avant.      


rule doreanien n°1 ¤ Do as I say, not as I do

Dorea Dearborn

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MessageSujet: Re: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptyJeu 16 Avr - 1:20

Stop hiding yourself, I want the true
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Trahie. Traîtresse. Les deux sens de cette torture mentale tournoyaient en elle comme un raz de marée entraînant l’écume de la mer pour mieux la fracasser sur les rochers. Charles venait de proférer à son encontre les pires choses qu’un ami pouvait lui dire, laissant un poison plus destructeur encore que l’orgueil se déversait dans ses veines et la prendre à la gorge. Elle étouffait. Son besoin de savoir, de percer cet abcès si purulent, en était devenu vital. Comme si elle ne pourrait survivre dans l’ignorance une seconde de plus. Pourtant, les accusations dévoilées ne pourront que détruire encore plus l’orgueilleuse, surement trop masochiste pour se rendre compte de sa propre autodestruction.  Elle savait qu’elle avait elle-même enclenché le bouton rouge. Celui d’où on ne peut faire demi-tour. Elle avait voulu cette confrontation, cherchant encore et encore l’aigle dans les couloirs, les cours et même jusque dans une cabine d’essayage. Elle qui se battait toujours pour ceux qui lui sont chers était prête à recommencer de plus belle, même si cela voudrait dire se battre contre soi. Car elle ne savait pas encore les terribles paroles que l’aigle délivrerait sur elle, comme une boite de pandore malsaine et destructrice. Bousillant tout sur son passage dans une rage maladive. L’écossaise était tout simplement incapable de rester acculée de la sorte sans avoir à renvoyer la pareille. L’impulsivité de la colère. Pourtant, une petite voix au fond d’elle lui disait qu’elle aurait dû s’abstenir. Qu’elle aurait dû partir fièrement, surement. Mais la curiosité, défaut de Pandore par excellence, avait déversé son essence en elle, la rendant maladivement attirée par ce danger que représentait la vérité. Cruelle vérité, déverse donc ton torrent de lave qu’elle me brûle le souffle, m’étouffant dans ta tourmente. « Peureux ? Tu oses me traiter de peureux ? »  Et l’Aigle tomba dans le panneau, son orgueil étant aussi fort que celui de la lionne. Ce n’était pas pour rien qu’ils s’étaient trouvés mais cela réussira-t-il à les sortir indemnes ? Intérieurement, Dorea souriait. Masochiste. Arrogance négligée d’une gamine pourtant déçue qui aurait préféré que son ami ne soit plus intelligent qu’elle. Car il l’était. De eux deux, c’était lui qui détenait le cerveau. Elle, elle n’avait que son courage. Rien de plus. Oh oui, elle osait le traiter de peureux. Pour qu’il ne parte pas. Pour qu’il lui parle. Qu’il lui dise cet effroi qui grandissait en son sein mais ne portait aucun nom. Elle ne pouvait rien blâmer de la sorte, n’avait rien contre quoi retourner sa colère, ce qui la tuait à petits feux.

« Toi qui te caches derrière Potter pour ne pas te mouiller, tu oses me traiter de peureux ? Je pensais les Gryffondor courageux, mais ce n’est qu’une légende qu’on raconte aux gamins » Une gifle n’aurait pas fait plus mal. Stupéfaite, les traits de la jeune femme se crispèrent. Qu’est-ce qu’il racontait encore comme inepties ? Si James était son coéquipier, il n’était qu’une amitié banale parmi tant d’autres. A cause de Lily mais aussi de son arrogance pouvait être aussi agaçante qu’horripilante. Sans compter sur ses blagues douteuses. Sa vie tournait autour de sa bande de potes et ils ne se fréquentaient pas plus que cela malgré les apparences. Mais l’accusation de Charles était complètement fausse et infondée, ne faisant qu’attiser le feu en elle, légèrement déçue. « Je n’ai pas peur de mettre des mots sur ce que je te reproches. Je ne sais juste pas lesquels utiliser tellement ils me paraissent indigne de la femme que je pensais que tu étais. » Inconsciemment, la tension montait en elle. Chose incroyable vu la tension qui régnait dans l’espace confiné de la salle d’essayage. Ca y est : le point de non-retour était atteint. Son souffle resta coincé dans sa gorge, comme une mise au pilori. Attendant courageusement que la hache ne s’abatte sur son cou blanc. « Encore aujourd’hui j’essaye de me persuader que je me suis trompé, mais je t’ai entendu déverser tes prétendus conseils de séduction aux oreilles de Potter. Ah la belle affaire ! Toi être sa conseillère personnelle pour lui mettre Lily dans les bras ! J’ai cru rêver ! Faire un mauvais cauchemar. Mais non ! C’était bien toi ! Cette amie si chère à Lily qui s’amuse à conseiller à son tyran comment se l’accaparer ! Je n’ai pas fini, ne m’interrompt pas »

Ravalant sa langue, Dorea dût puiser dans tout son self-control pour obéir. C’était une première : Dorea Dearborn qui se taisait pour laisser terminer une personne s’acharnant sur son compte. Ses ongles s’inséraient violemment dans ses paumes, laissant des traces indélébiles qui partiront avec les heures, contrairement aux morsures de son cœur. C’était bien parce qu’elle avait une profonde estime pour l’aiglon qu’elle ravalait sa fierté de la sorte, le laissant appuyer encore plus sur la douleur que ses mots lui causaient. Cette rage qui lui donnait envie d’en pleurer tant que cela pouvait déverser cette nuisance qui martelait son cœur. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus. De quels conseils pouvait-il bien parler ? Puisant dans ses souvenirs, les seules fois où elle avait pu parler de Lily avec James, ça c’était plutôt mal fini. Jusqu’au lendemain, bien entendu, mais c’était rare les fois où elle ne le réprimandait pas sur sa conduite plutôt que de le conseiller. Dernièrement, les choses avaient changé. Comme elle voyait à quel point Lily pouvait être dure et James, au final, si amoureux. Mais de là à la traiter de conseiller du tyran. Comme si elle trahissait sa meilleure amie. C’était intolérable, même provenant de lui. « Et alors quoi, il fallait qu’après Lily c’est Dorea que ce Potter devait me prendre ? Ah oui lui il laisse pas tomber Lily sans raison, je te vois venir avec tes accusations déplacées. »  Il parlait même pour elle, la laissant avec cette incompréhension face à son débit si rapide. Incrédule, elle ressemblait à une marmite qui surchauffait alors qu’on ne daignait pas retirer le couvercle, fumant, croulant sous la vapeur qui lui pompait son énergie. Ne sentant plus ses doigts, elle fut forcée par sa propre conscience de les dénouer pour laisser sa chair respirer, atrophiée de douleur où quelques légères traces de sang pouvaient perler au bout des ongles. Instant de survie. Rien de dramatique. Trop de hargne. Elle n’y fit même pas gaffe, croisant les bras pour ne pas avoir la subite envie de lui envoyer son poing en pleine figure pour le faire taire, lui et ses inepties plus grosses que son égo. Il l’accusait de tord dont elle n’était pas coupable, lui reprochait ses amitiés, son caractère, son essence au fond. Une fois de plus, ses choix étaient critiqués. On ne pouvait comprendre qu’elle puisse être avec le loup et la brebis. Les nés-moldus et les sang-purs. La tolérance était une pente glissante sur laquelle on se brisait souvent, ne pouvait pas se relever, condamné à périr à petits feux. Pourquoi James semblait-il être la pierre angulaire de tout ce conflit ? Pourquoi intervenait-elle au milieu de ce triangle amoureux dont elle n’avait pas la place ? « Car tu vois tout est lié Dorea, tes conseils à Potter, son despotisme, ma conduite déplorable auprès de Lily et maintenant ce règlement de compte. » Comme par télékinésie, son ami finit par entendre ses profondes meurtrissures, ouvrant la porte des enfers sous ses pieds pour la laisser être engloutie par les ténèbres, ne se rendant même pas compte qu’il était devenu son bourreau. « Comment la Dorea si proche de Potter ne peut-elle pas être de mèche dans les actions de ce vil tyran pour acquérir SA Lily puisqu’elle est son aide de camp ? Comment peux-tu ignorer ce qui me met dans une telle rage de te voir pousser Potter dans les bras de Lily ? Et en même temps tu étais là l’année dernière lors du dernier match de la saison. Tu étais là quand il m’a envoyé à l’infirmerie, dernière étape de sa longue guerre contre moi, de ses humiliations quotidiennes, de ses blagues à l’humour particulièrement douteux. Tu étais là, alors comment pouvais-tu ne pas être de mèche ? Comment aurait-il pût ne pas mettre sa conseillère dans la confidence de sa terrible machination ? » Et la terrible vérité finit par sortir, comme un boulet de canon, il échoua dans l’esprit de la brune, la troublant au point où elle fronça les sourcils, se demandant d’où pouvait bien sortir cette histoire ? « Je ne peux pas croire que tu ais eu quelque chose à voir là-dedans, mais ça fait trop de hasards Dorea. Trop de similitudes. Il m’a détruit Dorea, il m’a forcé à m’éloigner de Lily en s’en prenant à la seule chose qui fait partie intégrale de ma vie. S’il avait pût me mettre hors-jeu pour le reste de ma carrière il n’aurait pas hésité Dorea. Et il a failli réussir ce jour-là. Je suis pas resté une semaine à l’infirmerie pour les beaux yeux de Mme Pomfresh. Alors découvrir que tu conseillais ce même homme à conquérir le cœur de Lily, ça m’a blessé plus profondément que tout le reste. »

Lasse, elle venait d’écouter sa longue tirade enflammée, sa hargne et sa rage qui s’étaient finalement dirigées vers elle, élément ingénu qui se greffa comme bouc-émissaire. La seule qui était restée proche de l’Aigle après cette étrange journée où il laissa la rouquine. Ou il avait commencé à changer au fond, surement transformé par le chagrin et l’amertume. C’était ses armes qui s’étaient transformés en harpon et il venait de l’abattre dans l’estomac de la lionne dont les phrases poignantes martelaient encore les tempes et le cœur. Elle venait d’encaisser six mois de rage, de hargne et de tristesse, incombant à son cœur une place qu’il ne disposait pas, le faisant craquer sous le poids. La confidence était trop grosse, trop lourde à porter. Impulsivement, elle voulut prendre la défense de James qui ne pouvait être là pour le faire. Pourtant… était-ce si insensé ? Le lion pouvait-il réellement faire çà ? Etre si machiavélique ? Etait-ce… possible ? Et pourquoi n’avait-elle rien vu, elle qui était pourtant là sur le terrain ? Tout simplement parce qu’elle était trop occupée à jouer, trop concentrée pour se focaliser sur autre chose que ce petit bout de cuir soufflant au-dessus de leurs têtes. Elle avait besoin d’air. Elle manquait d’espace, comme si les murs de la cabine se rapprochaient d’elle pour mieux l’engloutir dessous. Elle allait tourner de l’œil, devenant surement livide. Le poids de la vérité. Lourde comme une pierre, affinée comme une arme. Elle vous blesse profondément, vous imputant d’une part si chère à vos yeux. Son monde s’effondrait sous ses questions, lui provoquant tournis et mal de tête. Elle était brisée… par une histoire qui ne la concernait même pas. Perdue, elle laissa son dos heurter le mur, les yeux perdus dans le vide. « Depuis combien de… » Ses yeux se fermèrent alors que sa phrase se mourait dans son souffle. Elle n’avait même pas envie de savoir au final. A quoi bon savoir depuis quand le jeune homme portait tout çà dans son cœur, il venait de lui donner son fardeau, s’en débarrassant pour pouvoir mieux l’encombrer. De révulsée, c’était finalement la tristesse qui venait de s’abattre sur elle. Penser qu’il puisse voir en elle une conspiratrice la blessait au point où elle n’arrivait même pas à s’énerver. Trop lasse par tout ce combat qu’elle vivait en accéléré. Trop impuissante pour pouvoir faire quelque chose de concret, hormis réprimer ses larmes amères dans son regard, les noyant dans cette fierté qui lui restait. Les dents serrées, elle regardait le rideau sans le voir, ne pouvant non plus se résoudre à partir de la sorte. Comme si un fil mince et invisible la reliait toujours à Charles malgré toutes les horreurs qu’ils pouvaient vivre dans l’instant présent. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle : elle lui avait couru après, même jusque dans une cabine. Au-dehors, ils pouvaient entendre les conversations allaient bon train sur des tenues de bal ou des ragots de proposition de cavalier. Quelqu’un avait dû se rendre compte de la supercherie et ouvrir de nouveau l’accès aux cabines. Elle ne s’en était même pas rendu compte. Elle se sentait si lasse qu’elle n’arrivait même pas à parler. Qu’elle ne savait pas quoi dire. Le discours de Charles résonnait encore dans sa tête, ne lui laissant aucun instant de répit pour pouvoir démêler tout çà. Elle allait exploser. Ses sourcils se froncèrent alors que ses yeux se fermaient, prémices d’une migraine atroce qui l’atrophiait. Elle avait besoin d’air frais. Ouvrant de nouveau la bouche, rien ne sortit. Elle n’avait plus les mots. Quels mots pouvait-elle mettre sur toute cette cacophonie ? Aussi perdue qu’horrifiée, lasse qu’énervée, elle n’arrivait pas à démêler ses sentiments et leur provenance, leur combat heurtant ses organes sans quiétude. « Oh moins maintenant, quelqu’un est au courant… » sa voix tomba comme d’outre-tombe, dévoilant par la même occasion ses sentiments controversés et sa profonde tourmente. Quant à elle, la peine se lisait sur son visage. Pourtant, ses yeux gardèrent ce feu sacré qui brûlait en elle, tout au fond de cet enfer personnel qui était devenu le sien. Elle lui en voulait de s’être défoulée sur elle. De lui avoir caché tout ceci. De l’avoir accusé d’être ce qu’elle n’était pas. Elle avait encore du mal à croire qu’on pouvait penser autant de mal d’elle. Non pas par arrogance ou prétention mais plus par peur de paraître et d’être réellement la personne qu’il décrivait. « Ce n’est pas Potter qui m’a retiré de ta vie, Charles. C’est toi-même ! » lâcha-t-elle en braquant son regard dans le sien, dur et froid comme la lame qu’il avait enfoncé en elle et dont elle n’arrivait à retirer. « En me fuyant. En me rejetant. Et finalement… en m’accusant d’être le bras droit du diable. De ça, tu ne pourras pas lui tenir rigueur.» Elle ne cherchait pas à défendre James. Elle n’en avait même pas envie. Pas avant de savoir le vrai du faux. Pas avant de comprendre à tête reposée. Pas avant d’avoir réussi à ne plus ressentir cette peine qui lui enserrait le cœur au point de la faire suffoquer. Comme s’il allait s’arrêter pour la laisser sombrer dans les ténèbres.

Poussant le rideau, elle s’extirpa de la cabine sans un regard en arrière. Elle ne s’arrêta même pas quand des voix l’appelaient, traçant sa route jusqu’à l’extérieur où la morsure du froid ne vient que rajouter une couche de hargne sur son visage. Pourtant, elle pût enfin respirer, empêchant un stupide sanglot de filtrer ses défenses. Elle avait l’impression d’être l’enfant de Satan lui-même, fomentant dans l’ombre les plus horribles et abjectes projets pour pouvoir mieux desservir le mal tout autour d’elle. Un trait qu’elle n’avait jamais envisagé dès lors, dévoilant une partie de son âme qui lui était inaccessible jusqu’ici. Ses pieds claquèrent sur le chemin, entraînant la jeune femme au fil de ses tourments, ne regardant pas où elle allait ni même qui elle pouvait croiser. Elle ignora tout simplement tout ceux qu’elle pouvait croiser, disparaissant durant une bonne heure dans le froid hivernal en quête de son souffle perdu.


Pré-au-Lard, Taverne des Trois Balais, une heure plus tard.


Calmée, elle ne réapparut qu’une heure plus tard en poussant la lourde porte des Trois balais. Tout ce froid l’avait glacé jusqu’au sang – l’idiote s’étant même couchée dans la neige pendant près d’un quart d’heure – et la chaleur ambiante du foyer lui piqua les joues avant de commencer à répandre son baume sur ses blessures internes. Commandant une bieuraubeurre au comptoir, elle se permit d’observer la foule qui l’entourait en attendant. C’est alors qu’elle le vit au loin. Assis seul à une table. Elle n’arrivait pas à voir son visage mais se retourna vivement pour ne pas se faire remarquer à son tour. Son doigt glissa sur le bois mouillé du comptoir, formant des arabesques idiotes tandis que son esprit était de nouveau tourmenté. Ce n’était pas dans ses gênes de fuir, même si elle était déçue. Même s’il venait de lui infliger sa plus vive douleur. Même Sirius n’y était pas parvenu. Levant un doigt en direction du barman, elle modifia sa commande, le regard convaincu.

La bieuraubeurre fut déposée brutalement sur la table, éclaboussant légèrement de sa mousse aux alentours, et atterrit sous le nez de l’aigle. Sans y être invitée, Dorea enjamba le banc qui lui faisait face tout en buvant une gorgée de son nectar chaud, allumant un feu tiède au creux de ses entrailles qui se calmèrent. Elle avait eu le temps de digérer, même si elle continuait à ruminer. « Une chope vide, c’est triste. » clama-t-elle pour seule explication, tirant la gueule même alors qu’elle ne croisa son regard que quelques secondes. Le silence régnait mais il n’était pas perturbant pour une fois. N’annonçant pas de tempête sous les nuages. Son doigt glissa sur sa chope grâce à l’humidité qui laissait transparaitre quelques gouttes. « T’es vraiment con quand même, Charles. » lâcha-t-elle finalement, ne trouvant pas de moyen de réengager la conversation alors qu’elle hochait négativement la tête, comme désespérée. A la différence près qu’aucune animosité ne perlait le ton de sa voix cette fois-ci. Un simple constat entre amis. « La prochaine fois que tu penses que je frictionne avec le diable, parle-moi en avant d’exploser. » Parles-moi en tout court ! Elle n’était peut-être pas une lumière et encore moins une fine flèche de la déduction. Mais elle pouvait encaisser et comprendre. Etre une oreille quand il le fallait. Etre une amie, en somme.
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La liberté de l'aigle en plein vol

Charles C. Diggory

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MessageSujet: Re: Stop hiding yourself, I want the true Stop hiding yourself, I want the true EmptyDim 19 Avr - 14:46





Les mots tombaient les uns après les autres, pics glacés qui écorchaient mes propres lèvres pour venir se briser sur les épaules de Dorea. J’aurais préféré que toute cette histoire voie le jour d’une autre manière. Mais était-ce possible ? Probablement pas. Elle me touche de beaucoup trop prêts. Elle assassine mon cœur et déclenche une tempête de rage plus violente et terrible qu’un orage marin. Ma propre fierté se mêle aux sentiments de trahison pour en faire un monstre aux yeux brûlants et aux griffes acérées qui me déchirent les entrailles sans vergogne. Malgré mes efforts pour garder le contrôle de moi-même je perds pied, englouti dans cette marée mouvante mêlée de tristesse si profonde qu’elle me donne le vertige. Je voudrais que tout cela n’ait jamais été. J’en veux à Potter, plus que tout, pour le mal qu’il continue de me causer aujourd’hui. J’en veux à son égoïsme maladif, à son arrogance malsaine et à son insouciance d’enfant gâté. Alors que tous mes muscles sont tendus comme la corde d’un arc, prêts à casser, mes iris flottent dangereusement, ne sachant sur quoi se poser. Elles évitent celles de mon amie, toutes aussi brûlantes que les miennes. Achevée par le dur couperet de mes accusations elle semble abasourdie, perdue et tétanisée. Un mélange de colère, de tristesse et d’amertume se peint sur ses traits fins et d’ordinaire si joyeux. Le remord, puissant et coupant se mêle à mes sentiments, venant grossir les vagues déferlantes qui inondent mon âme et font chavirer mon cœur. Comment ai-je pu la mettre au pied du mur comme cela ? Décharger ma colère sur elle sans préavis ? Alors que je n’étais venu ici que pour acheter une cravate…Mes iris vacillent lentement alors que la cabine se met doucement à tourner autour de moi et je dois à mon tour trouver appuis sur la glace derrière moi. La fraicheur de son contact sur ma peau m’arrache un frisson et mes muscles, comme piqué au vif, se décontractent tout d’un coup, me laissant une sensation de brûlure désagréable. Je réalise alors seulement, que nous sommes toujours dans une cabine d’essayage, depuis plusieurs dizaines de minutes sans doute. La lassitude m’envahie comme un voile sombre et diffus qui me laisse presque ahuri. Lentement mon cerveau reprend ses droits et les mécanismes se remettent en route. Bien sûr je n’ai pas déchargé mon sac sur elle de mon propre fait. Les remontrances et les accusations de Dorea me reviennent petit à petit en mémoire. Comme si, entraîné par l’action directe, mon esprit avait occulté certaines facultés cognitives. La rage elle, serpent de mer sournois et lâche, froid et glissant, s’estompe peu à peu, retournant dans les profondeurs de mes entrailles, se tapir dans les plis de ma personne. « Depuis combien de… » Sa voix se meure dans un murmure brisé. Incapable d’affronter son regard je garde les yeux fermés sur mes propres révélations, sur les sentiments contradictoires qui jaillissent de sa gorge pour m’atteindre de plein fouet. Mon front plissé de mille zébrures est plus parlant que le fond de mes prunelles. Le remord y danse et les ombres de l’inquiétude tristesse sont ses partenaires. Pourquoi a-t-il fallu qu’elle me pousse à bout comme ça ?  Dans le nouveau silence, les bruits extérieurs frappèrent mes oreilles avec une netteté incroyable. Tiré de mes pensées par un rire plus cristallin que les autres j’ouvris grand les yeux, surpris de nous trouver en plein milieu d’un lieu tout à fait commun, à quelques pas seulement des plusieurs élèves qui papotaient gaiement du prochain bal de Noël. Soudain je me sentis mal, comme asphyxié pas l’air vicié de la pièce, étouffé par tous ces sentiments qui flottaient autour de nous, nous enveloppant dans un cocon au maillage trop serré. La tristesse mêlée de douleur se peignait sur le visage de la lionne blessant un peu plus mon cœur meurtri par toutes ces épreuves. Je pris ma tête entre mes mains, comme si je cherchais à reconstruire un semblant de repart entre cet océan de sentiments et moi. Digue inutile et friable. « Oh moins maintenant, quelqu’un est au courant… » Sa voix sombre et anormalement grave m’arracha un léger frisson. Pourtant je gardais mon visage derrière mes mains, refusant d’affronter son regard que j’imaginais déjà coupant comme un rasoir, aussi glacial que le poids de mes révélations. Ce n’était pas de la lâcheté, juste un besoin de me retrouver un peu avant de l’affronter. De me recentrer sur des sentiments moins houleux. « Ce n’est pas Potter qui m’a retiré de ta vie, Charles. C’est toi-même ! » D’un geste aussi vif que surpris je baissais mes mains, révélant mon visage creusé par la fatigue et l’épreuve que nous étions en train de passer. Son regard se braqua dans le mien et je répondis avec une œillade toute aussi enflammée. C’était faut, j’avais envie de le lui hurler au visage une bonne fois pour toute. Comment pouvait-elle ne pas se mettre à ma place une seconde. Tout le monde n’en n’avait rien à faire visiblement de mes propres peurs et de mes propres blessures. Je repensais à Lily, à l’insouciance qui avait la sienne face à mes demi-révélations. Son égoïsme m’avait énormément surpris, et je ne pouvais m’empêcher de penser que Dorea me sortait la même histoire. Etait-ce un truc de fille ? Refuser de croire qu’un homme peut réellement éprouver des émotions autres que la colère ? Sans être un petit garçon, j’avais besoin d’être rassuré, qu’on me dise que je m’étais trompé, que les circonstances avaient joués en notre défaveur mais que tout cela n’était qu’un stupide quiproquo. Et entendre Dorea retirer la faute du dos de James pour venir me la remettre sur mes propres épaules. C’était presque impensable. « En me fuyant. En me rejetant. Et finalement… en m’accusant d’être le bras droit du diable. De ça, tu ne pourras pas lui tenir rigueur. » Visiblement elle ne défendait pas James, pas complètement, pourtant sa remarque acheva de me plonger dans un désespoir profond. A croire que je n’arrivais à comprendre personne. Mes pensées dérivèrent lentement vers Kate, me sortirait-elle le même discours que Lily et Dorea si elle venait à être au courant de toute cette histoire ? Me rejetterait-elle également la faute dessus ? Non pas que je veuille me poser en victime larmoyante, mais tout de même. Je me sentais las, lésée dans toute l’histoire. James avait réussi un coup de maître d’une certaine façon, cela on ne pouvait pas le lui enlever, pour sûr.

D’un geste rapide la sorcière souleva le rideau de la cabine avant de me laisser le temps de répliquer et me laissa seule avec mes remords, ma tristesse et mon désarroi. Eclairé par la douce lumière des bougies je restais immobile quelques minutes, pensif. Soudain, mu par une soudaine montée affolante de sentiments mon poing alla à la rencontre du mur de pierre qui terminait la cabine dans un cri rageur. Tout semblait partir de travers. Depuis quelques mois je n’arrivais plus à faire face à tous ces nouveaux changements, à l’affirmation de mes propres idées, de mes propres choix, à ceux des autres, à leurs propres changements. Comme si l’insouciance des premières années de Poudlard s’éloignait pour de bon. L’âge adulte aurait dit Amos. Sans doute. Lentement, je sortis à mon tour de la cabine d’essayage, trop perturbé pour reprendre le court de ma vie, oubliant jusqu’aux cravates restées pendues au crochet.  

La neige vole en léger tourbillon contre ma joue nue, fouettant dans une brûlure agréable ma peau gelée. Debout face à la maison hantée, face à l’immensité blanche, imperturbable, mon cœur calme ses battements déséquilibrés. Je ne sais plus où j’en suis, pourtant je n’ai qu’une envie, aller retrouver Dorea, la prendre dans mes bras, lui taper un grand coup dans le dos et lui tirer l’oreille avant d’aller lui proposer de régler ça aux tirs aux buts. Mais à quoi bon. Nous ne sommes plus des enfants et je devine les blessures que mes mots écharpés ont laissé dans sa chair. Dans le froid écossais de décembre je retiens un frisson. Le contraste avec la chaleur étouffée de la cabine d’essayage et le vent frais me ramène peu à peu à la vie. Mon cerveau se remet lentement en route, se repassant chaque secondes de cette entrevue improvisée. Accoudé à la barrière qui nous bloque l’accès à la maison en ruine j’enfouis une nouvelle fois ma tête entre mes mains dénudées. Mes doigts rendus rigides par le froid glacial et humide de la neige se plaquent avec raideur contre mes yeux encore brûlant. C’est ridicule. Un groupe de sorciers bruyant m’obligea à reprendre ma marche dans la neige à la recherche d’une nouvelle unité, d’une nouvelle concordance.

Sans trop savoir comment je me retrouvais assis à une table des Trois Balais, une chope de bièreaubeurre entre les mains, le visage toujours aussi pensif et sombre, une tristesse sans fond dans les ombres de mes iris. Un long soupire traversa mes lèvres désespérément fermées dans une ligne droite, sans forme et sans conviction. Je viens de livrer une grande bataille et je me sens aussi dévasté qu’au lendemain de ce fameux match de Quidditch, lorsque, au réveil, j’ai réalisé l’étendu de mes blessures, la défaite des Serdaigle, et ma résolution. Comment Dorea peut-elle dire que tout n’est pas de la faute de James et de ses idées farfelues. Humiliation et coup bas sont ces dictats. Je me déteste d’avoir été aussi faible. D’avoir pensé qu’il se lasserait, qu’il ne pourrait pas aller si loin. Par cette faute j’ai tout perdu, Lily, et peut-être même Dorea. Les gorgées s’enchaînent, les unes après les autres, chaudes et douces, mais pas assez alcoolisée pour lisser l’amertume qui me sert les entrailles.
Autour de moi les conversations sont chaudes et animées, prises dans la ferveur des fêtes de fin d’année approchant à grand pas. Un regard rapide à ma montre m’indique que la journée est déjà bien avancée. Pourtant les sorties à Pré-Au-Lard sont d’ordinaire plein de bon souvenirs, de rires et d’achats tous plus inutiles les uns que les autres. Mais pas aujourd’hui. Je n’avais plus envie de voir quiconque. Même Kate et son sourire heureux me rendraient nerveux. Elle devinerait mieux que personne la tristesse qui noie mes prunelles et me poserait mille questions auxquelles il faudrait répondre. Mais je n’avais plus la force de revenir sur toute l’histoire. Pas aujourd’hui, pas maintenant. La dernière goutte de boisson coule le long de ma gorge trop sèche, remplie de couteaux qui m’écorchent l’âme. Les couleuvres de la réalité sont restées bloquées au fond de mon œsophage, plantant leurs fins crocs de serpent dans ma chair déversant leur poison dans mon sang.
Les minutes passent, imperturbables et solitaires, incapable d’adoucir mes remords et mon chagrin. Après la rage, la hargne et la colère, il ne reste rien d’autre que ce vide intérieur balayé par des vents sifflant, hurlant leurs lugubres symphonies. La porte s’ouvrait à intervalles régulières, apportant une vague de froid dans laquelle tourbillonnais un léger nuage de flocons dans un tintement cristallin. Calé dans un coin du bar je ne tournais pas la tête en direction des nouveaux arrivants ou des départs des autres sorciers. Fermé au reste du monde je cherchais des points auxquels me raccrocher dans mon monde fissuré. Soudain, un son sourd m’obligea à relever la tête alors qu’une chope pleine se glissait devant moi. « Une chope vide, c’est triste. » La voix de Dorea atteignit mes oreilles avec un certain flou. Etait-ce une projection de mon esprit ou bien avais-je finis par m’endormir sur ma table comme un enfant ? Sans répondre un mot, je croisais rapidement son regard, aussi sombre et perdu que le mien. Déviant mes yeux je les portais sur les bulles de mousse qui entouraient le verre, formant de petites formes incongrues sur le bois de la table. Repoussant mon verre vide, j’attrapais le nouveau le rapprochait de moi avec un léger hochement de tête reconnaissant. La jeune femme s’était assise face à moi, et sa simple présence réchauffa mon cœur mieux que n’importe quelle autre boisson ait pu le faire. Tout n’était pas perdu alors. « T’es vraiment con quand même, Charles. » Sa voix simple, libérée de la colère qui tonnait en elle une heure auparavant m’arracha un léger sourire, pâle, reconnaissant. Elle venait de briser le nouveau silence, de relancer la conversation, de renouer le dialogue, de revenir en tant qu’amie. J’aurais été capable de me lever et de la serrer dans mes bras rien que pour ça. « La prochaine fois que tu penses que je frictionne avec le diable, parle-moi en avant d’exploser. » Je relevais la tête, observant ses traits légèrement tirés avec un respect nouveau. Parler oui. Je passais une main dans mes cheveux dans un mouvement encore lourd de fatigue. « Le diable ? Rien que ça ? » Maronnais-je doucement avec une certaine surprise mêlée d’ironie. « Je suis désolé Dorea » Une excuse chargée de franchise et d’une sincérité déroutante. « Toi qui me connais, tu sais que je suis pas le meilleur pour ce qui est de confidences et de toutes ces choses-là » je marquais une courte pause, profitant de cet intervalle pour lever ma nouvelle chope humide et pleine. « C’est Amos qui a pris le tout le talent oratoire familial » repris-je dans un demi-sourire un peu amer. « Je sais que j’ai mal agi Dorea. Mais je…J’étais complètement perdu. Cette histoire m’a vraiment changé tu comprends ? » Ma voix n’avait plus rien de celle, assurée et forte de toute à l’heure. Elle était grave, plus posée et plus hésitante.  « On trinque ? » La chope toujours en l’air je croisais son regard, mes iris déjà moins sombres qu’auparavant. « Je te promets de faire des efforts » sincèrement. Après avoir été à deux doigts de perdre l’amitié de la jeune femme, je réalisais à quel point sa présence était importante à mes yeux. Elle a cette chaleur qui réconforte et cette même énergie qui bat dans mes veines. Oui, j’ai fait le con avec elle et je m’en veux, au plus profond de moi. Pourquoi faut-il toujours que l’on reste aveugle jusqu’à ce que les choses aient passé le point de non-retour ?





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