« MÈRE, JE VAIS CHEZ VALENTINA ! JE DEVRAIS ÊTRE DE RETOUR AVANT LE DÎNER ! »
Euxane ne cherchait même pas à savoir si sa mère avait entendu ou non le beuglement qu’elle venait de lancer en descendant les escaliers. Avec un peu de chance, la maison était assez grande ou assez vide pour qu’un écho fasse porter sa voix jusqu’à sa mère, et ce peu importe la pièce où elle se trouvait en ce début d’après-midi. Le cas échéant, c’était bien loin d’être la fin du monde. Il était très probable que sa mère ne se rende même pas compte de son absence. Et si elle venait à se poser de quelconques interrogations sur la localisation de sa fille, un des elfes de maisons se chargerait de l’informer du motif de cet absence. Chez les de Fontaine, les murs avaient des oreilles. Littéralement. Ces fichus elfes de maison laissaient traîner leurs oreilles partout. Il devenait même primordial de lancer un sortilège avant d’engager une quelconque conversation un tant soit peu secrète afin d’éviter toute fuite non désirée. Euxane était persuadée que cette manie désobligeante de ses elfes de maisons finirait par lui être utile un jour ou l’autre. Elle espérait juste que cela sera pour une occasion plus avantageuse et profitable que pour simplement prévenir sa mère qu’elle était chez sa meilleure amie.
Cela faisait une dizaine de jours qu’Euxane n’avait pas eu de nouvelles de Valentina. Depuis qu'elle était au courant du secret de la jeune Dolohov, une certaine règle s’était installée entre les deux filles sans jamais pour autant être précisée ou énoncée à voix haute. Si Valentina tarda à donner un quelconque signe de vie, Euxane se devait de lui rendre visite ou trouver un moyen de la contacter et de prendre de ses nouvelles. Au vu de l’état de santé de Valentina, elle ne pouvait se fier au vieil adage « Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ». Elle dirait même que c’était la situation contraire qui s’appliquait dans ce cas-là, incarnant l’exception par excellence à cette vieille expression. L’exception qui confirmait la règle. La rentrée scolaire approchait à grands pas et Euxane aurait eu l’occasion de retrouver son amie bien assez tôt. Mais, le silence radio de la Dolohov ne laissait rien présager de bon et la jeune de Fontaine voulait en avoir le coeur net. Elle avait donc pris la décision d’aller lui rendre visite personnellement pour voir si son amie se portait bien. Et puis, quoi de mieux qu’un petit tour au manoir Dolohov pour se changer les idées et rompre avec la routine platonique des vacances d’été. Elle prenait certes le risque que Valentina ne soit même pas chez elle. Mais bon, toute activité qui ne consistait pas à observer le potager de sa mère pousser était bonne à prendre.
C’était donc en arborant un large sourire sur les lèvres que Valentina se dirigeait en dehors du champs de protection anti-transplanage qui entourait la demeure des de Fontaine. Depuis que mademoiselle était majeure et vaccinée, son permis de transplanage en poche, elle prenait un malin plaisir à utiliser ce moyen de voyage pour le moindre de ses déplacements. Après de nombreux essais catastrophiques et accidents malencontreux, elle commençait à maîtriser (à quelques mètres près) cette technique de déplacement. Cela faisait tellement du bien de pouvoir se rendre là où elle souhaitait sans demander à être escorter ou devoir sortir son balai magique du grenier.
Une fois assez loin pour ne prendre aucun risque d’interférer avec le champs de protection, elle ferma les yeux et s’appliqua à se remémorer les étapes d’un transplanage réussi. *Allez cocotte, c’est pas le moment d’envoyer ton corps en Alaska et ta tête en Australie, concentre-toi. Visualiser la destination ? Check. Détermination d’y aller ? Bien sûr que check. Tourner sur soi-même et vider son esprit ? J’ai peut-être pas l’air de grand chose en ce moment, mais check. Allez, pense plus à rien ma petite Euxane, à rien, à rien …*
Dès que la sensation de vertige et de nausée commençait à s’estomper, Euxane s’empressa d’ouvrir les yeux. Contrairement à ce qu’on pouvait penser, Euxane était soulagée de se sentir de la sorte. Ce mélange de sensations fortement désagréables signifiait qu’elle avait à priori réussi à atteindre sa destination et le mur vulgairement tagué qui lui faisait face confirmait cette réussite. Elle s’était transportée à 1km du manoir Dolohov dans une petite impasse pour éviter que tout moldu ne l’aperçoive ou qu’elle se retrouve coincée dans le champs de protection érigé autour du manoir. Elle préférait marcher une vingtaine de minutes plutôt que de finir coincer dans un quelconque sortilège aussi puissant que celui qui devait assurer la protection de sa destination finale. Et maintenant qu’elle y pensait ... elle aurait peut-être dû laisser tomber les talons hauts tout droit sorti du dressing de sa mère. *Eh oh, ressaisis-toi jeune fille, depuis le temps que j’attends d’avoir la même pointure que Mère, c'est pas un peu de marche qui va remettre en cause tout cela …*
Un quart d’heure plus tard, Euxane se trouvait enfin devant la grande porte qui donnait accès à la demeure des Dolohov. D’une main déterminée, elle signala sa présence et attendit patiemment qu’un elfe de maison vienne lui ouvrir la porte. *Avec un peu de chance, c’est Demitri qui viendra m’ouvrir cette fois-ci. Ou Sevastien tiens, ça me dérangerait pas non plus.* L’espoir faisait vivre, c’était bien connu ça.
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Demitri C. Dolohov
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Sujet: Re: 28.08.1978 ✖ Une simple visite de courtoisie Mar 30 Juin - 1:37
on the edge of Purgatory Demitri & Euxane
Le souffle haletant, tes muscles saillaient sous le soleil de plombs. Tout semblait s’être transformé en incendie flamboyant, rivière incandescente de douleurs, comme si les Erinyes t’avaient torturées jusqu’à l’agonie dans le tréfonds du Tartare. Organes, muscles. Même le liquide vital qui gonflait la veine au creux de ton cou te semblait un million d’aiguilles plantées dans tes chairs à vifs. Ta baguette à la main, tu jaugeais d’un œil nouveau l’animal fier qui te faisait face, visiblement peu enclin à t’obéir malgré ton acharnement sans failles. Apparition cauchemardesque qui t’était apparue depuis ton plus jeune âge suite au décès de ta grand-mère ; les Dolohov ne tardaient jamais à voir les sombrals, messagers de la Faucheuse, tant son aura planait sur votre famille. Tu jetais un nouveau sortilège alors que l’animal se cabrait violemment. Ténébreuses comme la nuit, le sombral déploya ses ailes cadavériques en signe d’insoumission, t’écorchant par la même le torse par son sabot que tu n’avais pas vu venir. Chaude, l’hémoglobine se répandit sur ta peau dénudée pour l’exercice, laissant une trainée vermeille derrière elle, alors que tu reculais promptement sous la clameur du personnel de maison. La douleur te broya les entrailles mais tu n’en laissas rien paraître. « Reculez bande de vermines ! » Ordonnais-tu, tandis que certains accouraient pour te prodiguer leur aide. Mais tu n’en avais pas besoin. D’ailleurs, tu n’avais jamais eu besoin de l’aide de qui que ce soit, cause directe du fardeau de l’éducation que tu avais reçu, chevillée à ton corps vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Finalement, tu n’étais pas si différent de la bête qui te tenait tête depuis plus d’une heure à présent. Incontrôlable, réduit à ses pulsions les plus primaires : survivre. Indomptable, le sombral semblait incapable de surmonter la violence qui sommeillait en lui, réduisant en charpie son triste cerveau. Tu n’avais jamais porté tant de fureur, tant de colère de ne pas prendre le dessus, si bien que tu la sentais peser lourd. Aussi lourd que le regard de ton géniteur posé sur toi, t’observant à l’ouvrage à quelques mètres du carnage, assis nonchalamment à la table de jardin. Dresser un animal rétif et sauvage se positionnait en tête de ses passe-temps favoris. A l’instar de jouer au bridge ou de siroter un verre de whisky pur malt. En réalité, il s’agissait plus d’une question d’honneur, de passer le flambeau. A la rentrée prochaine, tu savais qu’Il te présenterait comme son digne successeur, Celui qui reprendrait ses parts une fois son départ de l’exploitation de ces jolis diamants noirs. Sevastian avait passé le test avec brio, quant à toi, tu n’en menais pas large.
Trop occupé, tu n’avais pas entendu le carillon de la sonnette retentir, ni vu ta génitrice ouvrir la porte à la nouvelle arrivante et la diriger tout droit vers le spectacle de ton échec cuisant. Passant une main dans ta crinière brune, tu sentais la chaleur du soleil taper sans ménagement contre la peau rêche de tes épaules, y laissant une brûlure invisible. Alors que tu t’apprêtais à lancer un nouveau sortilège, le sombral renâcla avant de charger. Sans que tu ne le vois venir, le sortilège violacé fendit l’air pour frapper de plein fouet l’animal, qui s’effondra dans la terre poussiéreuse, hennissant jusqu’à ce qu’un silence de mort revienne envahir les lieux. « J’aimais beaucoup ce sombral, Demitri. » La déception se lisait sans difficulté sur Ses traits fatigués, te faisant comprendre par la même que tu n’étais pas digne de Son éducation. Indigne, car par ta faute, et pour te montrer ton impuissance, ton géniteur venait de se séparer d’un bien qu’il affectionnait. Il se leva, te gratifiant de son regard de fauve caractéristique des hommes de ta famille, avant de venir à ta hauteur. « Si tu n’es pas capable de dompter un simple sombral, comment pourrais-tu maîtriser ta propre femme ». Pourtant calme, Sa voix te perfora comme une balle d’argent traverse la poitrine d’un animal chassé, te forçant à baisser les yeux. Humiliation ultime. Couvert de honte, tu la sentais bomber le palpitant logé au creux de ta poitrine. Il venait de t’humilier devant les yeux de tes proches et du personnel, car une punition n’en n’était pas une sans spectateurs ; En un mot : l’histoire de ta vie. Sans plus de cérémonie, Antonin rangea sa baguette avant de rentrer dans le Manoir, sans un regard pour ta mère qui, gênée, s’empressa de pousser la nouvelle venue vers toi. « Demitri, veux tu t’occuper de notre invité s’il te plait. Myrrha, veilles à lui servir un verre de citronnade. Elle semble avoir parcouru… des kilomètres. » Mara vous accorda un sourire froid, avant de détourner les talons, les plans de sa robe de jade volant sous la brise légère. Alors que tu avançais à la rencontre d’Euxane, une nouvelle esclave vint t’apporter un linge blanc afin que tu te rafraichisses. Frustré qu’elle ait pu assister à cette scène, tu lui adressais ton sourire le plus froid. « Euxane, ça faisait longtemps… Je n’ai pas eu le plaisir de te voir à notre dernière réception. » Mondanités détestables, tu avais toujours eu pour horreur de faire la discussion, toi qui t’exprimais toujours en phrases lapidaires, d’autant plus lorsque ta génitrice te poussait à le faire. Pourtant, ton humeur changeait brusquement alors que le souvenir brûlant du cadeau empoisonné que tu avais offert à Lux caressait tes pensées. « J’imagine que tu es venue voir Valentina ? Malheureusement elle est… fatiguée, aujourd’hui. » Tu n’étais pas sans ignorer qu’Euxane demeurait certainement la seule personne à connaître le secret de ta propre Chair, même si cela te déplaisait fortement. Signifiant par la que Valentina n’était pas capable de sortir de sa chambre, tu préférais ne pas le formuler à voix haute. Superstition absurde. Celle de croire que la Maladie, comme le Fléau devant le sang animal ne passait pas la porte, si tu ne prononçais pas ces mots.
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Euxane S. de Fontaine
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Sujet: Re: 28.08.1978 ✖ Une simple visite de courtoisie Mer 1 Juil - 22:24
Ce n’était ni Demitri ni Sevastien qui apparut face à elle. Elle y était presque pourtant. Habituellement, elle n’avait même pas le privilège de se faire ouvrir la porte par quelqu’un qui avait du sang Dolohov dans les veines. Cette porte s’ouvrait le plus souvent sur un énième elfe de maison. Avec le temps, Euxane avait abandonné la rude tâche de tenter de les discerner et de les identifier les uns par rapport aux autres. Le manoir Dolohov était connu pour avoir un nombre très important d’elfes de maisons, de domestiques cracmols ou sorciers ratés et -depuis peu- d’esclaves. Cela avait, d’ailleurs, toujours eu le don d’impressionner la jeune demoiselle. Cette fois-ci, face à elle, ce n’était autre que Mme Dolohov en personne qui se tenait dans l’embrasure de la porte. Fière et élégante, c’était le genre de personne dont la présence seule suffisait pour imposer le respect. Euxane espérait avoir une telle carrure un jour. Elle avait, devant elle, une dame qui savait manier grâce et fermeté à la perfection ; un digne objectif qu’elle s’était elle-même fixée.
Euxane renvoya un sourire chaleureux à la mère de son amie. Il ne fallait pas être un grand analyste pour déceler le lien de famille existant entre les deux Dolohov. Valentina tenait beaucoup de sa mère. Euxane n’eut aucun mal à reconnaître ce lien de parenté la première fois qu’elle avait croisé le chemin de Mme Dolohov. Elle n’hésita pas une seconde avec de lui adresser un courtois « Bonjour ». Ses yeux brillaient d’admiration pour son interlocutrice qui l’invita à entrer d’un mouvement de main, un léger sourire sur les lèvres.
« Bien le plaisir de te revoir Euxane. Entre, je t’en pris. »
Elle ne se fit pas prier une seconde fois avant d’exécuter les paroles de la Dolohov. Elle eut à peine le temps d’observer le majestueux décor qui ornait le hall d’entrée que des bruits vinrent aussitôt capter son attention. Ils provenaient de l’extérieur du manoir, du côté des étables. Elle avait bien du mal de déterminer d’où cela pouvait bien provenir. Mme Dolohov se dirigeait sans ménagement en direction des dits-bruits, faisant claquer ses talons sur le sol fraîchement ciré du hall d’entrée. Euxane se vit obligée de la suivre, sans même avoir pu rassembler ses pensées pour remercier convenablement son hôte et demander des nouvelles de Valentina. Elle la suivait donc en bredouillant un vague « Merci beaucoup madame ».
Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait découvrir. Et elle ne fut pas déçue par le spectacle qui s’offrit à elle, une fois à l’extérieur. Elle venait de rejoindre une réunion familiale assez … particulière. Complètement bouche-bée, elle observait avec des yeux tout rond l’origine de ces bruits qui avaient entraîné certaines interrogations quelques instants à peine plus tôt. Elle s’attendait absolument pas à cela. La scène qui se déroulait sous ses yeux était composée d’un Demitri en sueur *Yummy*, brandissant sa baguette magique dans les airs contre un ennemi imaginaire et d’un Mr Dolohov, droit, la tête haute, observant son fils d’un regard inquisiteur. Elle assistait certainement à un entraînement particulier à la Dolohov. *Qu’est-ce que tu fous là bordel ! Tu arrives comme un petit cheveu sur la soupe … et quelle soupe !* Il ne fallait pas être un grand mage pour sentir le malaise que la jeune fille commençait à ressentir. Elle n’avait strictement rien à faire ici. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de dévorer le jeune Demitri des yeux. Il avait accaparé son regard. *Putain, c’est qu’il est pas mal dans son genre le Dolohov ! Mais oui bien sûr, voilà que je me passe la main dans les cheveux. Hey, je ne suis pas d’accord, personne n’a le droit d’être aussi … sexy. Oui, tu peux te le dire Euxane, Demitri Dolohov était fichtrement sexy*
L’interrompant net dans ses pensées, un sortilège provenant de la baguette du père fondit l’air pour venir rencontrer un obstacle invisible. Cela suffit pour détourner l’attention de la jeune de Fontaine de Demitri pour venir se concentrer sur l’endroit où le sortilège s’était mystérieusement évanoui. Ce dernier fut aussitôt suivi d’un bruit d’impact et d’un nuage de poussière s’élevant dans les airs. Ebahie, elle avait dû attendre qu’Antonin évoque le nom de Sombral pour que le cerveau d’Euxane commence à remettre les pièces du puzzle en ordre *Ahhhhhhh ! C’était un Sombral, c’est pour ça !* Euxane n’avait jamais eu à affronter la mort ou de voir de ses propres yeux la vie quitter une personne humaine. La mort de son écureuil lorsqu’elle était âgée de 7 ans ne comptant pas, elle n’avait donc jamais eu la possibilité de voir cette créature funeste dont on parlait tant. Elle avait dû se contenter de photographies et vagues autres représentations. Frustrée par son incapacité visuelle, la jeune fille fut à nouveau arrachée de ses pensées par la seconde phrase incendiaire lancée par le géniteur de Demitri. *Aïe!*
Euxane essayait de se faire de plus en plus petite. Elle aurait vraiment tout donné pour creuser un trou sur-le-champ et jouer à l’autruche. D’ailleurs, elle trouvait un intérêt particulier au caillou gisant au sol à côté de son pied. Elle savait pertinemment bien qu’elle n’avait pas sa place dans cette scène. Sa présence ne faisait certainement qu’amplifier la petite humiliation subie par le Dolohov et rendre plus béante la blessure à l’amour propre de celui-ci. Ses propres parents, sur le coup de la colère, laissaient les mots dépasser leurs pensées. Mais jamais comme ceci. Le calme transcendant l’intonation d’Antonin Dolohov était meurtrier. Chaque mot donnait l’impression d’être pesé et pensé. Elle n’aurait, pour rien au monde, échangé sa place contre celle de Demitri.
Soudain, elle sentit une pression la poussant à s’avancer légèrement vers le devant. Après le départ de son conjoint de la scène, Mme Dolohov s’était empressée de changer le sujet de la conversation en la concentrant sur l’invitée. Euxane ne releva même pas la remarque à son encontre. *Hey, j’étais bien dans mon coin moi, je n’ai rien demandé à personne*
« E-euh bonjour, j-je … » Euxane ne savait vraiment pas où se mettre. Elle tentait tant bien que mal de remettre de l’ordre dans son esprit. Elle prêta à peine attention à l’esclave qui était venue à la rencontre de Demitri. Ce n’était pas de sa faute si Euxane avait si peu de considération pour la vie de toute créature (humaine ou non) considérée comme inférieure par la société. C’était ce qu’on lui avait appris tout au long de son existence. Elle avait à peine conscience de son comportement. C’était comme ça qu’elle était supposée agir, elle agissait donc comme ça. Et jusque là, personne n’avait cherché à lui prouver le contraire ou essayé de lui ouvrir les yeux. Et ce n’était pas ses fréquentations actuelles qui risquaient de changer la donne. C’était bien chez les Dolohov qu’Euxane était ; si cela n’était pas une preuve suffisante. De toute façon, c’était bien la dernière de ses préoccupations actuelles. Elle avait déjà assez de mal pour se ressaisir. *DIS QUELQUE CHOSE BORDEL, NOM D’UNE BOUSE DE KRAKEN*
Heureusement, Demitri n’attendit pas que ses neurones décident de se reconnecter et entama la conversation par lui-même en évoquant la dernière réception des Dolohov. Elle lui adressa en réponse un sourire maladroit en tentant de se justifier tant bien que mal : « Oh j’y étais. Pas pour longtemps, mais j’y étais. J’avais dû prendre un peu l’air parce que euh … ce n’est pas important. » Elle balaya d’un mouvement de main rapide la question et s’empressa de se lancer dans un autre sujet moins délicat. Comment aurait-elle pu lui dire, tout en gardant sa crédibilité, que la raison de son absence se motivait par une potion ratée sur laquelle elle s’était lamentablement foirée. Tentant d’améliorer ses compétences en Potions, elle s’entraînait régulièrement pendant ces vacances scolaires. Et cette fois-ci, elle avait eu le malheur de boire elle-même la potion pour vérifier sa réussite. Grossière erreur de jugement. Quelques minutes à peine après son arrivée à la réception, elle s’était mise à devenir violette. Entièrement violette. Et il avait fallu que ce soit sa grand-mère qui le lui fasse remarquer.
Encore une fois, le jeune homme n’attendit pas pour enchaîner la conversation sur ce qui motivait -sans grande surprise- sa venue. La jeune fille ne savait pas si Demitri avait senti sa gène et ne voulait aucunement accentuer son malaise ou bien s’il n’en avait vraiment strictement rien à faire de ses justifications. Elle se doutait bien que l’option la plus plausible était la seconde, mais une petite partie d’elle espérait que c’était par une exceptionnelle empathie de sa part.
« Je … oui, je suis venue prendre de ses nouvelles. Fatiguée, tu dis ? »
La situation de Valentina l’attristait. Cela ne devait pas être aisé de se rendre compte que son propre corps lâchait prise et n’arrivait pas à suivre. Toutefois, Euxane avait foi. S’il y avait bien quelqu’un qui pouvait s’en sortir, c’était Valentina. Elle y croyait et continuait à y croire. La jeune de Fontaine avait laissé ses yeux traîner dans le vide l’espace d’un instant avant de venir enfoncer son regard dans celui de Demitri.
« Dis-moi Demitri, est-ce qu’elle va bien ? Sincèrement. Valentina est trop fière pour m’en parler ouvertement. Mais, j’ai besoin de savoir, comment va-t-elle ? Sincèrement. » Et elle espérait avoir plus d’informations de la part de l’autre membre de la fratrie ? La bonne blague !
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Sujet: Re: 28.08.1978 ✖ Une simple visite de courtoisie
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